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Quel avenir pour les églises en rural ?

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Lorsqu’on aborde le thème des « églises rurales » aujourd’hui, on évoque très souvent l’admirable patrimoine qu’elles constituent mais tout aussi fréquemment s’exprime l’inquiétude quant à leur avenir. Un certain consensus semble s’être établi qui pose que le rural se désertifie, que bien des communautés chrétiennes en rural sont en voie d’extinction et donc que le maintien du réseau dense d’églises affectées au culte catholique est remis en cause à plus ou moins long terme. Mon propos sera de corriger certains points et de montrer que nous sommes effectivement devant des choix à faire.

Dire de manière générale que le rural se désertifie est une contre-vérité. L’évolution des espaces ruraux est très contrastée. Plus de la moitié des communes classées rurales par l’INSEE (moins de 2 000 habitants agglomérés) sont en croissance (et on ne compte pas celles qui passent à l’urbain de ce fait). Si effectivement certaines zones rurales ont une densité de population très faible et en décroissance, d’autres au contraire ont un rythme de croissance supérieur à la ville. C’est en fait à une redistribution de la population sur le territoire que nous assistons : concentration vers les grandes métropoles où se trouvent les commandes culturelles, politiques et économiques de nos sociétés mais aussi étalement sur les zones environnantes y compris rurales. La logique d’occupation du territoire entre activités et résidences est liée avant tout aux facilités de communication, et tend à augmenter les distances de déplacement. Des espaces ruraux ont perdu toute attractivité, d’autres sont très prisés pour une occupation permanente ou temporaire. C’est ce phénomène qui pose le cadre général de l’usage de nos églises, toutes ne sont pas remises en cause par une « désertification ».

L’autre élément déterminant qui n’est lié qu’en partie à la densité de population, c’est la mesure avec laquelle ces églises sont fréquentées et entretenues. Car la question de base est la capacité à habiter ces lieux et à justifier le coût de leur entretien mais à cet égard, la question est la même pour certaines églises de centre-ville. Ceci dit, il est vrai qu’à la campagne, certaines églises fermées et mal entretenues (mais qui peut dire qu’elles sont la majorité ?) accréditent l’idée que leur avenir pose question. La difficulté à maintenir les églises ouvertes à cause du vandalisme et des vols, le petit nombre d’évènements (obsèques, mariages et quelques messes), la non-formation de ceux qui entretiennent les églises (beaucoup de soins qui ne font qu’entretenir une vétusté avancée) sont des handicaps quelquefois difficiles à dépasser.

A cela s’ajoutent deux autres questions tout aussi importantes. La première tourne autour du coût de leur entretien : souvent la volonté ne manque pas mais le coût peut être prohibitif, même pour

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