Lettre d'information

Musique et année liturgique

A une époque où notre rapport au temps a changé, pour diverses raisons qu’il n’est pas dans notre propos d’approfondir, la redécouverte ou une meilleure mise en valeur, de l’année liturgique peut ressourcer nos communautés chrétiennes et faire l’objet d’une véritable pastorale.

Parmi tous les moyens sensibles que met en oeuvre la liturgie, dans son langage qui tient autant dans les symboles, l’espace, les couleurs, les gestes, les odeurs, que dans les mots, la musique possède une pouvoir indéniable.

Comme la parole de Dieu chez Isaïe (55, 10 - 11), le chant et la musique liturgiques viennent à nous, résonnent dans notre coeur, se dilatent et mettent en vibration féconde tout notre être avec toutes nos capacités, pour ensuite retourner à Dieu en nous emportant dans leur sillage.

Aussi est-il intéressant d’en jouer judicieusement, lors de nos choix pour tel ou tel moment de l’année. Dès lors qu’on parle de "couleur" musicale, nous pouvons mettre en accord la couleur des ornements (violet, vert, blanc, rouge) et la couleur sonore de nos célébrations.

Eviter la monochromie

Sans vouloir à tout prix brosser un tableau catastrophique, nous constatons souvent dans nos paroisses un oubli total du temps liturgique, où ne subsiste que la teinte de la chasuble pour signifier que nous sommes en Avent ou dans le Temps pascal. Tel organiste joue un offertoire de Carême le jour de l’Ascension ; ici le chant d’entrée est le même en Temps ordinaire et le 15 août ; là l’orchestre des jeunes joue les mêmes pièces d’un bout à l’autre de l’année scolaire. Par souci, dit-on de facilité, on privilégie les chants "passe-partout". Ou encore, à force de vouloir rendre joyeuses les célébrations, une paroisse fait du festif chaque dimanche. Résultat : elle s’y épuise, et ne sait plus que faire pour une occasion vraiment exceptionnelle.

Bref, trop de festif tue la fête, trop de mélange fait perdre les repères.

Or notre repère, c’est Pâques, le coeur du temps chrétien.

Au coeur du temps chrétien, le mystère pascal et la joie de la Résurrection

C’est autour de Pâques que s’est constituée l’année liturgique, c’est sa célébration qui requerra notre musique la plus riche. La "grande semaine" qui commence le jour des Rameaux, et surtout le Triduum feront l’objet d’un soin particulier. On y pensera sérieusement l’usage de l’orgue et celui des autres instruments. Par exemple, l’orgue restera muet le jour du vendredi saint, et ne se fera pas entendre avant l’alléluia de la veillée pascale. En revanche, pourquoi pas des trompettes le jour de Pâques ?

La mise en oeuvre de la veillée pascale utilisera toute la palette du sonore : les voix, les instruments, avec ou sans micro, les cloches, l’eau qui coule, les pas sur les dalles, le silence... Créons, par exemple, un "fil sonore" entre les textes, en jouant une phrase musicale, courte mais toujours identique, avant chaque lecture. Que

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