Lettre d'information

Les acclamations : l’anamnèse

désir de la venue à l’avenir et donc à l’espérance.

Ensuite, les trois composantes de l’anamnèse ont une raison d’être. Ainsi on entend parfois chanter : "Que tes œuvres sont belles" ou "Souviens-toi de Jésus Christ". Si louables et si beaux soient ces refrains ou d’autres, ils n’ont pas leur place à l’anamnèse parce qu’ils effacent toute la dynamique de la foi qui s’appuie sur la mémoire du passé ("Gloire à toi qui étais mort" ) pour affirmer le présent ("Gloire à toi qui est vivant") et nous ouvrir à l’espérance ("Viens, Seigneur Jésus"). Et puis, pourquoi vouloir écrire, bricoler le plus beau cri d’amour qu’offre la liturgie : "Viens, Seigneur Jésus" ?

Il nous faut donc avoir le courage, sans pour autant culpabiliser, de supprimer de nos répertoires toutes ces anamnèses qui ne respectent ni l’adresse du Christ, ni le triple contenu. C’est la foi de nos assemblées qui est en jeu, le foi de l’Eglise. Cependant, d’autres anamnèses que les trois proposées par le missel existent. Si elles respectent bien les critères énoncés, elles sont acceptables. Ainsi par exemple : "Mort sur la croix... Ta mort, Seigneur... Aujourd’hui, nous te proclamons...". Il s’agit donc de choisir avec un minimum de discernement en évitant de se jeter sur toute nouvelle proposition.

Reste enfin une question. Comment se fait-il qu’un certain nombre d’anamnèses ne comportent pas l’invitatoire du célébrant : "Il est grand le mystère de la foi" ou "Proclamons le mystère de la foi" ? Il conviendrait d’y remédier parce que l’anamnèse est l’axe autour duquel tournent les différentes composantes de l’Eucharistie, et même de toute la vie de foi. Nous risquerions, à l’oublier, de devenir des oublieux de notre foi et donc des amnésiques.

Serge Kerrien

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