Le travail des ateliers


DES POINS DE REPERE POUR l’ACCOMPAGNEMENT

- Le travail des ateliers
- La table ronde entre partenaires et Serivices Diocésains des Vocations
- La parole des théologiens

ECHOS DES ATELIERS

Atelier n° 1 : Critères de discernement pour les garçons

DES CRITERES CONVERGENTS pour le ministère diocésain
et la vie religieuse

l/ attention primordiale à l’humain
à la santé physique et psychique, à l’équilibre de vie. Il faut être vrai sur ces questions.

2/ attention au bonheur
qu’ils soient heureux et qu’ils aient goût à la vie.
qu’ils soient bien situés dans la vie, passionnés par certains domaines,
leur réaction vis-à-vis du Service national est souvent significative

3/ attention au sens de la disponibilité intérieure
que le jeune soit capable d’accueillir des situations nouvelles, de passer d’un projet possédé à un projet reçu de Dieu. Qu’il se laisse interroger sur son projet.

4/ attention à l’expérience spirituelle, à la rencontre avec le Christ.
En d’autres termes, un sens de la prière, une sensibilité spirituelle à 1’aujourd’hui de Dieu.

5/ attention au sens relationnel

- ouverture à la vie ecclésiale

- sens du contact, de la relation

- comment exerce-t-il sa générosité ? Attention aux jeunes qui ne fréquentent que l’Eglise !

6/ attention à la dimension missionnaire, tournée vers l’annonce de l’Evangile

7/ attention à l’aptitude à évoluer, à durer

- à accueillir le monde, le réel, même si ce n’est pas clair au départ

- à assumer les chocs, les seuils

DES CRITERES PLUS SPECIFIQUES A CHAQUE VOCATION

l/ Vie religieuse

- aptitude à la vie communautaire, à la régularité et à la stabilité

- docilité à l’accompagnement et à l’autorité

- chemin à la suite du Christ, dans une connivence avec le charisme d’une fondation d’ordre. Ce qui implique une radicalité.

2/ Vie diocésaine
Le caractère spécifique paraît, a priori, plus flou à déterminer :

- l’amour d’un diocèse, d’un peuple connu, d’une terre avec son histoire particulière

- l’annonce de la parole comme un service des hommes

- être l’homme du rassemblement du peuple de Dieu, autour de l’évêque

- la fidélité à une Eglise locale : méfiance vis-à-vis des "girovagues"

3/ Vie missionnaire
Peu d’éléments notés : - aptitude à l’universel

- aptitude à 1’inculturation

4/ Diaconat
Même si l’appel au diaconat ne relève pas statutairement des S.D.V.

- amour et aptitude du service, à être signe du Christ serviteur

- attachement à leur insertion humaine

- attachement à leurs engagements, leur famille

Tous ces critères varient suivant les différentes étapes. Il convient aussi de bien distinguer les différentes formes de fragilités.

Atelier n° 2 : Critères de discernement pour les filles

On retrouve les TROIS DIMENSIONS DE l’ENRACINEMENT

l/ Enracinement humain  :

  • être capable de nommer ses richesses et ses faiblesses
  • affronter le réel - gérer sa vie - importance du domaine relationnel

2/ spirituel  : en Christ - désir réel de recevoir la volonté de Dieu en acceptant les médiations

3/ ecclésial  : être situés en Eglise - voir ce qui se joue dans la façon dont elle parle des autres vocations

- Il n’y a pas d’obstacles majeurs face aux fragilités : elles sont perçues comme les "lieux" de travail de l’Esprit, de croissance, de progrès. Elles peuvent devenir des chances. Elles ne doivent plus faire peur.

- Points d’appui :

      • accompagnement personnel / de groupes
      • importance d’équipes diversifiées d’accompagnateurs pour ouvrir à toutes les vocations
      • constitution d’antennes-relais
      • coopération entre instituts - SDV
      • relecture de vie

Atelier n° 3 : Pédagogie de la relecture de vie

POINTS FORTEMENT SOULIGNES DANS LES ENJEUX :

- Relire sa vie plutôt que la projeter ou la rêver !
Comment est-ce que je réponds aujourd’hui à des appels ?

- Trouver son identité, se réconcilier avec son histoire (en particulier ce qu’on n’aime pas trop...)

- S’ouvrir plus à son entourage, à ce qu’on reçoit des autres... Reconnaître les "signes" par lesquels Dieu nous parle aujourd’hui...

A QUOI ETRE ATTENTIF DANS LA RELECTURE DE VIE :

- Faire attention à ce qui les a construits, à ce qu’ils ont réussi déjà dans leur vie... Savoir mesurer les avancées, les pas franchis, les choix déjà faits

- Permettre que les peurs, les échecs s’expriment. Faire attention aux silences et aux non-dits de leur vie

- Importance de l’écrit (ça objective, on a moins tendance à "se raconter")

- Place importante de la Parole de Dieu et de la prière

- Articuler relecture en groupe et relecture personnelle (tout ne peut pas se dire en groupe !)

QUESTIONS

- Des jeunes refusent cette démarche ou ne s’y impliquent pas

- ils ont du mal à reconnaître les médiations humaines. Ils ont du mal à voir dans la durée

- Pour une relecture en groupe, la diversité rend difficile la communication

- Quelle différence faire entre révision de vie (Action Catholique) et relecture de la vie ?

- Questions de la lisibilité des signes

- Les enjeux de la relecture de vie ne sont pas les mêmes quand on parle "choix" d’un état de vie ou "appel" au ministère

Atelier n° 4 : Place de la prière et des sacrements dans le cheminement

      • Une certitude fondamentale : la prière est indispensable et décisive pour l’enracinement d’une authentique vocation. D’ailleurs, tant que ne s’est pas établie chez le jeune une certaine régularité de la prière, il ne faut pas parler d’accompagnement spirituel mais de simple relation d’aide.
      • Une conviction : liés à la vie de prière, les sacrements comme "étapes symboliques" marquent le cheminement des jeunes en recherche. La vie sacramentelle est une source toujours à faire découvrir.
      • Une remarque : dans cet atelier, "prière et sacrements" ont été saisis surtout à travers l’expérience de l’accompagnement individuel, mais les propositions faites en ces domaines par les animateurs de Groupes de Recherche ont été souvent évoquées.

  • LA PRIERE

Nous avons à aider le jeune à "goûter la prière", cette rencontre qu’est la prière : ce qui se passe souvent a l’occasion des réunions des groupes de recherche, et aussi de retraites, de temps forts, de célébrations communautaires.
Sont marquants aussi : la rencontre de témoins, l’accueil des communautés nouvelles, le passage dans les monastères...

En dépassant, bien sûr, la sensibilité, très touchée peut-être au départ, (il y a tant de jeunes qui se convertissent après une longue absence, et viennent en quête de guides dans les monastères ou ailleurs), il va falloir passer du besoin au désir (d’une sorte de gourmandise sensible à une quête du Seigneur : "Le besoin se satisfait, le désir ne se satisfait jamais"), rendre la prière peu à peu proprement "chrétienne".

Pour cela : il est bon d’apprendre à prier à partir de la Parole de Dieu (évangile, psaumes) et à partir de la vie (rencontres, et relecture de l’histoire personnelle) :

    • pour en venir à connaître et à aimer davantage Jésus, vivant aujourd’hui,
    • pour se recevoir de Dieu, ne pas en rester à une générosité volontariste,
    • pour se reconnaître sauvé, aux étapes de sa vie,
    • pour se mettre peu à peu dans la prière de Jésus, priant son Père pour le monde.

C’est la responsabilité de l’accompagnateur, et aussi de l’animateur de groupes de recherche, de donner des points de repère pour apprendre à prier...

A travers ces remarques, on a bien vu qu’il fallait exorciser définitivement les soupçons qu’il y a encore quelquefois sur la prière "évasion", "illusion subjective", etc. "La prière, disaient les anciens pères du désert, c’est le seul grand combat jusqu’à la fin de notre vie..."

L’accompagnateur aide donc à trouver "la manière" de prier, et le rythme de la prière ; il invite éventuellement à faire le bilan écrit qu’on peut regarder au moment de la rencontre d’accompagnement. De toutes façons, en accompagnement on parle de la prière que vit l’accompagné.

 

  • LES SACREMENTS

Ils ont été évoqués dans leur lien avec la vie de prière et comme "temps forts" du cheminement, entre autres :

- La confirmation (malgré sa théologie hésitante) :
Elle marque, pour bien des jeunes, l’entrée dans une vie chrétienne adulte, responsable. C’est souvent le point de départ d’une prise de responsabilité dans l’Eglise ; la prise de conscience de la gratuité du Don de l’Esprit appelle une réponse plus libre, moins volontariste

- La réconciliation  :
Importante pour bien situer son devenir de "sauvé" et dégager le vrai sens du péché, des culpabilités induites par un discours moralisant. Ce sacrement aide à entrer dans un vrai dialogue "dans le Corps du Christ". La pardon, accueilli à certaines étapes a un effet de déblocage qui permet des décisions plus personnelles pour avancer dans le cheminement

- L’Eucharistie ;
On a parlé des temps d’adoration, importants pour certains, de la célébration communautaire où l’on se sait partie prenante du Corps du Christ qui se construit. Mais, si la Table de l’Eucharistie est au cœur de la vie de l’Eglise comme de l’existence de chacun, il ne faut pas négliger la Table de la Parole.

La vie sacramentelle, s’originant au baptême, structure et ponctue le devenir chrétien où chacun trouve à répondre à son appel.

On a rappelé comme très significative l’initiative de la Mission de France de faire cheminer des jeunes en réfléchissant sur la Prière eucharistique et sur le déroulement d’une ordination presbytérale : "symboliquement" s’y révèle le sens de la vie de l’Eglise dans le monde.

Tout cela renvoie les accompagnateurs à leur pratique des sacrements et à leur propre prière : pour approfondir et savoir en témoigner avec tact.

C’est enfin une invitation à vivre plus intensément, en communion avec l’Eglise, "la prière pour les vocations".

Atelier n° 5 : Intelligence de la foi - formation chrétienne de base

l/ CONVICTIONS :

a) coller aux préoccupations des jeunes avec une distanciation nécessaire
b) souci de l’histoire personnelle de chacun, des aspirations des jeunes
c) Vivre un va-et-vient entre formation intellectuelle et véritable expérience spirituelle
d) structuration de la foi

2/ DYNAMISMES :

a) articulation entre la vie et l’histoire biblique
b) s’enraciner dans une bonne perception de la vocation baptismale
c) formation chrétienne de base permettant d’aimer le monde traversé par l’Esprit de Dieu
d) insérer l’intelligence de la foi dans une Tradition vivante qui intègre les grandes lignes de Vatican II
e) réflexion sur les actes liturgiques
f) bonne connaissance de la Bible

3/ ORIENTATIONS :

collaboration avec d’autres lieux d’Eglise rencontrant des jeunes de cet âge et proposant éventuellement des formations, comme les aumôneries d’étudiants, la formation permanente.

Atelier n° 6 : Equilibre et projet de vie

CINQ CONVICTIONS :

1) accueillir vraiment les jeunes dans l’Esprit de 1 Samuel 16, 7 :
"L’homme voit ce qui saute aux yeux, mais le Seigneur voit le cœur".
Plus qu’un préjugé favorable c’est un regard de foi.
Il ne s’agit pas d’aveuglement, ni de naïveté, mais de visée théologale.

2) Ne pas proposer toujours et tout de suite le groupe de recherche, mais l’accompagnement personnel et une participation à des journées ponctuelles. Se donner du temps avec des exigences précises.

3) Assez vite, tenter de discerner ce qui ressort de la psychologie et ce qui a sa source dans un manque d’expérience de foi et dans la foi . Eventuellement faire appel a des psychologues).

4) tout homme est appelé à la sainteté, parce que aimé de Dieu. Mais la sainteté n’est pas liée aux états de vie du sacerdoce, de la vie religieuse, du laïcat consacré

5) Amener le jeune à passer de l’aveuglement sur lui-même ou de 1’amertume à la lucidité
à passer de l’humiliation d’être "comme ça" à l’humble acceptation d’être ainsi, sauvé, appelé "là dedans"

UNE QUESTION :

En tenant compte des mutations culturelles de la société et du parcours tourmenté de beaucoup, comment accueillir, évaluer, intégrer paisiblement les jeunes qui auront connu, sous des modes divers, des expériences sexuelles ?

Atelier n° 7 : Engagement et ouverture au monde contemporain

Un des aspects où le décalage est très grand entre la perception du monde par des jeunes et la nôtre, entre ce que vivent les jeunes aujourd’hui et notre "idéologie chrétienne".
- Est-il juste de dire que les jeunes ne sont pas ouverts au monde ?

l/ Au départ, il est important de bien s’entendre sur ce qu’on entend par engagement et ouverture au monde. Il paraît important d’insister d’abord sur le rapport au monde, sur le regard que le jeune porte sur le monde avant de parler d’engagement.
A-t-il un regard positif ? Comment vit-il son rapport aux autres ? La solidarité avec le monde ? aime-t-il le monde ? Comment évangéliser un monde que l’on n’aimerait pas ? Bien tenir les deux pôles : le monde et l’évangélisation pour le Christ

2/ Aimer ce monde, l’Esprit de Dieu y est.

- articuler les trois pôles : vie, lecture de vie, Parole de Dieu et prière.
Les jeunes s’interpellent entre eux. Des jeunes peuvent être accompagnateurs d’autres jeunes
Aider à prendre du recul face à l’expérience du monde

3/ Appels pour nous. Tenir les deux aspects : à cause de Jésus-Christ et pour le monde !
Ne pas aller trop vite, laisser aux jeunes le temps de faire leur chemin (et quel est leur désir ?)
Tenir les trois pôles de l’expérience chrétienne
Regard favorable sur les autres groupes d’Eglise
Pastorale plus concertée dans les diocèses
Regarder le rapport que le jeune a au monde plutôt que l’ouverture qu’il nous semble de suite avoir.

4/ Ne pas accompagner le jeune seulement sur une "tranche" de sa vie, mais dans toutes les dimensions de sa vie. Dieu appelle quelqu’un dans tout son être

5/ Accompagner le jeune dans ses dysharmonies par rapport au monde, pour aider le jeune à voir ce qu’il y a de profond, à entrer dans le mystère, à y discerner les appels de Dieu.

6/ Etre attentif aux divers lieux de vie du jeune, aux médiations. Les jeunes, entre eux, s’aident, importance de l’équipe pour qu’ils se posent des questions.

UNE QUESTION :

Un jeune fermé au monde, la vie des gens ne l’intéresse pas ! Centré sur le culte, peut-il être appelé au sacerdoce ?
Est-ce que l’ouverture au monde est un critère décisif à l’appel au ministère presbytéral diocésain ?
Devant des difficultés, à qui faire appel ?

Atelier n° 8 : Expérience de vie en Eglise et projet

l/ UNE CONSTATATION

Nous rencontrons assez peu de jeunes, mais ils sont d’une diversité extrême (plus grande que ce que laisse voir l’enquête), en particulier en ce qui concerne leur rapport à l’Eglise. Cette diversité nous déconcerte ou nous dérange.

2/ Face à cela, DEUX ATTITUDES, l’une ou l’autre insistant davantage sur la première ou la seconde

- L’accueil : "Ne disons pas qu’ils n’ont pas de rapport à l’Eglise quand ils n’ont pas, à l’Eglise, le type de rapport que nous souhaiterions qu’ils aient. Il s’agit, comme on l’a dit dans les carrefours, de convertir le regard que nous portons sur eux."

- L’exigence : "Pour qu’il y ait non seulement une vie chrétienne, mais un véritable sens ecclésial, il faut un minimum : un accompagnement, la référence aux sacrements, l’appartenance à un groupe ecclésial situé, la référence à l’Eglise diocésaine".

3/ UN DOUBLE ENJEU

- Qu’ils découvrent l’Eglise "de l’intérieur", dans une expérience spirituelle. Qu’ils se "ré-approprient" leur propre expérience de l’Eglise, fut-elle très petite ou lointaine.

- Et cela pour qu’ils découvrent l’Eglise "plus grande". Qu’ils se sachent d’un peuple, d’une histoire, membres d’une Eglise envoyée en mission.

4/ REFLEXIONS SUR NOS PRATIQUES

- Ils sont accompagnés, non seulement dans une relation individuelle, mais par un "terrain", par un "tissu ecclésial". Il faut qu’ils sentent que leur projet y est accueilli.
Les propositions du S.D.V. ne doivent pas les désengager de leur vie ecclésiale "normale".

- Ne pas oublier qu’il se passe "entre eux" des événements qui, souvent, nous échappent, mais qui peuvent être décisifs dans leur cheminement.

- Nous avons dit : "Pour pouvoir les accompagner, faisons-nous accompagner". Disons : "Pour pouvoir les ouvrir à l’Eglise, ouvrons-nous a l’Eglise" : cf. la composition des S.D.V. et leur "connexions ecclésiales"

- Il faut quelquefois, en fonction de leurs projets, savoir les renvoyer à d’autres, mais cela n’est pas toujours bon (impression que : "tu n’es pas dans ma boutique, donc tu ne m’intéresses pas") et toujours délicat à réaliser.

5/ UNE REMARQUE PLUS GENERALE

Dans tout ce travail, nous n’avons pas suffisamment distingué trois types différents d’accompagnement :

- L’accompagnement personnel régulier, type "for interne"
plus occasionnel, plutôt "for externe" (par exemple par le responsable S.D.V.)

- L’accompagnement de groupe.