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Le nouveau mobilier liturgique de la cathédrale de Fréjus (83)

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Ci-dessous figure le témoignage de l’artiste, F. Bissara-Fréreau, qui a créé le mobilier liturgique de la cathédrale Saint Léonce de Fréjus, dans le Var. L’ensemble, réalisé en bronze, serpentine et chêne, comprend l’autel, l’ambon, la cathèdre et les sièges des assistants. L’autel a été consacré le 3 juillet 2011.

« La Transfiguration »

Commentaires sur l’autel, le tétramorphe et la cathèdre

Je conçois chacune de mes œuvres comme un Mandala. Le Mandala est l’image symbolique du drame de l’univers qui comporte la réalité du cheminement de la désintégration et de la réintégration de l’homme en lui.

L’image dite religieuse doit être vivante sinon elle devient conceptuelle, créant des « idoles » sans cette part d’émerveillement. Il ne s’agit pas de copier le passé : le danger, ce sont les habitudes, qui ne sont pas la tradition.

La percée de la « Résurrection » exige une évolution lente de la conscience, une exigence. Il faut du temps, de la maturation. La forme ne peut être l’effet d’un hasard. Tout cela est un combat. Dans ces temps de violence, d’incertitude et de non-sens, c’est peut-être par là que rentre « le vivant ».

« Le réel est ce qui nous résiste. Il ne s’atteint que par détour et l’effort, donc par le travail » écrit Simone Weil.

Il y a un moment dans l’élaboration de l’œuvre où tout est remis en question, en gardant cependant une sobriété car l’excès n’apporte rien. La surface de mes sculptures est marquée par l’empreinte de gravures sur bois qui soulève les énergies, exprime la lumière, l’ombre, le mouvement. Les bandes qui courent tout le long du mobilier figurent les pages du livre sacré qui se déploie. Ces réseaux sont burinés de traits, de visages, d’écritures. L’écriture a une signification profonde, elle correspond à l’origine du cosmos ; elle élabore une image-mère qui est retour à la racine, au commencement.

Sur l’autel, le relief en bronze « la Transfiguration » n’est pas qu’un spectacle : il est l’école de l’écoute de ma propre transformation face à l’élaboration d’une œuvre à partir de ce thème. « Epreuve » vient de prouver, donner la preuve. J’ai pensé à la parole de Jésus : « quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, Je suis là, au milieu d’eux » Matthieu 18 15-20.

Le cercle détermine un système de relations tout autre que la ligne. Christ est le centre divin entre Dieu et les hommes. A partir de lui s’organise un monde nouveau. Dieu nous construit autour de lui et nous sommes égaux dans l’équidistance. Les hommes qui voient la clarté du Christ parce qu’ils croient sont encore entourés de liens. Ils sortent peu à peu de leur propre prison.

La construction est en triangle. Je l’ai conçue ainsi instinctivement. De fait, le triangle correspond à l’homme qui a

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