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Les enjeux d’une nouvelle traduction de la Bible pour la liturgie

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La nouvelle traduction : une œuvre délicate Toute traduction est un exercice délicat et difficile. Et quand il s’agit d’un texte sacré, un texte fondamental et fondateur comme la Bible, la difficulté est accrue. En effet, il ne s’agit pas uniquement d’un transfert d’une langue à une autre, d’un message culturel à un autre, il ne s’agit pas d’une simple adaptation, mais il y a un nombre important d’éléments à tenir ensemble, dont l’histoire du texte et son impact sur la vie religieuse et éthique des personnes, voire de toute une aire linguistique, ici l’aire francophone.

Un écrit juif du premier ou deuxième siècle indiquerait que le ciel s’était obscurci pendant trois jours, lorsque la Torah avait été traduite de l’hébreu en grec. J’espère que cela n’est pas arrivé pour les traducteurs qui ont œuvré sous la houlette du Père Henri Delhougne en traduisant de l’hébreu, du grec et du latin au français.

La traduction de la Bible est rendue d’autant plus périlleuse qu’elle est porteuse de la Révélation exprimée par la Tradition et la Sainte Ecriture. « En effet, dit le Concile Vatican II, la Sainte Ecriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit. » (DV 9) La tradition porte aussi la parole de Dieu. Alors, il en résulte que « l’Eglise ne tire pas de la seule Ecriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. » (DV 9) Ainsi la Sainte Tradition et la Sainte Ecriture sont reliées et doivent être reçues avec le même amour.

Si l’on reconnaît qu’à l’origine, les auteurs ont été inspirés quand ils ont écrit dans la première langue (la langue hébraïque ou la langue grecque), qu’en est-il de tous ceux qui ont eu à traduire en une autre langue ? A souligner que la langue grecque fut historiquement une langue de traduction. Comment rendre dans une autre langue le souffle et la vérité de la Révélation sans trahir, sans gauchir la parole divine ? L’enjeu est majeur et l’entreprise risquée. Les traducteurs ne font pas uniquement une œuvre technique, même si leur compétence linguistique et historique sont indispensable. Leur travail est un service, un service de Celui qui est à l’origine de la parole, un service de ceux qui recevront la parole et en prendront connaissance en l’écoutant et (ou) en la lisant.

Le Concile Vatican II déclare : « Les paroles de Dieu, exprimées en langues humaines, sont devenues semblables au langage humain, de même que jadis le Verbe du Père éternel, ayant assumé la chair humaine avec ses faiblesses, est devenu semblable aux hommes. » (DV 13) Benoît XVI commente : « Comprise ainsi, l’Ecriture sainte se présente à nous, bien que dans la multiplicité de ses formes et de ses contenus, comme une réalité unifiée […] à travers l’action de l’Esprit Saint et sous la conduite du Magistère, l’Eglise transmet

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