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Ouverture de la session
par le Père Joseph OLIVIER
mariste, Secrétaire Général
de la Conférence des Supérieurs Majeurs de France
Il faut placer notre rencontre sous le signe de l’espérance. Nous ne sommes pas là pour nous lamenter devant des noviciats vides, vision qui ne correspond d’ailleurs pas à la réalité. Ce qui nous mobilise c’est la mission de l’Eglise ; aujourd’hui, et la vocation des religieux dans un peuple de Dieu qui cherche à annoncer la Bonne Nouvelle dans un monde en mutation.
Dans cette perspective, je voudrais d’abord citer le Père Jean-Claude GUY (Introduction à son cours d’Histoire de la Vie Religieuse) :
"A ceux qui cherchent le charisme de leur Fondateur, je fais remarquer que le concile Vatican II n’a jamais dit que la vie religieuse avait un charisme. Il dit quelque chose de beaucoup plus fort : ’La vie religieuse, ce don divin que l’Eglise reçoit de son Seigneur’"
(L.G.ch. VI).
Et le Père GUY ajoute :
"si charisme il y a, ce n’est donc pas de notre côté qu’il faut le chercher, mais au bénéfice de l’Eglise car c’est à l’Eglise qu’est fait ce don. Aussi serait-il mieux de dire : sommes-nous don ? Sommes-nous charisme ?"
C’est dans ce sens-là que notre rencontre peut être une recherche sur la vocation des religieux : quel don proposons-nous à l’Eglise pour qu’elle puisse se construire comme un service des hommes de notre temps ? Pour quelle Eglise ? En conséquence : que proposons-nous à des jeunes, ou moins jeunes, pour participer à la vie du peuple de Dieu ?
Notre objectif est donc de réfléchir à l’avenir. Nous ne regarderons pas trop en arrière comme ceux qui écoutent les petites sirènes du désert qui voudraient leur faire regretter les oignons d’Egypte. Nous avons peut-être laissé derrière nous quelques pyramides et monuments que des visiteurs admireront. Mais il faut savoir aussi plier sa tente tous les matins pour entreprendre l’étape suivante en comptant sur la manne qui est donnée simplement pour aujourd’hui. Notre expérience, à chacun d’entre nous, nous a appris qu’il est quelquefois plus facile de poser sur le bord du chemin un sac trop lourd que de réinventer un avenir dans un paysage inconnu, avec de nouvelles relations à créer. Et pourtant c’est cela ressusciter en espérant sans voir ce que l’on espère.
Voir ensemble notre tâche avec toute l’Eglise, semer un avenir qui poussera comme la petite graine, en se méfiant peut-être de ce qui pousse trop vite ou trop bruyamment, ce peut être le but de cette rencontre. Quelle espérance peut être communiquée aux jeunes ?
Nous avons demandé à des intervenants de nous aider. Nous sommes sûrs qu’avec eux les questions seront bien posées et nous les remercions d’avoir accepté de le faire. Mais n’oublions pas que la réponse dépend de notre travail.