Lettre d'information

Trois Questions à Mgr André Fort sur le service de l’autel

« Ils découvrent une réalité invisible »

Pourquoi avez-vous missionné une responsable des servants d’autel dans votre diocèse ?

Je constatais que beaucoup de paroisses avaient laissé se tarir cette tradition des enfants de chœur que l’on appelle aujourd’hui servants d’autel. C’est un déficit, une mutilation. Si la liturgie est une expression de la communauté, l’absence des enfants et des jeunes en déforme la manifestation même. La responsable fournit des informations et des moyens pédagogiques aux adultes qui, dans les paroisses, s’appliquent à motiver les jeunes au service de l’autel. Elle organise de temps en temps des rencontres. L’an dernier, 150 jeunes du diocèse ont participé au rassemblement provincial, à Chartres. Ils étaient heureux de se retrouver ensemble.

Qu’apportent les servants d’autel à la prière de l’assemblée ?

La justesse de leurs gestes est expressive de l’hommage rendu au Christ. Ils aident l’assemblée dans cette attitude d’écoute de la Parole et d’accueil de sa présence. Ils contribuent à faire apparaître que le Christ nous rassemble. Dans notre société qui est terriblement cloisonnée par tranches d’âge, la liturgie avec les enfants, avec les jeunes qui peuvent tenir le rôle de cérémoniaire et avec les adultes est signe de notre unité dans la même foi. La dimension familiale de la communauté est aussi manifeste. Les enfants y sont bien à leur place et à l’honneur. Initiés à la profondeur de la prière liturgique, ils en font profiter toute l’assemblée. Par la grâce du Christ, ce qui est accordé à quelques-uns est au bénéfice de tous.

Qu’est-ce qui se joue dans cette initiation ?

Les enfants comprennent que Dieu n’agit pas pour nous sans nous. Les jeunes filles, et les garçons aussi, sont très sensibles à la beauté de l’action liturgique. Dans ces signes, ils découvrent une réalité invisible, que j’aime appeler « mystérielle », et la façon dont nous sommes associés au Christ présent au milieu de nous. Cette initiation n’est pas seulement connaissance, mais aussi expérience de la prière. C’est tout un travail qui, dans le cadre des nouvelles orientations, doit être fait en collaboration avec la catéchèse et les parents. Et cela fonctionne : lors de notre Catéfête, des enfants se sont spontanément présentés avec leurs aubes ! Le service de la célébration eucharistique offre aux jeunes, quelles que soient leurs vocations, une relation personnelle à Dieu.

Propos recueillis par Florence de Maistre pour la revue Catholiques en France

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :