Bonjour les enfants !

Question des catéchistes mais aussi de ceux qui préparent les célébrations, les animent ou les président : comment la liturgie peut-elle s’adapter aux enfants et le doit-elle ? Quiconque a participé à la Divine Liturgie orthodoxe sait que les lectures, les chants, les gestes de pardon ou de communion sont les mêmes pour tous, pour le tout petit enfant comme pour le vieillard, exceptée peut-être une certaine tendresse dans le geste rituel qui rend compte de la présence originale d’un enfant. Le Directoire pour les messes avec des enfants pose des jalons pour répondre à cette question (p. 14).

Célébrer avec les enfants demande de comprendre qui sont ces enfants d’aujourd’hui, leur psychologie, leurs univers, et de les reconnaître dans leur désir de rencontrer le Christ (p.19). Le défi pour les liturgistes ne serait-il pas de rendre disponibles les multiples possibilités de la liturgie, en puisant dans une bonne connaissance des rituels afin de proposer ce qui sera le plus adapté à des enfants ?

Alors n’imaginons pas seulement des parties de célébrations réservées aux enfants mais célébrons de manière assez significative pour que tous, adultes et enfants, puissions dans la même assemblée faire l’expérience d’une rencontre spirituelle et décisive avec le Christ (p.46). Comme pour toute initiation, les enfants ont besoin d’expérimenter ce qui les rendra peu à peu semblables à leurs ainés, d’imprégner leur mémoire des acclamations : Saint ! Kyrie ! Alléluia ! D’exercer leur corps au signe de la croix et d’ouvrir leurs yeux sur ce grand évangéliaire qui est l’objet de tant de respect, celui-là même dont ils découvrent les récits avec leurs catéchistes. Quand un enfant dit avec les adultes et les autres enfants « Louange à toi Seigneur Jésus ! », il reçoit les mots de la foi. Le Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France nous rend attentifs au bain ecclésial nécessaire à l’initiation chrétienne et à la place majeure de la liturgie dans ce processus (p.50). La catéchèse est indispensable pour que l’enfant choisisse de croire librement la parole ou le geste liturgique qui a travaillé symboliquement. À cette condition, la liturgie ne risquera pas de devenir une grande séance d’explicitation catéchétique mais au contraire, un temps de totale grâce irrigant l’ouverture et la disponibilité dont sont capables les enfants.

Vincent a 8 ans. Lui et sa petite sœur Marjorie sont entrés dans l’église samedi après-midi parce qu’ils ont entendu chanter et que c’était « très joli ». D’ailleurs, ils voudraient bien revenir demain matin !

Sophie Gall-Alexeeff

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Célébrer avec les enfants

Cahier des dimanches de janvier-février 2010

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