RÉPETE APRÈS MOI !

Comment apprenons-nous à marcher ? En marchant ! À parler ? En parlant et en écoutant ! À aimer ? En étant aimé et en aimant ! Comment apprenons-nous à célébrer dans la liturgie ? En célébrant… dans la liturgie ! Enfant, j’ai appris à prier sur les genoux de mon grand-père. Parent, j’ai transmis cet héritage à mes enfants, assis sur mes genoux pendant la messe dominicale. Aujourd’hui, nous vivons comme une rupture dans la transmission de la foi. Les paroles et les attitudes de la prière ne se transmettent pas uniquement par quelques mots murmurés au creux de l’oreille, d’autant plus que ces mots manquent souvent dans le contexte contemporain. Nous avons à réfléchir à la manière dont la foi et la proximité avec le Christ sont proposés aujourd’hui et en particulier dans la liturgie.

Dans la liturgie, les paroles, les gestes et les signes déployés, traduisent une juste attitude qui nous met en présence du Christ. Cette présence nous dépasse, nous ne pouvons pas la saisir immédiatement. Nous la découvrirons si ce qui est vécu nous aide à rencontrer le Christ. Prenons un exemple. Pour prier l’oraison d’ouverture, le prêtre peut choisir de se placer à l’entrée du chœur, tourné vers la croix. L‘attitude de celui qui préside la communauté nous conduit vers Celui qui est présent au milieu de nous. L’attitude extérieure d’un seul permet à tous d’entrer dans une attitude bien plus profonde, intérieure. Cette attitude « dit » quelque chose de la manière dont nous rencontrons le Christ dans la liturgie. Elle « parle » davantage que des mots compliqués, qui ne traduisent pas ce que chacun est invité à vivre. Ces gestes, ces paroles, ces attitudes sont au-delà des paroles murmurées ou enseignées. En les répétant de dimanche en dimanche, ils imprègnent nos manières de vivre et de nous tenir dans la liturgie.

Ces attitudes, avons-nous déjà pensé qu’elles pouvaient toucher ceux qui découvrent la liturgie de l’Eglise ? Que leur proposons-nous ? Que leur donnons-nous à voir ? En célébrant ensemble, par la répétition de ce qui nous est donné à vivre, par la beauté de nos attitudes, nous transmettons à notre tour un bel héritage. Déjà les mots et les gestes s’impriment dans le cœur et sur le corps de chacun, un peu comme pour le petit enfant sur les genoux de son grand-père.

Catherine Pic