Lettre d'information

Musique et année liturgique

seront inspirés par les lectures ; de même, il est bon de réserver à ce temps "ordinaire" un kyriale comme la messe du Partage, d’E. Daniel, ou un choix de pièces à la fois simples et bien écrites. Cette sobriété voulue fournira une trame, un fond sur lequel se détacheront avec plus d’acuité les couleurs vives ou sombres des autres fêtes.

Puiser à bon escient dans le répertoire

Le répertoire d’orgue, depuis le XVIème siècle, offre une richesse étonnante et en même temps constitue un modèle de fidélité à l’année liturgique. Il n’est que de regarder les titres d’un catalogue : Tournemire a composé une cinquantaine d’offices couvrant le cycle entier de l’année liturgique, Widor a écrit des symphonies sur le Haec Dies de Pâques, ou sur le Puer natus est de Noël. Plus près de nous les oeuvres de Marcel Dupré, Jehan Alain, Jean Langlais, Olivier Messiaen peuvent aider grandement la prière de nos assemblées, ou faire l’objet de concerts appropriés à tel ou tel temps liturgique. De nos jours encore, des compositeurs continuent cette tradition : Thierry Escaich vient de publier cinq pièces sur le thème de Victimae Paschali laudes du jour de Pâques. Il serait dommage que les organistes lors des célébrations ne puisent pas, avec discernement, dans ces compositions, dont beaucoup n’ont rien d’incompatible avec la liturgie actuelle.

Dans le domaine du chant, les communautés paroissiales gagneraient à repérer, en s’aidant de la cotation SECLI ou de manuel Chants notés de l’assemblée, ou encore par une lecture attentive, avec quel temps liturgique s’accorde tel ou tel chant. Par exemple, le refrain "Jésus, Sauveur du monde", inspiré de Bach, peut être réservé au Carême, à cause de sa mélodie et de son harmonisation plaintive. Le chant d’entrée "Au coeur de ce monde", par ses allusions au "souffle de l’Esprit", est plus approprié au moment de la Pentecôte ; évitons de la chanter sans arrêt d’un bout à l’autre de l’année.

Pour les concerts aussi

Les organisateurs de concert dans les églises sont le plus souvent respectueux du temps liturgique dans les programmes. Mais l’aide du curé affectataire - ou d’un laïc vigilant - sera parfois utile pour éviter des incohérences : s’il est rare d’entendre des chants de Noël en août, il arrive qu’on fasse retentir un Requiem le jour de Pâques, un Ave Maria ou les Carmina Burana (qui n’ont rien de religieux malgré leur nom latin !) durant la semaine sainte. On peut en revanche favoriser ou susciter des programmes comme le Dextera domini de C. Frank pour le jour de Pâques, un programme marial le 8 décembre ou le 15 août, Les Sept Paroles du Christ ou un Stabat Mater pour le vendredi saint. les idées ne manquent pas, c’est simplement une question d’attention.

Mais c’est par cette vigilance que les chrétiens manifesteront leur identité, leur rapport particulier au temps, et surtout percevront mieux leur

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