Echo de la table ronde des formateurs


DU DIMANCHE APRES-MIDI

Cet échange réunissait des témoins engagés à titres divers dans la formation des jeunes ayant choisi un chemin de vocation spécifique : séminaires, noviciats, communautés nouvelles...

Il leur était demandé de réagir aux propos de la session tout en adressant une parole aux Services Diocésains des Vocations, à partir de leur expérience propre. Participaient à cette table ronde :

- P. Pierre-Marie CARRE (supérieur du grand séminaire de POITIER et G.F.U.)

- P. Xavier COLLETTE (secrétaire national G.F.O.)

- P. Daniel BOICHOT (Foyer-séminaire de NANCY)

- P.Armel de SACAZAN (S.D.V. de POITIERS)

- Sr Bernadette SAPET (internoviciat Ignatien de LYON)

- Fr Paul ETIENNE (Internoviciat de CHEVILLY-LARUE)

- Mme Denise VINCENT (Cté du CHEMIN NEUF)

Nous reprenons simplement ici les points essentiels de ce débat. Trois ressortent surtout.

I - L’attention à porter aux Jeunes

  • Comment rejoint-on tous ceux qui sont des blessés de la vie et pas simplement au plan psychologique ? Ainsi les 17 % de jeunes actuellement en situation de précarité ou de chômage. Si la Mission Ouvrière en accueille un certain nombre, comment la pastorale des vocations les prend-t-elle en compte ?
  • Sans doute faut-il savoir s’adapter aux jeunes qui arrivent, comme le montre l’expérience de 1’internoviciat
  • Il faut offrir aux jeunes des espaces de parole, afin qu’ils puissent vivre une confrontation mutuelle. Les communautés nouvelles insistent beaucoup sur cette place du compagnonnage, du partage fraternel , des lieux communautaires où une personnalité peut se construire. Cette confrontation constitue aussi l’un des précieux avantage des internoviciats.
  • Il est urgent de dépasser une certaine peur des jeunes, de leurs fragilités. Il ne faut pas craindre d’accueillir les dynamismes de l’Esprit qui sont en eux. Et ne pas hésiter à leur faire des propositions diverses, en SDV ou ailleurs..

II - Les qualités de l’accompagnement

L’accompagnement, un service qui ne doit pas être offert à n’importe quel prix :

  • Il invite à la ténacité et à l’humilité  : bien se rappeler que "Jésus et l’Esprit Saint sont quand même les premiers des formateurs".
  • Il nécessite tout à la fois de durer et de donner beaucoup de temps  : ce qui implique d’avoir une grande disponibilité pour accueillir et écouter les jeunes. Que les évêques y pensent lorsqu’ils nomment un responsable SDV.
  • Il doit être un travail à plusieurs niveaux, comme cela se pratique dans les séminaires, en particulier
    au for externe, à travers la connaissance un peu "de l’extérieur" des personnes, ce qu’elles sont, comment elles se comportent,
    en leur offrant des outils de réflexion, des temps forts pour les aider à avancer,
    au for interne, à travers un accompagnement spirituel personnel, confidentiel, par une personne qui n’aura pas son mot à dire pour l’entrée en formation.
    Cette distinction des plans aide à sauvegarder la liberté des jeunes, pour bien maintenir la confiance entre eux et nous. A articuler à la fois distance et proximité.
  • Il constitue un travail en Eglise : il faudrait sans doute approfondir davantage cette dimension, établir sans doute une aide plus concrète entre différents partenaires. Même s’il y a des spécialistes, des "premiers de cordée", c’est bien la responsabilité de toute l’Eglise d’accompagner et d’interpeller.

III - A l’adresse des S.D.V. : des souhaits ou des questions

  • Pour certains SDV, l’accompagnement spirituel est une démarche récente. Comment nous formons-nous en ce sens ? La Région peut constituer un lieu intéressant pour cela.
  • Tout le travail de pré-discernement, de préparation effectué par les SDV avant une entrée de formation est tout à fait essentiel. Les supérieurs de séminaires disent bien l’apprécier. Il est important en effet qu’une personne soit connue, préparée... Cela peut éviter de désagréables surprises. Il faut donc continuer en ce sens.
  • Pour la formation en G.F.O., les lieux de vie humains, professionnels et ecclésiaux constituent des éléments essentiels du discernement. L’accompagnement en SDV prend-t-il assez en compte cet aspect ? car il n’est pas bon qu’un discernement soit coupé de la vie.
  • Sans doute faut-il que les SDV travaillent davantage le sens du mystère de l’incarnation, le rapport de l’Eglise au monde dans la double perspective de St Jean.
  • Les SDV doivent proposer une diversité d’expériences ecclésiales, et aussi la diversité des chemins de formation vers le ministère diocésain (cf. GFO)
  • On souhaite fortement que se resserrent les passerelles, les liens entre des lieux et des acteurs très différents.
    - pour accepter la "simplicité du dialogue à la fois dans son aspect très ecclésial et dans sa rugosité"
    - pour construire la communion en établissant "des passerelles qui peuvent reposer sur les berges de nos fragilités ecclésiales, sensibilités différentes. "