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Le rocher et la chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe

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L’origine géologique du rocher d’Aiguilhe a été très longtemps discutée et n’est comprise que depuis l’étude en 1963 de l’éruption du volcan Surtsey en Islande. Il est le résultat d’un conflit hydro-magmatique. L’irruption d’un volcan sous une couche d’eau moyenne - ce qui était le cas car à l’époque le bassin du Puy était un lac - entraîne, outre un dégagement considérable de vapeur d’eau et des explosions, une dénaturation de la lave très rapidement refroidie. Le rocher qui a donné son nom à la commune blottie à ses pieds, porte la chapelle dédiée à saint Michel dont le culte est traditionnellement associé à celui de la Vierge Marie.

Classée Monument Historique dès 1840, la chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe a été réalisée sur plus de deux siècles. Elle culmine à 82 de mètres de haut par rapport à la route. L’accès agréablement aménagé avec des paliers, bancs et aires de repos s’effectue au moyen d’un escalier de 268 marches.

Au 10ème siècle, Truannus, doyen du chapitre de la cathédrale, sollicite l’évêque Godescalc - premier pèlerin français vers Saint-Jacques de Compostelle vers l’an 950 - pour construire une chapelle en l’honneur de l’archange saint Michel. Il obtient de celui-ci son autorisation, ses encouragements et sa participation même puisqu’il pose la première pierre. Cet oratoire préroman est consacré à saint Michel en 962. Ce premier édifice, de plan carré, constitué d’une voûte pyramidale et de trois absides correspond au chœur actuel de la chapelle.

A la fin du 12ème siècle, devant l’affluence des pèlerins, la chapelle primitive est agrandie par une nef déambulatoire qui épouse la totalité du rocher. Au cours de la même période, l’entrée qui était jusque là à l’ouest est déplacée au sud-est, une tribune est aménagée et relie ainsi les deux constructions. Durant cette campagne, la chapelle reçoit un portail d’entrée polychrome et trilobée. Au 19ème siècle, ce dernier est restauré, le linteau original est déposé puis refait à l’identique. Le clocher est bâti au 12ème siècle, à l’ouest sur le modèle de la cathédrale. Il est foudroyé en 1245. Sa reconstruction s’effectue à l’identique dès le 14ème siècle, il est restauré au milieu du 19ème siècle.

Cette chapelle a bénéficié d’un soin particulier en ce qui concerne son iconographie, comme en témoignent la façade et les décors à l’intérieur récemment restaurés. Autour de 1820, le conseil de fabrique d’Aiguilhe jugeant que la dégradation des fresques était d’un mauvais effet les fait disparaître sous un badigeon de chaux, en dépit des protestations. En 1851, Prosper Mérimée, alors Inspecteur des Monuments Historiques, demande au peintre restaurateur Anatole Dauvergne de retirer cet enduit. De janvier à mars 1851, il effectue un nettoyage des murs ainsi qu’une série de relevés sur les décors.

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