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Liturgie et lumières : Que demande la liturgie à la lumière ?

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Types et fonctions

II existe trois types de lumières.

- Mentionnons en premier la lumière naturelle du jour, qui disparaît lorsque la nuit tombe. La capacité d’éclairage qu’elle donne variera évidemment selon le style de l’édifice, sombre s’il est roman, clair, mais pouvant être atténué, s’il est gothique, lumineux s’il est gothique flamboyant, assez clair s’il est baroque ou du XIXe siècle, très clair, en principe, s’il est moderne. Le lecteur adaptera donc ce que vont dire ces lignes selon son église. Mais la nuit sera la même pour tous, et il y a, aujourd’hui, plus de célébrations, la nuit tombée, qu’autrefois : messes du soir, célébrations pénitentielles, veillées de prière, office du triduum pascal, sans parler de la messe de minuit. Or, si l’éclairage ne peut jouer avec le jour, il le peut avec la nuit.

- Le deuxième type est celui de la lumière électrique qui a une double fonction, l’une utilitaire et l’autre symbolique. La fonction utilitaire a pour but qu’on puisse voir clair, pour se déplacer, pour voir ce qui se passe, notamment dans le chœur, pour lire. . . La fonction symbolique a pour but de rehausser, de mettre davantage en relief, un élément architectural (les voûtes, par exemple), une œuvre d’art (une statue, un tableau, une croix) ou un lieu important (autel, ambon, siège présidentiel, sur lesquels nous reviendrons). On pourrait parler ici d’une sorte de fonction d’illumination ; il ne s’agit pas seulement d’éclairer l’objet, l’élément ou le lieu pour qu’il soit vu, mais de l’éclairer plus qu’il est nécessaire afin de le mettre en relief pour qu’il soit admiré à sa juste valeur.

- Le troisième type est celui de la lumière des cierges qui est devenu totalement symbolique depuis l’invention de l’électricité. En effet, cette lumière est parfaitement inutile à l’éclairage. Mais par son inutilité même, elle révèle qu’elle est entièrement consacrée à la « vénération et au caractère festif » (Présentation générale du Missel romain, n. 269) de ce qu’elle accompagne. On n’a pas besoin d’elle pour voir clair, mais pour voir sa flamme briller, vibrer, « chanter »...

Jeux de lumière

Bien que la liturgie comporte une certaine mise en scène et ait un aspect spectaculaire, elle n’est pas du théâtre. Une utilisation scénique des jeux de lumière n’y est pas interdite, mais elle sera sévèrement contrôlée pour ne pas dériver vers le « show ».

Par exemple, s’il est légitime que le chœur soit davantage éclairé que la nef, on n’ira pas jusqu’à laisser l’assemblée dans l’ombre, car ses membres sont intégralement acteurs de la célébration. Même dans le cas d’une adoration du Saint-Sacrement, on se gardera de n’éclairer que l’ostensoir, car, selon le rituel de l’Eucharistie en dehors de la messe, l’adoration du Saint-Sacrement est intimement liée à la

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