Lettre d'information

Rôle du chant dans la liturgie

chantres et cela n’a pas du tout la connotation un peu vieillotte que chez nous où on les a évacués un peu vite ! C’est peut-être une perte regrettable. Le chantre est un vrai chanteur, qui doit avoir une bonne tenue. Et, à ce moment là, il n’a pas besoin de « battre la crème » : son chant suffit. En Angleterre, comme dans la musique traditionnelle, certains jouent ce rôle et cela se passe très bien : quelqu’un lance le chant et tout le monde répond.

DT : Est-il concevable que le chœur puisse être, à certains moments, le porte-parole ou l’interprète de l’assemblée dont il est membre, jusqu’à exécuter seul une pièce chantée ?

CV : Oui, le chœur peut agir par délégation, sauf pour les acclamations ! Le chœur ne peut priver l’assemblée des acclamations et des dialogues. Par contre, si l’on veut parler de circularité, et c’est un terme que j’aime bien utiliser, il est bon que ça circule entre les différents acteurs. Si l’on dispose d’un chœur et que ça circule entre lui et l’assemblée, qu’il y a des dialogues rebondissants entre eux, alors tout le monde y gagne. Cela vaut notamment dans la psalmodie. J’ai écrit un certain nombre de psaumes chorals, comme certains de mes collègues, mais si on les chante sans alternance, la circularité (ou l’antiphonie) ne fonctionne pas. Or l’assemblée en a besoin. Quelquefois, d’ailleurs, le chœur n’est pas suffisant pour faire partir le bateau de la célébration ! En même temps, sans renier ce que je viens de dire, il faut aussi le tempérer et reconnaître qu’il y a des moments liturgiques où ça se passe très bien, sans qu’on n’ait besoin de faire grand-chose !

Extrait d’une interview de Ch. Villeneuve par Daniel Trépied, parue dans la revue Célébrer.

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