Lettre d'information

Prier pour les défunts

trouve auprès de toi..." (n° 71) ; "Accorde-lui aussi..." (n° 72). Et si nous avions un doute quant à l’utilité de la prière, nous trouvons cette oraison pertinente :

"Tu ne peux accepter, Dieu vivant et saint, que tes enfants soient vaincus par la mort... Nous avons donc raison de te prier pour tous ceux qui nous ont quittés..." (n°77)

La prière d’ouverture est tout autant invocation pour les vivants frappés par le deuil qu’intercession pour le défunt ; la prière universelle, d’abord formulée pour les défunts, élargit la prière à tous les vivants.

Le dernier adieu

On pourrait s’attendre à ce que dans le dernier adieu, la prière de l’assemblée, soit toute habitée de l’intercession au profit du seul défunt. Or, ici encore, plusieurs orientations sont possibles. Ce dernier adieu comporte un chant spécifique, rituel, où l’assemblée s’adresse non à Dieu mais au défunt : "Sur le seuil de sa maison notre Père t’attend", "Entre les mains de notre Père... nous te laissons partir". Des invocations sont proposées, invocations pour celui à qui l’on dit adieu. Mais en final de ces invocations, on trouve parfois une invocation pour ceux qui la formulent : "Que son souvenir nous rapproche de toi" (n°116) ; "Assure toi-même nos coeurs dans l’espérance" (n° 117). Il en va de même de l’oraison du dernier adieu, aussi invocation pour ceux qui sont dans la tristesse. L’assemblée chrétienne se situe en vérité dans son intercession en demandant pour elle-même la force du réconfort et de l’espérance.

Le vocabulaire employé

C’est avec discrétion que la liturgie chrétienne aborde la question délicate de ce que deviennent les défunts dans l’attente de la résurrection. Les termes utilisés relèvent de la symbolique biblique : "Accueille comme un père en sa maison ton serviteur" (n° 70). La formulation interrogative ajoute un surcroît de réserve : "Ceux qui ont reçu de toi leur vie ne sont-ils plus entre tes mains, quand ils meurent ?" (n° 70). La formulation dominante est l’acte de foi pascal : "Accorde-lui de partager la gloire de la Résurrection". Des termes empruntés aux paraboles du Royaume et aux Béatitudes évoquent la situation de ceux qui sont en Dieu : "Qu’il entre maintenant dans la joie de son maître ; en ce Royaume éternel de paix et d’amour" (n° 76) ; où il est donné de "rendre gloire sans fin dans le bonheur du ciel" (n° 126). Bien sûr, on peut trouver quelque rare oraison habitée de terminologie plus traditonnelle : "Entends notre prière pour l’âme de N : Qu’elle soit comblée de la douceur du paradis, avec tous les saints." Mais dans sa prière liturgique, l’Eglise ignore les notions de purgatoire ou d’enfer.

Dans les paroles formulées, et aussi dans les attitudes, les dispositions gestuelles, tournée vers le cercueil, vers le cierge pascal ou vers la croix, l’assemblée formule la prière de l’Eglise pour les défunts. Faisant cela, elle ne se contente

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