Lettre d'information

Vivre et célébrer le temps ordinaire

Accueil > Liturgie > Liturgie et Sacrements > L’année liturgique > Les temps liturgiques > Vivre et célébrer le temps ordinaire

Afin d’établir une continuité dans une durée marquée par des ruptures, les sociétés ont structuré leurs activités selon des rythmes collectivement reconnus.

Le christianisme, comme toutes les religions fondées, met en place une organisation du temps conçue à partir d’un événement fondateur censé ouvrir une ère nouvelle et qui détermine le moment à partir duquel tous les événements sont datés. En même temps, il projette sur un cycle cosmique le récit des étapes de sa fondation en prenant comme centre de la commémoration, non pas le jour de la naissance de son fondateur - le Christ Seigneur - mais le moment crucial de son passage "de ce monde à son Père", du temps de ce monde à un autre temps.

L’expérience chrétienne du temps

Si l’expérience chrétienne du temps consiste à faire mémoire des principales phases de la vie du Christ réparties au cours de l’année (Nativité, Epiphanie, enseignement, et ministère, Passion, mort et Résurrection, Ascension), plus encore est-elle marquée par ce passage majeur qui est celui de la Pâque. En elle, s’inscrit le geste sauveur décisif et efficace en lui-même et pour tout le temps qui reste à venir jusqu’à la Parousie. Faire mémoire de ce geste en le replaçant au centre du temps chrétien, sauve le temps de son épuisement, car met en contact avec la plénitude du temps 1.

Dans cette perspective, les cycles liturgiques peuvent apparaître en contradiction avec la révélation d’une source constante du salut : un événement qui s’est produit "une fois pour toutes" marque une rupture avec la conception religieuse archaïque du temps dans son "éternel retour". L’homme accède ainsi à une autre manière de vivre le temps, en accueillant Dieu qui en transcende la finitude.

Un processus adapté à la condition humaine

Le christianisme introduit une solution originale. L’Eglise a considéré que le fidèle pouvait entrer plus profondément dans le mystère de Dieu à travers un processus qui reprend la manière dont Dieu s’est révélé et communiqué au monde dans le Christ : un processus adapté à la condition de l’homme qui a besoin de phases d’initiation et de maturation au long des jours. Il s’est centré dans les premiers siècles sur la célébration hebdomadaire de la Pâque, puis sur la fête annuelle comme lieu mémorial de sa fondation.

En même temps, pour le chrétien, la prière doit être constante et la fête perpétuelle. A partir du IVe siècle, les cycles de l’année liturgique 2. sont jalonnés de fêtes qui chacune présente la totalité du mystère central contemplé sous un aspect particulier. De l’avent à la Pentecôte, l’accent est mis sur la mission du Fils avec les temps forts que constituent le cycle de Pâques et le cycle de Noël ; de la Pentecôte à l’Avent, l’œuvre de l’Esprit Saint est mise en évidence dans la mission de l’Eglise. Entre le Baptême du Seigneur et le mercredi des Cendres, puis entre la

1 2 3 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :