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Les scrutins, soutiens spirituels aux catéchumènes

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Le Guide pastoral du Rituel de l’initiation chrétienne des adultes demande que l’on veille "à bien marquer la particularité du temps du carême par rapport à la formation précédente, afin que les catéchumènes n’arrivent pas au jour du baptême sans s’en rendre compte"(1). Il n’y a en fait aucun risque que les catéchumènes s’approchent du baptême sans s’en apercevoir ! Au contraire, ils vivent les dernières semaines qui les séparent de la vigile pascale de manière plutôt intense. D’une part, le baptême qu’ils s’apprêtent à recevoir est pour eux l’aboutissement d’un long cheminement et d’un désir qui date souvent de plusieurs années. D’autre part, tout s’est enchaîné dans les derniers mois : les rencontres avec les accompagnateurs et les autres catéchumènes, les étapes liturgiques, les assemblées catéchuménales. Or se profile, au moment du Carême, une vie chrétienne "ordinaire" qu’ils redoutent un peu, comme ils redoutent le vide qu’ils ressentiront sans doute après Pâques.

A la joie de voir approcher la date de leur baptême peut s’ajouter aussi chez certains catéchumènes une interrogation sur la "qualité" de leur conversion, avec la crainte de ne pas être à la hauteur de tout ce qu’ils ont reçu, avec la découverte que le baptême tant désiré ne fera pas tout et qu’ils n’ont peut-être pas pris la mesure de ce que cela implique de devenir chrétiens. Ils viennent d’isncrire leur nom auprès de l’évêque lors de l’appel décisif - ce qui représente un engagement plus marquant qu’on ne l’imagine - et ressentent alors une tension intérieure, puisque percevant mieux les appels du Christ à le suivre, ils ont davantage conscience des résistances que cela génère en eux. C’est un véritable combat spirituel, même si celui-ci n’est pas exprimé et toujours reconnu comme tel. De plus, beaucoup ne peuvent pas partager leurs appréhensions avec des proches pas toujours favorables.

Des appelés "appelants"

Il s’agit donc, durant le Carême, de se faire proche des catéchumènes, de les soutenir dans la dernière "ligne droite" de leur cheminement, dans leur ultime démarche, car ils en ont besoin. Le RICA a raison de considérer ce temps comme un temps de "préparation intense qui tient plus de la retraite spirituelle que de la catéchèse" (2). La meilleure manière de les soutenir, c’est de se mettre à leur rythme. L’appel décisif pourrait ainsi prendre une plus grande place dans les diocèses comme entrée en Carême aux côtés des catéchumènes appelés. Ceux-ci, par leur démarche, par le "travail" de conversion qui est en train de s’opérer en eux - le RICA les nomme les illuminandi, "ceux qui sont en cours d’illumination", en train de recevoir la lumière - deviennent ceux vers lesquels toute la communauté diocèsaine peut se tourner. Sur le chemin catéchuménal du Carême, les catéchumènes sont au coeur de la communauté diocésaine, celles et ceux vers lesquels regarder - le

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