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"Le dialogue entre l’art et la foi" extrait du discours de Mgr Vingt-Trois

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Le dialogue entre l’art et la foi en face d’œuvres provocantes

(Extraits du discours de clôture de l’assemblée plénière des évêques de France à Lourdes novembre 2011)

Ces dernières semaines, les médias ont largement fait écho à plusieurs manifestations liées à des spectacles « qui ont blessé bon nombre de spectateurs, chrétiens ou non ». A l’occasion de son discours de clôture de l’assemblée plénière de l’épiscopat à Lourdes, (novembre 2011), le cardinal André Vingt-Trois a commenté ces événements qui invitent à une réflexion sérieuse sur le rapport avec des créations culturelles dont les intentions ou les réalisations offusquent l’amour du Christ.

« Deux spectacles, différents dans leur intention et dans leur réalisation, ont suscité un vif émoi parmi les chrétiens. Nous comprenons le trouble de beaucoup devant des œuvres difficiles à interpréter. Nous devons aborder ces événements, qui reviennent périodiquement, sans nous laisser enfermer dans une forme de débat où l’Église se défendrait elle-même comme un groupe minoritaire dans une société pluriculturelle ou même hostile. Nous ne pouvons pas oublier qu’il y a une logique de l’Incarnation. En Jésus, Dieu s’est livré aux mains des hommes. Notre foi au Christ nous appelle à le suivre dans la manière dont lui-même a affronté l’adversité, la violence, la haine. Plus largement que les deux spectacles en question, nous sommes donc invités à une réflexion sérieuse sur notre rapport avec des créations culturelles dont les intentions ou les réalisations offusquent notre amour du Christ.

Des œuvres évoquent explicitement le Christ, Fils de Dieu. Souvent, il s’agit du Crucifié sur le mont Golgotha. Elles ne manquent pas d’interroger. Pourquoi le visage du Crucifié questionne-t-il tant ? De quelle force est-il porteur ? Quelle lumière nos contemporains y cherchent-ils avec tant d’assiduité ? Quel sens veulent-ils donner à la violence ou à l’outrance des images qu’ils produisent ? Aucun spectateur ne peut rester indifférent. Il est amené à se prononcer dans sa quête du vrai, du beau, de la transcendance, et pour tout dire de l’amour qui ne contourne pas les souffrances et les misères humaines. Ces œuvres obligent aussi les chrétiens à s’interroger et à chercher quels appels elles expriment, quelles recherches de Dieu s’y manifestent.

Certaines œuvres sont provocantes et leurs provocations blessent bon nombre de spectateurs, chrétiens ou non. L’artiste doit expliquer son intention. Ne doit-il pas aussi prêter attention à la foi des humbles, l’écouter et se laisser toucher en voyant qu’elle se traduit le plus souvent par un amour réel des plus souffrants parmi nous ? Dans ce dialogue entre l’art et la foi, se situe l’énigme de la souffrance humaine. Celle-ci est vive aujourd’hui : où trouver l’espérance ? Le Crucifié de Jérusalem a-t-il une parole à dire ? Comment sa

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