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Le nouvel éclat de la cathédrale d’Aire

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Si l’on connait l’existence d’un évêque d’Aire - Marcel – par sa présence au Concile d’Agde en 506, est attestée la réalité d’une communauté chrétienne locale constituée dès le 4° siècle. Le diocèse d’Aire subsistera donc près de quinze siècles, avant de fusionner avec celui de Dax.

Aujourd’hui, l’évêché est de fait installé dans l’antique cité dacquoise et la cathédrale Sainte-Marie a conservé pour l’Eglise landaise son ancien statut de siège de l’évêque. Mais, aux yeux de l’Etat, seule l’église Saint-Jean-Baptiste d’Aire-sur-l’Adour est officiellement cathédrale. « Subtilités » et esprit de contradiction à la landaise ! L’Etat a donc entrepris une vaste campagne de restauration de l’intérieur de l’édifice aturin avec la forte participation financière de la municipalité.

Cette cathédrale est fort marquée par l’Histoire car les époques successives sont venues apporter chacune leur part à l’apparence que le lieu revêt aujourd’hui. C’est dire qu’elle est assez contrastée, entre ses origines du XII° siècle et ses ajouts et transformations jusqu’au XIX° siècle. Le choix a été fait de préserver le vaste ensemble de peintures et d’éléments décoratifs mis en place au XIXe , dans la veine essentiellement néo-gothique. Cette restauration, menée par l’Atelier 32, d’Auch, avait pour objectif de restituer leur éclat d’origine aux figures nombreuses et à la multitude des frises et décors.

Au final, après de longs mois de travaux, l’effet produit est saisissant pour qui a connu l’avant et l’après restauration.

La bigarrure chromatique offre des teintes vives et chaudes là où il n’était plus que tons sombres, encrassements et écaillures. Du coup, une sensation nouvelle de chaleur se dégage qui fait oublier le caractère quasi sépulcral – et glacial – qui prévalait jusque dans des temps pourtant récents mais qui semblent déjà depuis longtemps révolus.

La lustrerie remise en état, les luminaires manquants ayant été recréés à l’identique, contribue à cette chaleur retrouvée du lieu et à la vibration des couleurs.

Le chœur XVIII°, qui présente un élégant autel de marbre des frères Mazzetti, est doublé du chœur des chanoines lui-même orné d’un bel ensemble de stalles en double rang. Sur la voûte qui abrite le lieu, le choix a été fait aussi de conserver le décor qui semble pourtant un ratage notable, disproportionné et sans grâce, un peu perdu dans cette immense berceau.

Le mobilier liturgique actuel est des plus simples. C’est-à-dire des plus « provisoires ». Une réflexion quant à la création d’un ensemble approprié à la beauté retrouvée du lieu devrait suivre cette cure de rajeunissement. D’autant qu’on a ici le siège officiel de l’évêque d’Aire

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