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Organiste : bouche-trou, service, savoir ?

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Mon propos sera aussi un cri et un appel. Depuis le Moyen Âge, les organistes se trouvent au cœur de l’action liturgique soit comme réponse alternative à l’office, soit comme interprète et improvisateur, soit comme accompagnateur, soit aussi comme compositeur d’un grand nombre de chef-d’œuvres de musique sacrée. Si nous n’en sommes plus aux fameuses messes de 11 heures où l’organiste pouvait tranquillement interpréter une symphonie de Widor tandis que le prêtre « déroulait » sa messe à l’autel, nous constatons aujourd’hui que, dans bien des cas, l’organiste est devenu l’accompagnateur dont on a besoin mais dont on aimerait parfois se passer parce que, bien entendu, il donne toujours le ton trop haut pour les chants, l’interprète qui nous casse l’ambiance de la fin de messe par ses accords tonitruants, qui a joué un choral à la communion et s’est permis de dépasser d’une minute trente le temps imparti à cette prestation et enfin pour couronner le tout, il ose vouloir jouer en début de célébration alors que c’est justement le moment de faire la répétition des chants avec l’assemblée qui bien entendu n’arrive jamais à l’heure. Ces quelques faits indiquent seulement que nous n’avons pas encore bien intégré l’organiste dans l’art de célébrer notre liturgie contemporaine. En tout état de cause, si le malaise persistait, nous perdrions à terme nos meilleurs alliés de la célébration eucharistique. Mais, encore faut-il en être persuadé !

Être organiste est la fonction qui demande le plus de compétence musicale au sein de l’assemblée chrétienne. Certes le chef de chœur doit également posséder une réelle compétence, mais l’organiste non seulement doit être musicien mais il doit aussi être capable de jouer d’un instrument complexe et difficile. C’est pourquoi un assez grand nombre d’organistes sont des professionnels, en raison des études musicale importantes qu’ils se sont donnés la peine d’effectuer. Aujourd’hui une médaille d’or de Conservatoire ne peut s’obtenir qu’après au moins six ans d’études. Généralement en parallèle l’organiste étudie le solfège, l’harmonie, l’écriture. Les organistes qui sortent des deux conservatoires supérieurs français comptent trois ans d’études supplémentaires à plein temps après une médaille d’or d’un conservatoire de région. Il faut avoir ces données en tête pour comprendre le problème posé.

Un rôle d’interprête

J’aimerai redire ici que le rôle de l’interprète reste de première importance si on sait l’intégrer correctement dans nos offices. Cela doit pouvoir se faire si un dialogue constructif s’établit entre le pasteur, les animateurs, la chorale si elle existe. Mieux on célébrera, mieux l’organiste trouvera sa place. Rappelons quelques grands principes : l’office commence avec la pièce d’entrée qui doit pouvoir mettre dans

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