L’engagement associatif des jeunes


Marie-Pierre Cattet
présidente du Mouvement Rural de la jeunesse Chrétienne

Poser la question de l’engagement associatif des jeunes nécessite de lever le voile sur un certain nombre d’idées reçues et de poser un regard lucide sur la société et les évolutions de l’engagement militant. Le MRJC tente d’effectuer ce travail. Même si celui-ci n’est pas encore abouti, tentons de poser quelques repères...

Les jeunes ne s’engagent plus... ?

Depuis quelques temps, l’engagement des jeunes est un sujet à la mode, au cœur de beaucoup de réflexions dans nos associations, nos réseaux... Luc Ferry, ministre de l’Éducation et de la Jeunesse, en avait même fait une de ses priorités, en lançant le dispositif « Envie d’agir ». Mais est-ce vraiment un problème jeune ?

Les partis politiques, syndicats, associations militantes, ont du mal à renouveler leurs générations et pourtant, un nombre important d’associations se créent chaque année. Aujourd’hui, la question n’est pas du plus ou du moins d’engagement, mais d’engagement différent. En effet, il semble que nous assistions à une mutation dans les formes d’engagement : dimension personnelle exacerbée, priorité à l’action ponctuelle, perte de l’engagement politique. Autant de constats qu’il est intéressant de mettre en relation avec les évolutions de la société et qui dépassent le seul public jeune.

Les jeunes : ni anges, ni démons !

La société a une vision simpliste et stigmatisante de la jeunesse. La jeunesse est souvent perçue comme la génération qui, à elle seule, relèvera le défi du renouvellement démocratique. Et, à l’opposé, cette même génération est aussi perçue comme un problème. Ces deux postures simplistes qui répondent à l’aspiration des médias d’avoir « des méchants et des gentils » témoignent d’une difficulté à penser la jeunesse.

Ainsi donc, dans cette situation, soulever la question de l’engagement des jeunes n’est pas chose aisée. Pourtant, il n’y a pas de génération spontanée. La jeunesse (même si elle le porte déjà aujourd’hui) est la génération qui portera le monde de demain. D’où l’enjeu de lui proposer dès aujourd’hui un parcours d’engagement. Cela nécessite le temps de l’apprentissage, de la confiance et de la transmission des générations qui la précèdent.

La proposition du MRJC

Au MRJC, nous croyons en la capacité de la jeunesse de prendre part à la vie du monde, pour peu qu’on lui en donne les moyens. Dans ce cadre, nous croyons en un engagement qui s’inscrit dans la durée, dans une visée de transformation sociale, portée par un collectif. Engagement exigent, mais source de bonheur personnel et d’espérance pour changer le monde. C’est cet engagement que nous proposons aux jeunes.

En juillet 2004, en rassemblant sept mille jeunes à Vannes, nous avons invité chacun à s’engager pour changer le monde !