Lettre d'information

Oser proposer l’onction des malades

l’identité chrétienne et ecclésiale. Les seconds, tels le mariage ou l’onction des malades, sont plutôt aux tournants de la vie chrétienne et ecclésiale. Certains théologiens parleront « d’ecclésialité première » pour les sacramenta majora, et « d’ecclésialité seconde » pour les sacramenta minora.

Ces propositions théologiques peuvent éclairer le pasteur. Elles peuvent l’inviter à ne pas urger, quand il s’agit de proposer, et à bien proposer. Si nous gardons l’image du « tournant de la vie », la prudence sera toujours bonne conseillère. N’allons pas trop vite, sans avoir pris la mesure du virage à prendre ! En tant que pasteurs, nous gardons une responsabilité dans toute proposition de célébration de l’onction des malades. Cette responsabilité réfléchie s’enracine dans la patience et le dialogue, au cœur des situations aussi urgentes soient-elles. Nous sommes sans doute des « artisans », mais discerner est un art qui s’apprend : arriver à une certaine harmonie entre le respect des proches qui souvent insistent, celui de la personne malade, quelquefois plus silencieuse, et celui du sacrement, demande quelques conversations et échanges fraternels.

Tous ont connu l’époque de l’extrême-onction, administrée quasi systématiquement. Ce passé, toujours vivant, génère des angoisses et des culpabilités. Aussi, rechercher la paix qui vient de la foi et qui va conduire ensemble à poser un geste de foi, est une attitude première. Proposer l’onction – voire répondre à une demande – c’est avant toute chose éveiller la foi et la paix dans la foi.

Ajoutons que la recherche de paix et de discernement est fortement sollicitée par la situation concrète des aumôneries hospitalières. Les aumôniers prêtres se font rares. La majorité des aumôniers sont des personnes laïques. La proposition doit tenir compte de cette conjoncture. Quoiqu’il en soit d’une éventuelle évolution quant au ministre ordinaire de l’Onction des malades, la rareté des aumôniers prêtres entraîne une réelle diminution de la célébration de l’Onction. Soulignons que les aumôniers laïcs sont ainsi amenés à faire un travail important et sérieux, difficile aussi, de « négociation pastorale » pour offrir d’autres propositions que l’onction. Avouons que nous sommes dans une étrange situation : la pastorale paroissiale – où il y a encore des prêtres – se préoccupe peu de l’onction des malades sauf pour des célébrations annuelles et collectives, et la pastorale hospitalière – où les prêtres sont de plus en plus rares, voire absents – est le lieu où la célébration de l’onction est la plus proposée ou demandée, mais limitée faute de ministres présents ou disponibles !

L’arc-en-ciel des propositions

L’adaptation française (1977) du rituel romain (1972) porte le titre : « Sacrements pour les malades ». Le pluriel a pu

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