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La crèche, Avent et dévotions populaires

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Crèches

Luc et saint Matthieu sont les deux évangélistes qui parlent de la petite enfance du Christ. Luc rapporte sa naissance à Bethléem : les premiers avertis de la naissance du Christ sur Terre par les anges furent d’humbles bergers qui dormaient dans les champs, ce qui a de tout temps été très populaire.

Matthieu, lui, parle de la visite de Mages venus d’Orient qui avaient suivi son étoile pour l’adorer. Ils offrirent au divin enfant de l’or, de l’encens et de la myrrhe, trois cadeaux précieux qui déterminèrent le nombre de Mages et leur richesse. Les évangiles apocryphes, écrits postérieurement, ont ajouté des détails, reprenant certaines prophéties de l’Ancien Testament. L’âne et le boeuf apparurent ainsi au IVe siècle, selon une prophétie d’Isaïe indépendante de la Nativité : "Le boeuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître, (...) mon peuple ne comprend pas".

Les Mages devinrent "rois" selon divers extraits des Psaumes et une autre prophétie d’Isaïe : "Les nations marcheront à ta Lumière et les rois à ta clarté naissante".

La scène de la Nativité, très visuelle entre les modestes vêtements des bergers et les soieries des Mages, occasionna très tôt des crèches vivantes et des jeux liturgiques célébrés et dansés dans les églises entre Noël et la mi-janvier. En raison des débordements qu’ils occasionnaient, ces jeux furent chassés sur les parvis : les mystères, pièces de théâtre religieuses en marge de la liturgie, les remplacèrent aux XIVe et XVe siècles. A leur tour, trop bruyants, ils furent interdits au XVIe siècle (en 1548, par un arrêt du Parlement de Paris, entre autres). Ces décisions allaient encourager deux sortes de représentations sages que nous connaissons toujours : les noëls, chants repris en chœur à la messe de Minuit, et les crèches.

Dans la lignée des jeux liturgiques, saint François d’Assise, qui voulait stimuler la dévotion des habitants en évoquant le souvenir concret de la Nativité, célébra la messe de la nuit de Noël 1223 dans la grotte de Greccio dans les Abruzzes, au-dessus d’une mangeoire remplie de foin et en présence d’un âne et d’un boeuf. L’exemple du saint contribua à l’essor de la piété populaire et les premières crèches, encouragées par les Franciscains et les Jésuites qui, en réaction contre la Réforme, approuvaient les supports visuels de la piété, apparurent dans les églises au XVIe siècle : à Prague par exemple, en 1562. Les personnages en bois étaient presque grandeur nature.

A la fin du XVIIe siècle à Naples, les maisons aristocratiques adoptèrent des crèches très élaborées qui présentaient la Nativité en plusieurs tableaux : scène de l’auberge ("parce qu’à l’auberge, il n’y avait pas de place pour eux", précisait saint Luc), Nativité dans des ruines antiques, annonce aux bergers, cortèges orientaux. La taille des figurines ne dépassait pas trente à quarante

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