Lettre d'information

Oser proposer l’onction des malades

immédiatement appel à l’aumônier prêtre demeure très exceptionnel. Si la demande de l’onction apparaît justifiée, d’une part on laisse un peu de temps pour prévenir l’aumônier prêtre, et d’autre part l’aumônier laïc assure le suivi de la demande et l’accompagne jusqu’au bout. La présence de ce dernier et son témoignage de foi donnent habituellement de « bons fruits » de prière et de paix. On souhaiterait que les responsables de notre Église mesurent les difficultés de cette situation et l’effort que nous faisons pour demeurer crédibles dans notre service. Avec le temps, ces situations assez fréquentes dans un grand établissement hospitalier finissent par interroger l’aumônier prêtre : il a, lui aussi, à discerner, à faire évoluer certaines demandes d’onction des malades, à rendre compte de ses attitudes aux autres membres de l’équipe.

Dans une colaboration prêtre-laïc

Sur un tel sujet, on a souvent dit que les aumôneries hospitalières étaient des laboratoires d’expériences. « Laboratoires » évoque labeur, confrontation, observation, relecture. « Expériences » évoque recherche, erreur possible, dépassement de certains modèles, risque. Nous sommes dans des équilibres instables !

Des mutations se sont déjà faites ou sont toujours à faire : Passage d’un aumônier (seul et prêtre) au service d’aumônerie (une équipe) ; Passage d’une aumônerie majoritairement cléricale à une aumônerie en coresponsabilité prêtre - laïc ; Passage d’une aumônerie habituée au culte et au religieux, à une aumônerie appelée à une partenariat spécifique – selon sa mission propre – avec les autres services de soins de la personne malade.

Il va de soi que la proposition change de style en effectuant ces passages. Pour ce qui nous concerne, et au risque de surprendre le lecteur, il nous semble que le « couple » prêtre - laïc a besoin d’être secoué. Certains théologiens le font d’ailleurs aujourd’hui. En effet, ce couple est souvent appréhendé dans la distinction de ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire, par exemple l’onction des malades ! Une saine collaboration ne peut pas reposer ou s’articuler sur le pouvoir des uns et le non-pouvoir des autres, même si pour l’Onction des malades la question se pose dans sa brutalité. Prêtres et laïcs, avons été mis ensemble, comme frères et sœurs au nom de notre baptême dans une même mission qui est essentiellement service. Même si, comme prêtres, nous participons aussi à cette mission en tant que ministre ordonné : la différence est là ! Elle est même structurante de la vie de l’Église et de sa visibilité pastorale.

Dans cette expérience menée ensemble, nous avons tous et chacun un passage à faire ; nous avons un acte de foi à poser, celui de nous apprécier solidaires dans la même et unique mission. Cet acte de foi pourrait être concrétisé

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