Le Congrès national à LOURDES les 9-10-11 novembre 1991


Marc LEBOUCHER

Pour préparer ce congrès qui devra regrouper 1 200 à 1 500 participants (10 à 15 personnes par diocèse) dont environ 1 000 à 1 200 laïcs, Marc LEBOUCHER, permanent laïc au S.N.V. de septembre 1984 à août 1990, nous donne ....

Quelques réflexions sur la place des laïcs en pastorale des vocations

Le fait de dire que les laïcs ont leur place à tenir dans la pastorale des vocations semble être apparu récemment. Pourtant, à bien lire certains passages du Concile, on trouve déjà affirmée cette conviction :

——> Ainsi, dans le « DECRET POUR l’APOSTOLAT DES LAICS » n° 11, qui parle de la famille, des relations parents-enfants :
"... ils les aident avec sagesse dans le choix de leur vocation et favorisent de leur mieux une vocation sacrée s’ils la découvrent en eux".

——> Ainsi dans le « DECRET SUR LA FORMATION DES PRETRES » n° 2 :
"Le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière, qui s’en acquitte avant tout par une vie pleinement chrétienne. Ce sont principalement les familles et les paroisses qui doivent collaborer à cette tâche.."

On le voit, les fondements conciliaires de cette sensibilisation pastorale ont une indéniable réalité. Rappelons à présent quelques jalons de cette sensibilisation.

I - Quelques étapes

1) LA SESSION DE FRANCHEVILLE, en 1985’ qui réunit l’ensemble des responsables S.D.V. Deux idées forces s’y expriment :

- redonner au peuple de Dieu l’initiative des appels, lui restituer son rôle de médiation

- partir pour cela des lieux d’appel identifiés : la famille, les communautés, les paroisses, les mouvements, les aumôneries...

2) LE CONGRES DE LOURDES, en 1987, qui réunit 1 200 personnes dont un tiers de laïcs autour de l’appel au ministère presbytéral

-  la préparation du congrès, essentielle, repose sur deux données qui rejoignent chaque lieu d’appel déterminé plus haut,

- la tenue du congrès aboutit à un double résultat :

a) les laïcs prennent davantage conscience de leur responsabilité dans la pastorale de l’appel : ils se sentent eux-mêmes appelés par leur baptême, ont un meilleur sens de l’Eglise, retrouvent la signification du ministère ordonné.
b) les laïcs s’engagent effectivement dans les Services Diocésains des Vocations, à travers la constitution d’antennes-relais ou bien en entrant directement dans une équipe.

Peu à peu les fruits du congrès sont visibles, en particulier par la multiplication des rencontres diocésaines consacrées au souci des vocations. L’originalité de "LOURDES II" se profile donc peu à peu.

II - L’originalité de "LOURDES II"

Quelques motivations... ou ce que doit être Lourdes II :

1) UN SECOND SOUFFLE : Il s’agit de re-dynamiser des laïcs qui sans doute s’essoufflent un peu. Il s’agit aussi d’en mobiliser de nouveaux. Cela signifie :

- un climat tonique et fraternel, ouvert à l’espérance

- une qualité de ressourcement spirituel

- des convictions solides

- la possibilité de poser des questions, de nommer les peurs ou les difficultés.

2) POUR DES LAÏCS : Il faut bien partir de ce qu’ils sont, avec ce qu’ils vivent :

- une vocation de baptisé qu’ils vivent comme un appel fort, qui est bien un appel à la sainteté à la suite du Christ

- une vocation chrétienne dont parlent des textes comme la "Lettre à Diognète", le Concile Vatican II ou "Christi fidèles".

C’est à partir de cette réalité vivante du peuple de Dieu que peut se bâtir une pédagogie d’éveil aux vocations particulières.

3) UN APPROFONDISSEMENT : il faut aller plus loin que le Congrès de LoOURDES I et s’enraciner plus profondément dans le mystère de l’Eglise.
L’Eglise comme sacrement de salut au cœur du monde (cf. L.G. n° 1)
L’Eglise comme réalité structurante autour de l’évêque.

En ce sens, les intervenants devront bien faire le lien entre la vocation baptismale et le mystère de l’Eglise.

4) UN ELARGISSEMENT : LOURDES I s’était focalisé, à juste titre, sur l’appel au ministère de prêtre diocésain.
LOURDES II constituera un élargissement en s’ouvrant à l’appel à toutes les vocations spécifiques : ministère presbytéral, vie consacrée, vocation missionnaire...

- Cela invite les participants à approfondir la manière dont ils vivent cette Eglise constituée de vocations plurielles, diverses,

- cela ouvre aussi des ateliers plus diversifiés : on n’appelle pas de la même manière au ministère et à la vie religieuse...

5) UN ECHANGE d’EXPERIENCES : un lieu comme un congrès, rassemblant tous les diocèses de France, est une occasion unique pour pouvoir partager les richesses locales.

C’est pourquoi chaque diocèse sera invité à faire remonter au S.N.V. une expérience particulièrement intéressante et un long temps du congrès sera réservé à partager ce qui se fait localement.

6) UNE MISE EN ROUTE : Il est certes difficile de prévoir ce qui peut se passer à un congrès.

Néanmoins, il est toujours bon de préciser avant deux ou trois pistes concrètes, simples, pour mettre les gens en route pour l’avenir.

A LOURDES I, les antennes-relais ont joué ce rôle. Il faudrait sans doute trouver un moyen équivalent.