Lettre d'information

Témoignages sur la mission du choeur dans la liturgie

La mission d’un choeur dans les actes de chant

Débat virtuel à partir du « Questionnaire à propos du chant liturgique » réalisé par Daniel TREPIER, Diacre du Diocèse de Nanterre.

- Est-il concevable qu’un choeur qui participe à une célébration puisse être, à certains moments, le porte-parole ou l’interprète de l’assemblée dont il est membre ?

Christian GOUINGUENE : cela me paraît évident, et pourtant cela n’est pas toujours admis. On refuse de s’en remettre à quelqu’un d’autre pour exprimer quelque chose. Mais, si on poursuit dans cette logique, il faudrait empêcher les organistes de jouer des pièces d’orgue puisque ce n’est pas tout le monde qui joue. Il faudrait empêcher un laïc de monter lire une prière puisqu’il devient alors le porte-parole de l’Assemblée ; et pourtant là, çà ne choque pas. Pour la chorale, on ajoute qu’ « elle se fait plaisir » ; mais ce n’est tout de même pas un péché que de chanter avec joie !

Paul CRAIPEAU : Dans mon diocèse, il y a deux ou trois lieux où il se fait de bonnes choses parce que les gens se retrouvent, travaillent et « jouent » avec bonheur. Il ne faut pas perdre de vue que la musique apporte naturellement du bonheur et du plaisir ; or trop souvent, dans l’Eglise, on a oublié ou refusé la musique parce que l’on avait peur de ce plaisir. Cela dit, le rôle liturgique de la chorale, c’est d’abord d’être dans la prière, et çà, ce n’est pas une mince affaire car les choristes sont trop souvent accaparés par la partition, le phrasé, la justesse. Ils se donnent à fond mais finissent par oublier qu’ils sont là au service de la prière de toute l’assemblée. C’est au chef de chœur, aux prêtres, à la communauté de les aider à mieux comprendre leur rôle.

- Quand on parle de la participation des fidèles, quelle type de participation évoque-t-on ?

Charles-Eric HAUGUEL : La participation des fidèles est essentielle, capitale. Mais il faut aussi se souvenir que le chant liturgique n’a jamais été la responsabilité d’une seule personne et que l’on a eu très vite des difficultés avec le dispositif frontal « animateur-assemblée ». Cela ne veut pas dire qu’il faut supprimer les animateurs, mais il vaudrait mieux parler du soliste animateur, un soliste qui aurait aussi le souci de l’Assemblée. De fait, il faut casser le système frontal « animateur-assemblée » pour le remplacer par un dispositif plus large « chantre, chœur, Assemblée, président ». Le soliste sera ainsi, selon les moments, le prêtre, le chantre, le psalmiste ou un membre du chœur et la participation de l’assemblée sera faite aussi de silence, d’écoute et de réponses dans un dialogue avec les autres « participants ».

Redisons le : la participation de l’Assemblée est importante, elle est nécessaire, elle est même rituelle lorsque tous sont appelés à chanter le Gloria, le

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