Saint Augustin a exprimé, avec force inégalée, la dynamique du catéchuménat et l’indissoluble lien des trois gestes sacramentels de l’initiation "engrangés" au moment de l’entrée en catéchuménat, "vous avez", tout au long de celui-ci, été "moulus par les jeûnes et les exorcismes" ; alors "vous êtes venus à la fontaine baptismale" pour y être "imbibés d’eau", puis vous avez été "cuits au feu de l’Esprit", et vous "êtes devenus le pain du Seigneur. Soyez donc ce que vous voyez et recevez ce que vous êtes" (d’après les sermons 227 et 272).
La Parole proclamée chaque année à la messe le jour de Pâques en éclaire le sens : "Purifiez-vous donc des vieux ferments et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes comme le pain de la Pâque" (1 Co 5,7). La veillée pascale n’est donc pas seulement baptismale car le sacrement de la Pâque, c’est l’eucharistie. Ainsi est-il prévu que "Avant de dire, au moment de la communion : Heureux les invités, l’évêque peut, en quelques mots, avertir les nouveaux baptisés de la valeur d’un si grand mystère, qui est le sommet de toute l’initiation et le centre de toute la vie chrétienne" (Cérémonial des évêques, La veillée pascale n° 370).
Séparer les sacrements de l’Initiation est inapproprié et les associer chacun à une fête particulière (baptême à Pâque, confirmation à Pentecôte, eucharistie à la fête Dieu !) est une vue de l’esprit. En revanche, redonner toute sa place à l’eucharistie de la Vigile, c’est vivre dans la plénitude tout le Mystère pascal.
Père Bernard Maitte SNPLS
