Lettre d'information

Un lieu pour la Parole

La liturgie de la Parole est une action dans un site. Le lieu est à penser de telle sorte qu’il optimise l’acte lui- même. Il est indissociable de l’Eucharistie et du ministre célébrant. Cette Parole s’adresse à toute l’Eglise, elle va aussi au-delà du jour présent. La qualité de l’ambon participe à la mise en place de cette médiation, dans sa relation avec l’autel, la présidence et l’assemblée. Les croquis présentés ici montrent des configurations possibles avec, pour chacune, des atouts et des limites.

Le face à face assemblée / choeur

C’est la situation la plus courante. L’ambon peut se trouver à droite de l’autel ou à gauche, en avant ou légèrement derrière, mais toujours en lien avec lui et la présidence, dans un rapport frontal à l’assemblée. C’est le schéma classique de la plupart des églises conçues et construites pour des liturgies antérieures à Vatican II, même lorsque que le choeur a été réaménagé suivant les directives conciliaires. Cette situation permet une bonne visibilité de tous, mais la disposition de type enseignant/enseigné peut entraîner une forme de passivité de l’assemblée dans la réception de la Parole, et produit une immédiateté qui ne convient pas à l’universel de ce qui se passe au moment de la lecture.

Une frontalité atténuée

Des recherches spatiales ont permis, tout en tenant compte des contraintes architecturales, de sortir de la frontalité directe en proposant une avancée de l’espace liturgique dans l’assemblée. L’ambon est généralement placé en avant de l’autel. L’assemblée 13 est alors moins passive, elle est associée à l’acte de lecture. Mais le lecteur tourne le dos à certains des membres de l’assemblée. Et comme dans la configuration précédente, il y a le risque d’une parole trop prégnante (1).

Un ambon en arrière de l’autel

Dans certains lieux qui répondent aux critères précédents, l’ambon a été placé en arrière de l’autel, pour des raisons d’échelle, de contraintes architecturales ou de visibilité. Cette position n’est pas gênante en soi à condition que l’audition soit bonne et que la proportion soit respectée dans le rapport à l’autel, l’assemblée et l’architecture. La proclamation est plus distanciée. Et elle informe sur ce qui va se passer à l’autel. Une profondeur spatiale est introduite entre l’autel et l’ambon, comme une ouverture à la dimension universelle de cet acte. La lecture à l’ambon va au-delà de l’assemblée présente. Un bon éclairage peut atténuer, si nécessaire, l’effet d’éloignement spatial.

La bipolarité autel / ambon

Pour permettre une participation plus active de l’assemblée, certains ont souhaité sortir du schéma frontal, proposant une bipolarité où l’ambon forme un deuxième

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