Lettre d'information

Pourquoi l’immersion ?

Le Rituel du baptême recommande de baptiser par immersion ; qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes, il prévoit que les baptisés soient plongés dans l’eau ; si ce n’est pas possiblele, on leur versera de l’eau sur la tête. Ceci à l’encontre des habitudes, bien sûr. Ce n’est pas pour rien !

Le geste de l’immersion est en effet infiniment plus expressif. L’immersion, tout d’abord, exige une eau plus abondante ; pour y plonger le baptisé, fût-il un bébé, il faut un récipient d’une certaine capacité, des fonts baptismaux dignes de ce nom. L’eau acquiert par le fait même une certaine réalité, une présence que l’on peut aisément mettre en valeur ; la bénédiction coule de source, si l’on peut dire.

L’intérêt de l’immersion ne se limite cependant pas à la prégnance de l’élément primordial. Les Notes doctrinales et pastorales qui servent d’introduction au Rituel précisent “On peut légitimement employer soit le rite de l’immersion qui signifie plus clairement la participation à la mort et la résurrection du Christ, soit le rite de l’ablution” (n° 22). L’intérêt est donc théologique. Le geste d’ablution, pour sa part, évoque le lavage, tandis que l’immersion est un geste complexe, qui comporte à la fois plongée et remontée, enfouissement et résurrection. La manière ménie d’accomplir l’acte baptismal se rapproche ainsi davantage du texte central de saint Paul, au chapitre 6 de l’épître aux Romains :

“Ne le savez-vous donc pas nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lu c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. Car, si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne” (v. 3-5).

Baptême par immersion dans le baptistère de St jean-Baptiste de Bourbourg

L’immersion et la sortie des eaux, c’est le passage dans la mort et la résurrection du Christ. Non seulement le geste est plus ample, il est surtout plus théologique ; la signification la plus fondamentale du baptême est greffée sur sa réalisation liturgique. Si, après avoir plongé trois fois l’enfant dans l’eau et l’en avoir sorti trois fois, le prêtre l’élève au regard de l’assemblée pendant qu’elle fait retentir un Alléluia pascal, il ne faudra plus se perdre en commentaires pour expliquer le sens du baptême. Baptiser par immersion, c’est faire de la catéchèse en acte ; car il est beaucoup plus facile, après une telle expérience, de développer les significations du baptême : elles sont inscrites dans l’action elle-même.

Mais encore l Pour que l’enfant soit immergé,

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