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Les musées : une menace pour la vie liturgique ?

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La question du choix qui aboutit à extraire des objets liturgiques de leur contexte pour les intégrer dans un musée peut toujours être débattue. Mais en tout état de cause, il y a bel et bien des objets et des vêtements liturgiques dans des musées, quel que soit leur statut. L’existence de trésors dans certaines cathédrales est un sujet spécifique que nous ne traiterons pas ici.

La diversité des situations

Comment des objets ou vêtements à vocation liturgique ont-ils pu rejoindre un musée ? Cette première question qui accompagne notre premier constat mérite évidemment qu’on analyse chaque cas :

1) Quelle procédure a été utilisée : un prêt à longue durée ? un don ou un legs ? Les signataires ont-ils capacité à décider ? Ces objets sont presque tous classés ou inscrits.

2) Quelle présentation muséographique a été choisie ? Il y a une conception souple ou une conception lourde dans la manière de répertorier et de présenter le contenu.

On sait bien que selon les cas la finalité peut varier à l’infini. La restauration de bien des objets ou vêtements ayant précédé leur présentation, ce choix (avec ses incidences financières) pèse dans la manière dont on conçoit ensuite les choses. On sait même que dans certains cas, la manière d’agir équivaut à une propriété morale qui tend à se substituer à la propriété légale.

D’où la nécessité d’une grande vigilance pour négocier et agir dans un cadre clairement et préalablement défini.

Le statut des objets

Même si le cadre juridique dans lequel ces objets ou vêtements sont exposés varie sensiblement, ils ne perdent rien de leur affectation. Celle-ci ne disparaît pas parce que le propriétaire change ou parce qu’ils sont hors du cadre cultuel. Leur affectation tient à leur nature et rien n’empêche qu’ils soient utilisés ponctuellement à la demande du clergé pour une célébration après avoir obtenu les autorisations et garanties administratives nécessaires.

Le fait d’être passé hors service liturgique durant des années ne suspend pas l’affectation. C’est pourquoi la procédure d’acquisition pour le fonds d’un musée est essentielle : elle doit inclure cette réalité, explicitement ou non.

On sait qu’une procédure de désaffectation d’un édifice cultuel est envisageable. Elle doit passer, pour aboutir, par un accord écrit de l’évêque diocésain. Cette possibilité et cette procédure ne valent pas pour les objets ou vêtements liturgiques qui changent de mains : il faut donc s’assurer que cet aspect de la question est bien inclus dans une négociation. On ne retire pas des objets ou vêtements de l’usage liturgique sans informer l’affectataire concerné, lequel doit signifier cette permanence de leur affectation où qu’ils soient.

Conclusions

Il y a un grand nombre de cas particuliers qui tiennent à l’histoire et parfois à

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