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Homélie de Saint Paulin de Nole (mort en 431)

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Notre fierté, c’est la croix de Jésus Christ

Depuis l’origine du monde, le Christ souffre dans tous les siens. Il est le commencement et la fin (Apoc. 1,8) ; caché dans la Loi, révélé dans l’évangile, il est le Seigneur toujours admirable qui souffre et triomphe dans ses saints (Ps. 67,36). En Abel, il a été assassiné par son frère ; en Noé, il a été ridiculisé par son fils ; en Abraham, il a connu l’exil ; en Isaac, il a été offert en sacrifice ; en Jacob, il a été réduit en servitude ; en Joseph, il a été vendu ; en Moïse, il a été abandonné et repoussé ; dans les prophètes, il a été lapidé et déchiré ; dans les apôtres, il a été persécuté sur terre et sur mer ; dans ses nombreux martyrs, il a été torturé, assassiné. C’est lui qui, maintenant encore, porte notre faiblesse et nos maladies, car il est homme lui-même, exposé pour nous à tous les maux et capable de prendre en charge la faiblesse que, sans lui, nous serions totalement incapables d’assumer. C’est lui, oui c’est lui qui porte en nous et pour nous le poids du monde afin de nous en délivrer ; voilà comment la force donne toute sa mesure dans la faiblesse (2 Cor. 12,9). C’est lui qui en toi supporte le mépris, et c’est lui que ce monde hait en toi.

Rendons grâces au Seigneur, car s’il est mis en cause, il remporte la victoire (cf. Rom. 3,4). Selon ce mot de l’écriture, c’est lui qui triomphe en nous lorsque, prenant la condition de serviteur il acquiert pour ses serviteurs la grâce de la liberté. Accomplissant le mystérieux dessein de sa bonté, il assume cette condition de serviteur et consent à s’humilier pour nous jusqu’à la mort de la croix. Par cet abaissement visible, il réalise notre élévation jusqu’au ciel, qui est intérieure et invisible. Regarde où nous étions tombés dès le commencement ; comprends-le bien. C’est par le dessein de la sagesse et de la bonté de Dieu que nous sommes rendus à la vie. Avec Adam nous étions tombés par orgueil ; c’est pourquoi nous nous humilions dans le Christ afin d’effacer l’ancienne faute par la pratique de la vertu opposée. Nous avons offensé le Seigneur par orgueil, nous lui plaisons maintenant par notre humilité.

Réjouissons-nous, glorifions-nous dans le Seigneur qui a fait nôtres son combat et sa victoire en nous disant : Courage, car j’ai vaincu le monde (Jn 16,33)... Lui, l’invincible, combattra pour nous et il vaincra en nous. Alors le prince des ténèbres sera jeté dehors, car s’il n’est pas chassé du monde où il est partout, il est chassé du cœur de l’homme : la foi, lorsqu’elle pénètre en nous, le repousse pour faire place au Christ dont la présence jette le péché dehors et exile le serpent... Que les orateurs gardent leur éloquence, les philosophes leur sagesse, les rois leurs royaumes ; pour nous, la gloire, les richesses et le royaume, c’est le Christ ; pour nous la sagesse,

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