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Le chemin de croix, dans l’histoire

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Cet article entend remonter aux sources de la dévotion, en faire comprendre le lien inextricable qu’elle entretient avec l’image - et donc avec l’art - pour nous permettre, aujourd’hui, de mieux l’appréhender et d’aider les artistes à l’aborder, dans une tradition renouvelée.

En France, la dévotion au chemin de croix et ses quatorze stations remonte au lendemain de la Révolution française et trouve son essor au XIXème siècle. Ce sont des prêtres immigrés qui l’apportèrent d’Italie où elle était apparue au XVIIème siècle. Ses origines sont cependant beaucoup plus anciennes, remontant à l’évènement fondateur : la passion du Christ.

Aux origines de la dévotion du chemin de croix : les dévotions de la Passion :

La dévotion au chemin de croix est le fruit d’une longue maturation. Dès le Moyen Âge, les pèlerins étaient nombreux à mettre leurs pas dans ceux parcourus par le Christ le jour de sa Passion. Les franciscains sont les premiers à organiser les pèlerinages en Terre sainte. On sait qu’à l’image de leur fondateur, ils vouaient un culte particulier aux souffrances du Christ ; ils ont donc eu à cœur de diffuser la dévotion à la Passion partout en Occident.

Cette dévotion va se développer sous différentes formes durant l’Ancien Régime : dévotions aux marches, aux chutes, aux stations du Christ, huit à dix-huit selon les cas. Ce développement se conjugue à la volonté de l’Eglise post-tridentine de développer les dévotions et entre bien dans son esprit : l’homme pécheur est alors invité à compatir aux souffrances du Christ, à confesser sa faute et à convertir sa vie en marchant à la suite de Jésus souffrant pour l’humanité.

Notre chemin de croix à quatorze stations se situe vraiment aux confluences de ces dévotions christocentriques. Venant d’Italie où il est diffusé sous l’impulsion de saint Léonard de Port-Maurice (2), il se répand sous la Restauration, quand les missionnaires investissent le champ de la pastorale auprès d’un peuple largement déchristianisé suite aux troubles révolutionnaires.

Une dévotion populaire : l’image au service d’une dévotion

Cette nouvelle dévotion connaît un large succès au XIXème siècle. Il faut dire que, dans sa forme, dans son contenu, dans sa pédagogie même, elle répond aux attentes et à la sensibilité des fidèles. En effet, en accordant particulièrement une place importante au visuel, elle fournit un support matériel indispensable à la pratique. Parce que l’image joue sur le sensible, elle vient ancrer dans la mémoire et la conscience du fidèle l’enseignement que l’Eglise entend divulguer, c’est-à-dire le dogme essentiel de la foi : le Christ mort et ressuscité pour racheter les péchés de l’humanité. Ainsi peut-elle susciter de pieux sentiments dans le cœur des fidèles.

Les images accompagnent alors le texte, fonctionnant avec lui en duo, exprimant ce qu’il ne peut pas toujours communiquer.

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