Lettre d'information

Qu’est ce que l’homélie ?

Par Marcel Béguin

On peut dire que c’est à la fois : un acte de communication, un engagement, un défi et une chance (1).

UN ACTE DE COMMUNICATION

On ne peut pas parler de l’homélie en termes théoriques. Chaque homélie est un acte concret de communication. Celui qui en a reçu mission ne peut pas ne pas se poser chaque fois les mêmes questions : Qui sont ceux à qui je parle ? Quel est l’objet de ma communication ? Où est-ce que je parle, en quelles circonstances, pourquoi, avec quel objectif ? Et en définitive : que dois-je dire ? Comment dois-je parler ?... Il n’existe donc pas d’homélie « passe-partout ». Il est tentant mais dangereux de mettre les homélies « en conserve » et de les servir « réchauffées ». Il n’est pas possible de faire plusieurs fois exactement la même homélie. À la limite ce ne serait même pas très respectueux de soi-même et de l’auditoire.

UN ENGAGEMENT

Car nous ne parlons qu’en fonction de la charge qui nous a été confiée : nourrir la foi d’un peuple. Il s’agit toujours de lever un coin du voile, d’introduire dans le mystère. En survolant les textes d’une liturgie, il ne faut pas céder à la tentation de croire que l’on sait déjà ce qu’on va dire. Il faut nous présenter conscients seulement de notre ignorance et de notre incapacité. Alors, on se met au travail... ou plutôt on se laisse travailler par la Parole (qui est comme « un glaive qui va jusqu’au fond des moelles ») et par l’amour que nous avons pour ce peuple auquel nous avons quelque chose à dire de Dieu.

UN DEFI

Il faut du temps et de la persévérance pour s’habiller le cœur et l’intelligence en vue de l’homélie... et surtout beaucoup de respect. Par notre voix, le Dieu Saint veut parler à son peuple saint. Ce que son Esprit fera connaître dépassera infiniment nos paroles humaines. Car l’Esprit nous précède depuis longtemps dans le cœur de ceux qui nous écoutent. Il nous est impossible de connaître le cheminement de la grâce dans l’histoire de cette communauté et dans celle de chacun de ses membres. Mais ce qui est à notre portée, c’est de scruter sans relâche l’Écriture, toute l’Écriture, surtout celle dont nous croyons avoir découvert le sens : on n’a jamais fini de tirer du trésor « des choses anciennes et des choses nouvelles ».

UNE CHANCE

Oui, quelle chance elle représente pour chacun de nous, prêtres ou diacres, cette homélie qui nous oblige à repartir régulièrement à la découverte des merveilles de Dieu, à les savourer pour les faire savourer à nos frères... La plupart des chrétiens n’ont de formation théologique que les quelques minutes de l’homélie du dimanche. Il s’y ajoute heureusement pour eux et pour nous, les dons de l’Esprit que la liturgie distille mystérieusement. Quelle chance pour nous tous, membre du Corps du Christ, si nous faisons tout pour en profiter ! Paul écrivait : « Malheur à moi si je

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