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Une réserve eucharistique d’acier en l’église de Bassercle (40)

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On doit l’initiative de la création de la réserve eucharistique de l’église de Bassercle (à la limite sud des Landes) à Marie-Annick LEMOINE, ancien professeur de philosophie et paroissienne. Le meuble qui faisait jusqu’ici office de tabernacle était une caisse de bois rappelant fortement les anciens postes radio des années 30. Au début de 2012, Marie-Annick LEMOINE, propose au Curé de la paroisse, Bruno PORTIER, de passer commande d’un objet plus apte à abriter le Saint Sacrement. Elle est ainsi chargée de contacter la Commission d’art sacré ; celle-ci lui propose de confier cette commande au sculpteur Jean-Pierre LATAPPY.

Son travail du métal, assez brut, puissant et « rustique », conviendrait bien au chœur de l’église de Bassercle : On y trouve en effet une (trop) grande diversité de matériaux : pierre ferrugineuse ; enduits à la chaux ; bois ; vitrail ; carrelage ; moquette… Le futur tabernacle devra s’intégrer à cet environnement sans rajouter à cette diversité, tout en s’affirmant « liturgiquement et visuellement ». Une sorte de défi.

(c)CDAS Landes

Le meuble, installé en juin 2013, est le fruit d’une longue et riche réflexion, de plusieurs maquettes réduites ou à l’échelle. Pour Jean-Pierre LATAPPY, il s’agissait en effet d’une première expérience et il lui fallait s’approprier la notion de « réserve eucharistique » et ses corolaires.

Dans son projet final, tout d’acier corten, une boîte carrée constitue le tabernacle lui-même. Des lames de métal rayonnent autour, comme une « gloire » circulaire absorbant les angles de la boîte. Celle-ci repose sur un piètement en lame d’acier assis sur un arc de cercle. Un « serpent » s’enroule autour de ce pied, référence au serpent de bronze de la tradition mosaïque. Puisque « comme le serpent de bronze, « ils regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé » ( ). De fait, un Christ en croix (simple ajustement de petites barrettes d’acier et de fil de métal doré) orne la porte du tabernacle.

(c)CDAS Landes

Une patte solidarise enfin l’objet avec le mur contre lequel il est placé, légèrement en avant de l’autel, disposition la plus appropriée dans cet environnement compliqué.

L’église de Bassercle s’est ainsi pourvue d’une œuvre originale. Elle réussit à marier un réelle audace dans son aspect comme dans le matériau employé, mais sans agresser ni le lieu ni le regard. Au contraire, elle s’impose doucement : elle sait qu’elle est d’abord et surtout réserve eucharistique, au service de la liturgie catholique, de la prière des fidèles et de la gloire de Dieu.

Michel Guérin CDAS des Landes (40)

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