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Le chant grégorien hier et aujourd’hui

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l’unité vivante du chœur. Mais les nuances ainsi discrètement suggérées ne sont pas comprises par tous. Dès le XIIIe siècle, les négligences dans la transcription se manifestent dans l’exécution.

Les siècles suivants se signalent par leurs hérésies anti-grégoriennes. Au XIVe et au XVIe siècle, l’accent latin perd son élasticité pour devenir lourd et intensif. On divise le temps simple en longues et en brèves. Au XVIIe siècle, on admet les barres de mesure, la syncope, le mélange des noires et des blanches. On introduit la sensible dans certaines cadences. On ampute les vocalises qui deviennent méconnaissables. Au XIXe siècle, la redécouverte du chant grégorien commence avec Dom Guéranger. En 1840, dans son ouvrage des « Institutions liturgiques », l’abbé de Solesmes pose le principe d’un authentique retour à la pureté des mélodies, par l’étude scientifique des plus anciens manuscrits ce qui marque un tournant dans l’histoire du chant liturgique.

Le Chant grégorien dans la liturgie aujourd’hui

Le Motu proprio de saint Pie X du 22 novembre 1903, concevait le chant grégorien comme expression officielle de la prière chantée de l’Église. Et le concile Vatican II (1962-1965) demandait que « tout le trésor de la musique sacrée soit conservé et cultivé avec la plus grande sollicitude. » Même si « l’Église approuve toutes les formes d’art véritables, si elles sont dotées des qualités requises [c’est à dire en connexion étroite avec le rite liturgique, en donnant à la prière une expression plus suave, en favorisant l’unanimité ou en rendant les rites sacrés plus solennels], et elle les admet dans le culte divin »1, « l’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine. C’est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales par ailleurs, devraient occuper la première place. Les autres genres de musique, et surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu’ils s’accordent avec l’esprit de l’action liturgique. »

« On en vient ainsi à un point absolument capital de la réflexion à propos du chant liturgique et de sa survie. La musique sacrée semble aujourd’hui appartenir au domaine des professionnels. Ne faudrait-il pas créer, ainsi que le suggère Marcel Pérès, autour de chaque cathédrale, lieu privilégié du déploiement de cérémonies liturgiques, des centres d’apprentissage dans lesquels chacun pourrait trouver auprès de professionnels de la culture liturgique la formation nécessaire afin de mettre en œuvre dans les paroisses le vœu de saint Pie X ? Ce système permettrait sans aucun doute d’éviter le piège de « l’élitisme » et de donner aux assemblées dominicales la place qui leur revient dans la liturgie tout en assurant un service musical bien nécessaire. » (extrait d’un article de Bruno

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