De la J.M.V. au Congrès de Lourdes


Claude DIGONNET
prêtre, responsable du Service National des Vocations

Le 21 avril prochain, dans l’Eglise Universelle sera célébrée la Journée Mondiale des Vocations.

Le message de Jean-Paul II et la présentation gui en est faite rappellent clairement quelles sont les vocations dites particulières dont la pastorale est confiée aux soins des services nationaux et diocésains : ministères ordonnés, vie consacrée en Instituts religieux ou séculiers, service missionnaire lié à un engagement à vie et pour la mission lointaine (ce que vient de préciser l’encyclique "REDEMPTORIS MISSIO").

Depuis le dernier concile, tous les membres du Peuple de Dieu savent qu’au titre de leur baptême confirmé, ils sont appelés à la sainteté et à la mission. Cet appel, cette vocation première et fondamentale concerne tous les états de vie, tous les chrétiens, quels que soient leur ministère, leur situation, leur fonction dans l’Eglise. Tous appelés à grandir sans cesse dans l’imitation de Jésus, le "Saint de Dieu", l’Envoyé du Père. Un seul d’entre nous aurait-il l’audace de déclarer qu’il est arrivé à la perfection de cette vocation ?

Alors quand nous annonçons comme thème du Congrès de LOURDES en novembre prochain "BAPTISES, SERVITEURS DE l’APPEL", même si nous précisons en sous-titre "laïcs en pastorale des vocations", nous sommes en réalité tous concernés : au titre de notre baptême, prêtres, diacres, moines et moniales, religieux ou religieuses apostoliques, laïcs consacrés, missionnaires, nous sommes et nous voulons être "Christi Fidèles", membres à part entière du peuple ("laos") chrétien. A ce titre-là, prêtres ou religieux nous ne sommes pas de l’autre côté de la barrière par rapport à celles et ceux qu’on appelle communément les laïcs, celles et ceux gui sont spécialement invités au Congrès de Lourdes et gui n’ont pas d’autres engagements en Eglise gué ceux gui viennent de leur baptême et, pour beaucoup d’entre eux, du mariage sacrement.

Il n’y aura donc pas à Lourdes d’un côté les laïcs et de l’autre, à part, (même si ce n’est pas de 1’APARTHEID) ceux qui ne le seraient pas... Il y aura des baptisés, des fidèles du Christ, diversement situés en Eglise, gui ont besoin les uns des autres pour être ensemble l’Eglise, pour bâtir ensemble l’Eglise, pour être ensemble plus fidèles à leur baptême en étant plus fidèles à leurs divers engagements...

Il reste que ce Congrès vise essentiellement à convaincre davantage encore les baptisés qu’ils ont leur mot à dire, leur pierre à apporter pour que leur Eglise ne mangue ni de prêtres, ni de moines et moniales, ni de religieux ou religieuses apostoliques, ni de missionnaires, ni de laïcs consacrés. L’Evangile se dit au monde non seulement par des discours, fussent-ils des homélies remarquables, mais aussi par des engagements évangéliques forts, comme le célibat pour le Royaume et l’option préférentielle pour les pauvres Il convient surtout de rappeler la nécessité absolue du ministère des prêtres. C’est en effet le signe le plus fort de la gratuité du salut en Jésus- Christ pain rompu, corps et sang librement offerts pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. C’est la volonté clairement exprimée du Seigneur par rapport à l’économie du salut.

"Le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière". Peut-on trouver affirmation plus forte et plus claire que cette phrase tirée du décret conciliaire sur la formation des prêtres ? (n° 2) "Cultiver les vocations", l’expression est belle et invite à la persévérance et à la patience du cultivateur... Il s’agit d’abord de préparer le terrain et de semer, en étant bien convaincu que sans ces premières démarches, aucun espoir de récolte ni de moisson ne peut être entrevu.

Le Congrès se prépare. Il peut porter des fruits extraordinaires, au bénéfice de nos églises locales et de l’Eglise Universelle. Puis-je inviter nos partenaires privilégiés que sont contemplatives et contemplatifs à soutenir par leur prière fervente cette initiative du Congrès ? Nous pouvons aussi aider tel ou tel laïc à réaliser qu’il y a peut-être pour lui, pour elle, un appel, une invitation à se rendre à Lourdes et à participer à ce Congrès. Après quoi, la réponse à donner, au retour, serait peut-être plus facile, parce que mieux fondée, mieux perçue.

J’entendais aussi à LYON des religieux apostoliques réunis en assemblée annuelle dire l’intérêt qu’ils portaient à ce Congrès préparé pour des laïcs. On pourrait, disaient-ils, comme thème de réflexion de notre prochaine rencontre en 1992, retenir les orientations ou résolutions de ce Congrès .

C’est de bon augure. C’est le signe que cette initiative concerne bien toutes les forces vives de l’Eglise de chez nous.