L’église de Saint-Pierre-du-Mont (40) sert, à l’occasion, de petit laboratoire local pour l’introduction d’art et d’objets actuels dans un lieu de culte édifié au XII° siècle et agrandi au XIX. Restauré au milieu des années 80 dans un esprit radical « néo-cistercien », l’intérieur de l’édifice fut dépouillé de tous ses ornements du XIX° et du XX° siècle, restant le décor baroque de la tour lanterne du chœur.
En ce début de XXI° siècle, s’y est posé la question d’un certain retour du décor, dans la tradition catholique de représentation. Avec une problématique du même ordre que partout ailleurs, aujourd’hui, en semblable cas : comment ajouter une esthétique signifiante actuelle à un espace marqué d’histoire ?
Notons simplement qu’à Saint-Pierre, le « nettoyage » précédent a, en quelque sorte, aplani la difficulté.
JASPE-Jérusalem céleste
UN LIEU A RE-ANIMER
Des éléments contemporains de décor sont ainsi venus récemment réchauffer et animer le lieu sans toutefois en rompre la simplicité voulue : autel polychrome, panneaux à thème biblique (Annonciation et Résurrection de Pascal DAUDON ; Rose mariale par Raphaëlle PIA, Nativité de Lydie ARICKX…). Ces apports avaient pour but d’unir davantage l’assemblée dominicale à l’action liturgique déroulée dans le chœur, par un « enveloppement visuel » et esthétique, évocateur de l’Histoire sainte, produit par la distribution des œuvres dans les trois nefs : en d’autres termes, rapprocher sur le plan sensible le peuple et l’autel, où se réalisent déjà, dans le don christique, l’accomplissement des temps, la rencontre de la terre et du Ciel. Signifier cette union de l’assemblée eucharistique à la « foule immense que nul ne (peut) dénombrer », l’Eglise militante mêlée à l’Eglise triomphante.
EMERAUDE-Jérusalem céleste
La Petite Fabrique*, a créé à cet effet une série consacrée au thème de la Jérusalem Céleste. La cité éternelle du Livre de l’Apocalypse, qui héberge en son sein le peuple immense des sauvés.
UN NOMBRE ET DES COULEURS
S’appuyant sur les douze piliers qui scandent en travées la nef centrale et de ses collatéraux, douze panneaux carrés monochromes (acrylique sur toile, 40 x 40 cm) représentent les douze strates qui constituent les fondations de la Cité éternelle selon le Livre de l’Apocalypse (Ch. 21,19-20). Ses murs sont bâtis de pierres semi-précieuses dont les tonalités ont inspiré les différentes couleurs des panneaux. Une couleur par pilier : les fondations de la Jérusalem du Ciel sont unies aux piliers de l’église terrestre qu’est Saint-Pierre du Mont !
Douze, c’est à noter par ailleurs, se retrouve également dans le nombre des Apôtres figurés sur l’autel, tout comme, parmi les quatorze vitraux de l’église, il en est
