Vous avez dit "Métiers d’Eglise" ?


ou POURQUOI ET COMMENT UN STAND "METIERS d’EGLISE"
AU CARREFOUR DES METIERS/SALON DE l’ETUDIANT à ORLEANS

les vendredi 15 et samedi 16 février 1991.

M.-Bernadette et Dominique LE GALL
laïcs membres de l’équipe du SDV d’ORLEANS

Nous avons pu réaliser en février 1991 un objectif cher aux différents responsables de la pastorale des vocations dans l’Eglise diocésaine d’ORLEANS, depuis au moins deux ans : aller à la rencontre des jeunes de 14 à 20 ans qui viennent chaque année à un "Carrefour des Métiers" pour y trouver des informations sur les orientations professionnelles possibles pour chacun d’eux.

Pourquoi l’Eglise n’aurait-elle pas aussi sa place dans cet espace pour fournir aux jeunes et aux adultes qui viendraient (estimation 25 000 personnes) des renseignements objectifs sur les "METIERS" exercés au sein de l’Eglise ?

L’équipe animatrice du Service Diocésain des Vocations d’ORLEANS, composée d’un prêtre, Robert LEROY, d’une religieuse, Eliane BLIN, et d’un couple, Marie-Bernadette et Dominique LE GALL, peut maintenant témoigner que l’Eglise a maintenant sa place dans un "carrefour des Métiers".

En effet, tant l’accueil des jeunes que l’intérêt manifesté par les adultes au cours du Salon ont donné aux accueillants du stand SDV la conviction qu’un message simple et compréhensible de l’Eglise pouvait être reçu par un grand nombre de jeunes et d’adultes tels qu’ils sont aujourd’hui en France. Ce message nous paraît avoir été double et pourrait être formulé de la manière suivante :

a) l’Eglise est une société organisée dans laquelle des personnes exercent des compétences professionnelles pour le service de tous les hommes quels qu’ils soient.

b) En écho à ce premier message purement informatif, le second est plus personnel : pourquoi des gens exercent-ils ces métiers peu lucratifs ? Y trouvent-ils l’épanouissement, le bonheur... recherchés par tout homme ? Si ces "métiers" d’Eglise peuvent apporter le bonheur, pourquoi ne serait-ce pas une possibilité pour mon propre avenir ?

Le stand a été bâti dès l’origine autour de ces deux messages :

  • Le premier message informatif était supporté par les dix panneaux et une fiche générale plus six fiches spécialisées sur les six "métiers d’Eglise" : prêtre, diacre, permanent, religieux ou religieuse, moine ou moniale, missionnaire.
  • Le second message passait à travers la fiche "Comment savoir que Dieu m’appelle" et surtout le clip vidéo qui visualisait le triple message d’amour de Noël, Pâques et Pentecôte.

Ce clip ne voulait pas faire de prosélytisme, ce qui n’aurait pas été admissible dans un Carrefour des Métiers ; mais il voulait montrer discrètement, mais clairement, la source de l’Eglise et de ses "Métiers" : la naissance, la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

L’emploi du titre du stand "METIERS d’EGLISE" a suscité de nombreuses réactions, en particulier des adultes ; les mots "vocations, "services"... n’auraient-ils pas été plus appropriés ?

L’étymologie du mot "métier", extraite d’un dictionnaire autorisé et disponible sur le stand, indique : du latin "misterium, ministerium" = service, office. Cette origine a permis de revenir à la signification première : exercer un métier c’est avant tout mettre une compétence au service des autres et non pas seulement gagner de l’argent pour sa jouissance personnelle, comme nous y pousse notre environnement quotidien.

Plusieurs témoignages ont souligné que notre stand, par sa seule présence, prouvait qu’il était possible aujourd’hui, en France, que des hommes et des femmes n’aient rien à vendre mais se mettent totalement au service des autres ; ce message a été perçu comme un contrepoids des multiples propositions de réussite personnelle et de compétition disponibles sur les autres stands du Salon de l’Etudiant.

La majorité des jeunes passés sur le stand ont simplement reçu une ou plusieurs fiches et aperçu le clip-vidéo ; il est difficile d’évaluer l’impact du stand sur eux. Au moins se souviendront-ils que des chrétiens ont osé parler de leur Eglise aux jeunes d’aujourd’hui ; peut-être liront-ils les fiches de retour chez eux ?

Par contre, un nombre limité de jeunes (environ une vingtaine) est resté entre 5 et 15 minutes sur le stand pour consulter les documents disponibles et discuter avec les accueillants : parmi ces jeunes - pour la plupart des filles - environ quatre ou cinq se posent la question d’un engagement personnel dans l’Eglise.

Nous avons noté qu’une expérience missionnaire, soit d’un été, soit d’un contrat de deux ou trois ans auprès d’une mission catholique dans le Tiers-Monde, était une forme de service d’Eglise temporaire qui intéressait un grand nombre de jeunes. Nous pensons qu’une implication ultérieure du Service Missionnaire des Jeunes serait une bonne chose pour de futurs "Carrefour des Métiers".

Avant de conclure, nous voulons signaler que l’inscription pour le stand s’est faite sous l’égide du C.E.R.C. (Centre d’Etude et de Réflexion Chrétienne) d’ORLEANS qui est un organisme officiel de formation ; en effet les organisateurs de ces Salons peuvent ne pas accepter la compétence d’un Service Diocésain des Vocations vis-à-vis des critères d’attribution des stands.

Nous tenons à remercier notre évêque, le Père René PICANDET, le C.E.R.C. d’ORLEANS et les différentes instances de l’évêché qui ont d’abord donné leur confiance à l’équipe animatrice puis soutenu nos efforts de préparation : leur motivation et leur présence ont permis à tous les accueillants du stand de vivre une expérience d’Eglise enrichissante et porteuse d’espoir pour l’avenir.

Le matériel réalisé pour le stand pourra par ailleurs servir aux différents rassemblements pastoraux diocésains où des ateliers-stands sont assez souvent organisés : aumôneries, mouvements, visites pastorales, catéchèse...

Notre souhait est que des jeunes entendent l’appel du Christ : "Et toi que veux-tu ? Viens et suis-moi".