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Vêtements et tissus liturgiques : Conservation et dépôt

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« Il faut prier sur de la beauté »

En disant cela, le pape Pie X pensait à la beauté du chant liturgique et des célébrations, mais aussi à la beauté des vêtements et accessoires liturgiques. Ces derniers concernent en premier lieu l’Art sacré. Depuis plusieurs années déjà, certains diocèses se préoccupent de la conservation des vêtements et tissus liturgiques. Plus que d’autres accessoires (calices, ciboires, ostensoirs, etc.), ils nécessitent, à cause même de leur fragilité, une attention et un soin particuliers. Certaines églises ont la possibilité d’assurer elles-mêmes cette conservation, mais beaucoup d’autres n’en n’ont pas les moyens. Aussi, si certains diocèses ont déjà mis en place un « dépôt », d’autres se posent la question du « comment le constituer ? ».

Voici quelques éléments, tirés de l’expérience de dépôts existants (1), qui pourront en permettre la constitution et assurer ainsi une meilleure conservation du patrimoine religieux, signe important d’une culture et d’une foi toujours vivantes.

En premier lieu, recevoir tous les vêtements et tissus liturgiques provenant d’une église communale (2), de chapelles de communautés religieuses ou de particuliers, en établissant un certificat de dépôt signé par le curé, le maire (ou le propriétaire) et le responsable diocésain de l’Art Sacré.

En second lieu, assurer le « séchage » des tissus qui bien souvent ont été soumis à une humidité telle que parfois la désagrégation de la fibre est très avancée. Oublier cette étape peut conduire à la perte pure et simple de l’objet déposé. Après cela, ne pas les envelopper dans du plastique – car ils ont besoin de « respirer » - mais les remiser dans des tissus de coton (les draps sont bien souvent le meilleur emballage). Puis, dans la mesure du possible, les ranger à plat en les préservant contres tous les insectes microphages. Il est recommandé de ne pas utiliser de naphtaline qui, à plus ou moins longue échéance, attaque les tissus. Lui préférer des boîtes de phéromones.

Enfin, établir une fiche descriptive pour chaque vêtement ou tissu déposé comportant : le nom, l’année, un numéro d’ordre et le nombre d’éléments (pour les chapes et chasubles gothiques, il est opportun d’inscrire la largeur du lai, ce qui permet de mieux les dater et de donner l’origine des tissus).

Le dépôt ainsi constitué, il y aurait un risque à parler de musée ou de trésor. L’Art Sacré reste orienté vers la vie. Il est important que certains tissus puissent encore être utilisés, présentés aux journées du patrimoine, et, pourquoi pas, à travers leur matière et leur forme, ouvrir l’esprit à de nouvelles créations qui, dans la ligne de l’Art Sacré, nous feront encore « prier sur de la beauté ».

Père Angelo Sommacal

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