Lettre d'information

Un ambon : pourquoi ?

« Pour accomplir une si grande oeuvre, le Christ est toujours présent à son Eglise, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le sacrifice de la messe…Il est là présent dans sa Parole, puisque lui- même parle pendant que sont lues dans l’Eglise les Saintes Ecritures. » Constitution sur la sainte liturgie, n° 7.

Ces lignes portent une compréhension de la Parole de Dieu plus forte que la pratique courante en beaucoup d’églises ne la reflète. Ainsi, s’il leur arrive d’être en retard à la messe, pendant que sont proclamées les lectures, la plupart des fidèles n’ont guère de scrupule à aller prendre leur place, quitte à faire quelque bruit et à déranger leurs voisins. Si, en revanche, ils arrivent au moment de la consécration, ils restent sur place. Certains même s’agenouilleront. Car la « présence », pour eux, paraît limitée aux dons eucharistiques. En de nombreuses églises aussi, un véritable lieu de la Parole n’existe pas, car c’est du même emplacement que sont lues les lectures, dirigés les chants et données les informations : un lutrin ou un pupitre plutôt qu’un ambon. Ces manières de faire n’ont rien de si étonnant, puisque l’ambon n’existait pas dans la liturgie catholique avant le dernier Concile. Les lectures se faisaient à l’autel, aux messes basses du moins. Quarante ans, il faut bien le constater, ne suffisent pas pour acquérir de nouvelles habitudes, surtout pour comprendre la nouveauté, aménager l’espace en fonction d’elle et vivre autrement la célébration.

Les indications conciliaires, cependant, n’en restent pas à « l’avant-messe » d’antan. Elles ouvrent à une compréhension de la Parole beaucoup plus riche. La plupart des chrétiens s’en sont réjouis, et se trouvent infiniment mieux nourris par l’Ecriture qu’il y a cinquante ans. Il reste cependant encore des traces de la pratique ancienne, et de la conception qu’elle véhiculait. Outre les exemples cités ci-dessus, mentionnons encore la compréhension didactique de la liturgie de la Parole. Elle se reflète dans les homélies, qui ressemblent souvent à des instructions. Mais elle se manifeste plus encore dans la manière dont on réalise, pendant ce temps, la catéchèse des enfants.

« Aujourd’hui puissiez-vous écouter sa Voix » Psaume 94

La réflexion théologique, nourrie par le message conciliaire, surtout par le merveilleux renouveau biblique, met de plus en plus en relief l’importance de l’aujourd’hui de la Parole. La Bible n’est pas un livre d’histoires du passé, mais une Parole adressée par Dieu aux hommes et aux femmes de ce temps. Écoutons Jésus lui-même. Après avoir lu, dans la synagogue de Nazareth, la prophétie d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi… », Jésus déclara : « Cette Parole de l’Ecriture, que

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