Lettre d'information

Musique vocale et instrumentale

les autres, ceux qui ne voient pas les choses comme nous et qui peuvent nous ouvrir à la découverte, et que nous pouvons nous aussi ouvrir à la même découverte.

Il ne s’agit pas ici de simples généralités, mais cela a des implications directes avec le chant et les instruments dans la liturgie telle qu’elle est célébrée aujourd’hui. La question est davantage celle de la présence harmonieuse de différents instruments et de styles de chants plutôt que celle de leur légitimité. Il y a là une vraie réflexion à proposer sur le rapport à l’espace, à l’assemblée, au rite, à la culture....

Quelques réflexions

La raison toujours invoquée pour l’utilisation de différents instruments dans la liturgie est celle de l’adaptation supposée aux capacités ou aux goûts des assemblées. Il sera utile d’élargir le questionnement à d’autres dimensions. Cela permettrait de n’en pas rester au seul souci que l’on oserait qualifier d’utilitaire, mais de s’appuyer davantage sur l’expérience effectivement vécue, afin de chercher les meilleurs chemins dans lesquels chacun puisse se retrouver et se laisser conduire.

Ne serait-ce que pour des raisons acoustiques, l’orgue est l’instrument idéal pour accompagner efficacement une assemblée : la vigueur de ses basses, la richesse de ses sons prolongés selon les besoins, sa puissance dynamique en rapport avec le volume dans lequel il est appelé à sonner. Gratter les cordes d’une guitare ne produit pas du tout le même effet, pas plus qu’une flûte ne va accompagner une assemblée. Par contre, quelques notes de guitare choisies avec justesse pour accompagner la lecture d’un psaume, quelques arabesques de flûte pour prolonger une invocation ou une méditation, pourront créer le climat musical dont l’assemblée a besoin à ce moment-là de la célébration. Le dialogue entre l’orgue et d’autres instruments, par exemple pour jouer des interludes, est fécond pour que chacun puisse s’approprier la prière liturgique. La question est de chercher la meilleure place pour les instruments, compte tenu de leur capacité acoustique, de leur caractère, de leur plus ou moins grande difficulté de mise en œuvre, de l’image qu’ils projettent dans l’esprit de chacun.

Il en va de même pour les chants dont la diversité est telle que l’on ne sait comment choisir : un même style pour toute la célébration, ou un dialogue entre les styles afin que chacun des gestes vocaux qu’ils produisent crée la dynamique de ladite célébration. Il ne s’agit pas tant de faire en sorte que tous se sentent représentés par le chant, mais que tous entrent dans l’action rituelle.

D’une certaine manière, chant et instruments dans la liturgie en font qu’une seule et même question : le rapport du texte et de la musique est évidemment fondamental, mais peut-être tout autant le rapport texte/acte vocal envisagé comme acte musical en soi. La grande difficulté aujourd’hui est de trouver le juste

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