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Sainteté et ritualité

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Les saints prennent, aujourd’hui, une place croissante dans la vie des croyants. Phénomène de mode ? Besoin de se rassurer ? Envie d’intercesseurs plus faciles à atteindre que la Majesté divine ? Ces questions actuelles nous invitent à regarder la place que l’Église donne aux saints dans la liturgie.

Qu’est-ce qu’un saint ?

Puisque Dieu seul est saint, il convient, en premier lieu, de définir ce que l’Église nomme « saint », en tenant compte de l’évolution de la notion au cours de l’histoire de l’Église. La première acception du terme se trouve dans les lettres de Paul. Loin de vouloir délimiter un groupe de personnes particulièrement avancées dans la connaissance de Dieu et la pratique des vertus, Paul appelle « saints » les croyants de Rome, de Jérusalem et d’ailleurs, ceux qui ayant reçu le baptême sont rendus participants à la sainteté même de Dieu. Ainsi, tout baptisé est saint par le don de la grâce. Assez rapidement, un glissement s’est produit dans la compréhension de la sainteté. Le titre de « saint » a été appliqué à ceux qui ont été conformés au Christ, non seulement par le baptême d’eau, mais par le baptême du sang : le martyre. Celui qui verse son sang au nom du Christ dans un acte d’amour et de charité est véritablement uni au Christ dans sa Passion et, comme lui, il entre dans la Vie. La période des persécutions passée, la notion de sainteté s’est approfondie. Seront, et sont encore aujourd’hui, déclarés « saint » les hommes et les femmes qui ont mis en œuvre dans leurs paroles et dans leurs actes « la plénitude la vie chrétienne et la perfection de la charité » (Lumen Gentium 40). Le culte des saints

C’est à partir du culte des défunts que s’est organisé le culte des saints. L’anniversaire de la mort des martyrs, leur dies natalis, jour de naissance au ciel, a ouvert la voie à l’organisation de la dévotion. Le culte rendu au défunt, en l’occurrence au martyr, se démarque du culte familial en devenant un culte officiel de l’Église locale. En ce jour anniversaire, la communauté rassemblée auprès de sa tombe – tout au moins au début – proposait son exemple à la vénération commune, puis se confiait à son intercession. Ainsi chaque Église locale tenait-elle un registre des confesseurs de la foi, prémices, dès le IIIe siècle, des premiers calendriers chrétiens. L’élargissement de la notion de sainteté n’a pas changé la manière de rendre un culte aux saints, mais le culte, d’abord local, s’est répandu, chaque Église honorant certains saints d’une autre Église dans une communion plus étroite. Par ailleurs ce qui caractérise le culte des saints c’est la fête, c’est-à-dire la joie et l’allégresse, pendant de l’action de grâce.

Les saints dans la Prière Eucharistique

La vie et la mort du saint sont source d’action de grâce. En eux, le peuple

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