Lettre d'information

Musique et Liturgie

Par Louis Groslambert

est présent quand l’Eglise prie et chante les psaumes ». (Sacrosanctum Concilium, n° 7) Le chant de l’assemblée est la voix du Corps du Christ et manifeste la présence réelle du Seigneur. « Celui qui psalmodie dans la Liturgie des Heures, ne psalmodie pas tellement en son nom propre qu’au nom de tout le corps du Christ, et même en tenant la place du Christ lui-même » (Présentation générale de la Liturgie des Heures, n° 108)
- Une fonction ministérielle. « Les fidèles incorporés à l’Eglise par le baptême ont reçu un caractère qui les délègue pour le culte religieux chrétien (Lumen Gentium, n° 11) « Ceux qui appartiennent à la schola s’acquittent d’un véritable ministère » (Sacrosanctum Concilium, n° 29) Bien qu’il ne soit pas indispensable, le chant a une fonction de service. Il donne à la prière une expression plus agréable. Il favorise l’unanimité. Il accentue le sens des rites, s’il est en connexion avec eux.
- Une fonction sanctifiante. Le chant liturgique (ce n’est pas le cas de tous les genres de chants) fait participer à la vie de Dieu, parce qu’il construit le Corps du Christ (1 Corinthiens 12, 27).

Le souhait des sauvés : chanter.

Comment dire la joie d’être sauvés sinon en chantant ? Comment exprimer que l’on est ouvert à celui qui est au-delà des mots sinon en chantant ? Il faudrait que tous les fidèles éprouvent un réel bonheur du chant. Ceux qui composent pour la liturgie cherchent à mettre à la disposition de tous des chants qui soient assez simples dans leur forme pour être accessibles à tous sans pour autant manquer à une réelle beauté qui ouvre à l’inouï. Simplicité formelle et revendication esthétique ne s’excluent pas et ne sont pas incompatibles. Une psalmodie tranquille, un Agneau de Dieu chanté à voix modérée, sans ostentation ni gloriole, une hymne dont le phrasé est soigné, un cantique bien articulé avec le rite et dont le texte et la mélodie portent une réelle charge de signification … Voilà ce que fait la grâce de Dieu dans nos assemblées, dans les moments où la liturgie demande le chant de tous. Dans les moments où le chant de tous n’est pas requis, l’assemblée participe en écoutant le chant plus ‘travaillé’ de ceux qui ont davantage de savoir-faire en matière de rythme ou de polyphonie.

Chant liturgique

Que ce soit à propos des chants, que ce soit à propos de gestes, on entend parfois : « c’est liturgique, ce n’est pas liturgique », comme si on disait « c’est permis, c’est défendu ». Sur quoi s’appuie-t-on pour juger de ce qui est ou non liturgique ?

Pas sur le droit canon qui utilise l’adjectif « liturgique » non pour parler de l’acte rituel mais seulement pour qualifier le statut des livres qui peuvent être publiés.

Le mot « liturgique » a été beaucoup employé par le mouvement liturgique né au XIXème siècle, qui donne à l’adjectif trois caractères :

<< 1 2 3 4 5 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :