Thérèse de Lisieux - Un itinéraire difficile


Thierry HENAULT-MOREL,
prêtre, responsable du SDV du diocèse de SEES

On lie très souvent fragilité et modernité, déséquilibre et situation actuelle des jeunes, comme si les difficultés avaient surgi seulement avec les générations présentes. Avons-nous donc la mémoire si courte ?
Thierry HENAULT-MOREL, à travers l’évocation de l’itinéraire difficile de Thérèse de Lisieux, nous rappelle ici que les fragilités ne datent pas d’aujourd’hui et ont souvent constitué le terreau d’une rencontre avec Dieu.

La tendance à l’hagiographie, à l’embellissement de la vie des saints, a toujours cours dans l’histoire de l’Eglise. Et au mépris le plus souvent de la réalité historique, on a maintes fois considéré ces grandes figures spirituelles comme des modèles d’équilibre psychologique et de perfection, et ce dès leur plus jeune âge.

Thérèse de l’Enfant Jésus, qui aimait à lire des vies de saints, critiquait déjà cette tendance à l’embellissement : "Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables et qu’on ne sait pas. Il faut que je voie leur vie réelle, par leur vie supposée."

Mais le paradoxe, c’est qu’elle-même, après sa mort, n’a pas échappé à cette hagiographie déformante. Plusieurs de ses premiers biographes ont fait d’elle un portrait idyllique qui ne correspond ni à celui qu’elle trace dans son autobiographie, ni à celui que révèlent les sources nombreuses dont nous disposons.

Qu’en a-t-il été finalement de son itinéraire ?
A travers quelles épreuves et quels déséquilibres a-t-elle dû passer ?
A quelles faiblesses a-t-elle dû consentir ?

Tout cela a été très finement analysé par ses récents biographes. Et sans doute y aurait-il trois approches possibles de ce sujet :

l/ UNE APPROCHE PSYCHANALYTIQUE. Nous savons qu’elle a été tentée par Jean-François SIX dans "La véritable enfance de Thérèse de Lisieux - Névrose et sainteté" - Seuil, 1972.

Nous ne pourrons nous engager vraiment à sa suite. D’abord par manque de compétence, mais aussi parce qu’il n’est pas sûr qu’une telle approche soit possible à partir de seuls documents, écrits. Ce fut, à l’époque, un des aspects du débat entre les spécialistes.

2/ UNE APPROCHE SOCIOLOGIQUE. Nous aurions aimé l’aborder plus largement et voir en quoi le contexte familial et social de Thérèse, marqué en particulier par les courants très romantiques et ultramontains de la fin du XIXème siècle, pourraient être ou non porteur de vocations équilibrées. Dans les limites d’un article, nous ne pouvions le faire qu’en passant...

3/ L’APPROCHE PSYCHOLOGIQUE ET SPIRITUELLE. C’est celle-là que nous avons privilégiée, à la suite de Thérèse qui, tenue de relire sa propre vie a su y reconnaître des étapes, y découvrir un sens et une présence : celle du "Dieu qui sauve".

"D’ailleurs, a-t-elle soin de préciser en commençant ses manuscrits, je ne vais faire qu’une seule chose : commencer à chanter ce que je dois redire éternellement : les miséricordes du Seigneur".

Chanter les miséricordes, c’est reconnaître dans sa vie l’action bienfaisante de Dieu. C’est révéler que la vie chrétienne, et donc la sainteté, ne sont pas la recherche d’un équilibre et d’une perfection réservés à une élite, mais l’accueil d’un salut qui nous est donné largement.

Comment ce salut s’est-il réalisé dans la vie de Thérèse et par quelles médiations, c’est cela que nous pourrions essayer de voir.

I - UNE ENFANCE PERTURBEE

Dans son autobiographie, Thérèse a soin de distinguer dans son histoire qui la conduit à entrer au carmel, trois périodes bien distinctes.

l/ QUATRE ANNEES ENSOLEILLEES

Les quatre premières années de sa vie, jusqu’au décès de sa mère furent en effet des années heureuses.

"Toute ma vie le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour, mes premiers souvenirs sont empreints des sourires et des caresses les plus tendres !"

En repensant à ces premières années, Thérèse a peut-être tendance, inconsciemment, à les enjoliver. Une chose est sûre cependant, c’est qu’elle n’a pas manqué d’affection. Petite dernière de la famille MARTIN, elle risquait plutôt d’en être étouffée.

La correspondance familiale révèle cependant qu’on ne lui a pas tant cédé et qu’elle a dû se conformer aux exigences typiques de l’éducation de son temps.

Comment Thérèse a-t-elle réagi ? quels traits de caractères a-t-elle révélés ? Les lettres de sa mère nous le disent, en même temps qu’elles nous instruisent sur les événements qui ont marqué sa prime enfance.

Le 2 janvier 1873, Madame Martin écrit à sa belle-soeur :
"Ma petite fille est née hier jeudi, à 11 heures et demi du soir. Elle est très forte et bien portante. On me dit qu’elle pèse 8 livres. Mettons cela à six, ce n’est déjà pas mal. Elle paraît bien gentille."

Mais bientôt arrivent les soucis. Ne pouvant être nourrie par sa mère, dont la santé commence à se dégrader, Thérèse est mise en nourrice. Elle y reste un an, à la campagne et y devient un "gros bébé bruni, plein de soleil".

A son retour à la maison, le 2 avril 1874, sa mère écrit :

"Je n’ai jamais eu d’enfant si forte, exceptée la première : elle paraît très intelligente, je suis bien heureuse de l’avoir (...) Elle sera belle et déjà elle est gracieuse."

A trois ans, Thérèse montre un caractère volontaire et coléreux :

"Je suis obligée de corriger ce pauvre bébé qui se met dans des furies épouvantables ; quand les choses ne vont pas à son idée, elle se roule par terre, comme une désespérée, croyant que tout est perdu ; il y a des moments où c’est plus fort qu’elle, elle en est suffoquée. C’est une enfant bien nerveuse, elle est cependant bien mignonne et très intelligente, elle se rappelle tout."

Sa grande sensibilité, sa sœur Marie l’a notée, dans une lettre à Pauline, du 10 mai 1877 :

"Lorsqu’elle dit une parole de trop ou qu’elle fait une bêtise, elle s’en aperçoit tout de suite et pour la réparer, elle a recours aux larmes ; puis elle demande des pardons à n’en plus finir. On a beau lui dire qu’on lui pardonne, elle pleure quand même."

Ce qui fera dire à Thérèse devenue religieuse :

"J’étais loin d’être une petite fille sans défauts."

Mais elle était déjà habitée d’une grande foi.

"Elle sera bonne, écrit encore sa mère, on voit déjà le germe, elle ne parle que du bon Dieu."

*

C’est dans ce contexte psychologique d’une enfant à la fois sensible et volontaire que survient le premier drame de sa vie : la maladie puis la mort de sa mère. Thérèse a quatre ans. Curieusement, elle ne se souvient pas d’avoir beaucoup pleuré. Mais une page de sa vie s’était tournée. Rien ne sera plus comme avant.

"Comme elles ont passé rapidement les années ensoleillées de ma petite enfance..."

2/ DIX ANNEES SOMBRES

Commence alors la deuxième période de son existence, la "plus douloureuse des trois". A partir de la mort de sa mère, l’heureux caractère de Thérèse changea complètement.

"Moi si vive, si expansive, je devins timide et douce, sensible à l’excès (...) un regard suffisait pour me faire fondre en larmes (...) Je ne pouvais souffrir la compagnie des personnes étrangères et ne retrouvais ma gaîté que dans l’intimité familiale."

Ce repli semble être consécutif à la mort de sa mère mais aussi à l’éducation de l’époque. Thérèse n’entrera en pension qu’à huit ans et demi et supporte mal la vie collective à laquelle elle était peu habituée.

Survient alors la deuxième brisure affective de sa vie, qui accroît encore sa fragilité et la fait sombrer dans le désespoir : Pauline, qu’elle avait choisie comme "seconde mère", la quitte pour entrer au carmel.

"C’était comme si un glaive s’était enfoncé dans mon cœur."

Trois mois plus tard, en décembre 1882, la voilà prise de maux de tête continuels, de douleurs au côté, au cœur. Un soir, alors que dans la conversation son oncle évoque le souvenir de sa mère, Thérèse est prise de tremblements, d’hallucinations. Elle doit s’aliter. L’épreuve durera un mois, révélant aux dires des psychanalystes, la profondeur de la névrose qu’est la sienne.

On se rappelle l’issue de la crise : tandis que son entourage est en prière, Thérèse ne trouvant aucune consolation sur la terre, se tourne vers la statue de Marie qui est dans sa chambre. Elle découvre un sourire :

"Alors mes peines s’évanouirent. Deux grosses larmes jaillirent de mes paupières et coulèrent silencieusement sur mes joues. Mais c’était des larmes de joie sans mélange."

Nous avons dans ce mouvement vertical de Thérèse une des clés de la compréhension de sa vie. Sa foi l’a certainement aidée à retrouver son équilibre. Une foi vécue au cœur de sa vie, y compris dans ses moments les plus douloureux.

Elle se relève mais elle reste fragile. "Guérie d’une crise, précise J.-F.Six, mais non de sa névrose ; "ses migraines, ses scrupules, ses larmes demeurent".

*

Il faudra du temps pour qu’elle retrouve sa force. Et l’événement décisif c’est, trois ans plus tard, la "conversion de Noël".

Au retour de la messe de Minuit, Thérèse a 14 ans, se prépare le rite des cadeaux. Son père fatigué s’écrie "heureusement que c’est la dernière année !". Cette parole aurait suffi à faire pleurer Thérèse. Mais voilà qu’elle réagit tout différemment :

"Refoulant mes larmes, je descendais rapidement l’escalier et comprimant les battements de mon cœur... je tirais joyeusement tous les objets. La petite Thérèse avait retrouvé la force d’âme qu’elle avait perdue à quatre ans et demi, et c’était pour toujours qu’elle devait la conserver.
En cette nuit bénie, Jésus qui se faisait enfant, par amour pour moi, daigne me faire sortir des langes et des imperfections de l’enfance. Il me transforme de telle sorte que je ne me reconnaissais plus moi-même."

Le sujet de l’action, aux yeux de Thérèse, c’est Jésus.

C’est lui qui opère cette transformation en elle. Mais pour la réaliser il a eu besoin de la médiation de la parole un peu forte de M. Martin à laquelle réagit positivement sa fille. Elle sait qu’il lui revient de participer à ce qui s’opère en elle. Et cela aussi lui est donné.

"Je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m’oublier pour faire plaisir et depuis lors, je fus heureuse."

3/ "LA TROISIEME ETAPE DE SA VIE, LA PLUS BELLE DE TOUTES"

Voilà que s’ouvre pour Thérèse un passage : de l’enfance égocentrique à l’enfance véritable, celle où l’on connaît sa faiblesse sans en être (trop) affectée, car on sait que quelqu’un travaille.
Une telle conscience rend capable de grandes audaces.

Un des signes les plus tangibles de ce passage, c’est l’affaire PRANZINI. Tandis que toute la société du temps tombe sur ce criminel, Thérèse prie, multiplie les sacrifices, fait dire des messes pour le sauver :

"Afin de me donner du courage pour continuer de prier pour les pécheurs, je dis au bon Dieu que je croirais même si Pranzini ne donnait aucun signe de repentir mais je lui demandais seulement un signe pour ma consolation".

Ce signe, elle l’a eu, nous le savons. Ce qui certainement l’a confirmée dans l’idée qu’il peut être efficace d’entrer au carmel et d’y donner sa vie pour les pécheurs.

La découverte de cette efficacité lui a fourni l’audace d’affronter son père, son oncle, toute sa famille, le Supérieur du carmel, l’évêque de Bayeux et même, dans un réflexe typique de l’ultramontanisme du temps, le pape !... pour obtenir la permission d’entrer à 15 ans au carmel.

On comprend les réticences qu’elle a suscitées. Comment réagirions-nous aujourd’hui en face de Thérèse, non seulement du fait de son âge mais aussi de son itinéraire ! Nous nous poserions sans doute des questions sur sa guérison, encore bien récente, et sur sa maturité. Nous pourrions craindre des rechutes.

Le pape répondit : "Eh bien mon enfant faites ce que vos supérieurs vous diront. Vous entrerez si le bon Dieu le veut."

Et finalement l’évêque de Bayeux accepte. Mais le carmel imposa un délai de trois mois. Thérèse s’efforça de réagir au mieux :

"Je veux bien croire que je dus paraître déraisonnable en n’acceptant pas joyeusement ces trois mois d’exil, mais je crois aussi que sans le paraître cette épreuve fut très grande et me fit grandir dans l’abandon et les autres vertus."

Avant d’entrer, son père lui proposa d’aller en pèlerinage à Jérusalem. Elle s’y refusa. Pour elle, là n’était plus l’essentiel.

II - AU CARMEL

Que dire de cette deuxième grande étape de sa vie et qui concerne sa maturation ?

  • Que le contraste entre la "vie rêvée" des Buissonnets et les rigueurs du carmel ne pouvait manquer de révéler ce qu’il en était de la "guérison" de cette adolescente de 18 ans

Thérèse a "tenu" au carmel. Non seulement elle en a accepté la règle, mais elle s’est imposé de la vivre au mieux, dans un souci d’attachement unique à celui qui serait bientôt son fiancé.

- Typique, sa manière de gérer sa vie affective :
A Marie, sa sœur aînée et marraine qu’elle retrouvait dans la communauté, et qui avait tendance à s’occuper d’elle comme autrefois, elle écrit :

"Je vous remercie (...) Je serais heureuse de rester avec vous. Mais il vaut mieux que je m’en prive, car nous ne sommes plus chez nous."

- Typique aussi d’une certaine maturité le regard qu’elle porte sur les défauts des autres :

"Les manques de jugement, d’éducation, la susceptibilité de certains caractères, toutes ces choses ne rendent pas la vie très agréable. Je sais bien que ces infirmités morales sont chroniques, il n’y a pas d’espoir de guérison."

- Typique enfin la manière dont elle vit les épreuves qui surviennent et qui la touchent au cœur :

  • la maladie de son père surtout, interné pour trois ans à l’asile du Bon Sauveur de Caen,
  • mais aussi la monotonie du quotidien et la sécheresse spirituelle :
"La vie souvent est pesante, quelle amertume... Mais quelle douceur ! oui la vie coûte, il est pénible de commencer une journée de labeur (...). Si encore on sentait Jésus, oh ! on ferait bien tout pour lui, mais non il paraît à mille lieues (...) Jésus se cache."

Tout cela, Thérèse le vit avec son tempérament. Elle reste sensible, tentée par des scrupules qu’un prédicateur intempestif risque toujours de rallumer. Mais elle le vit dans la bonne humeur. On ne soupçonne pas son combat intérieur. A preuve, ce témoignage rendu à l’époque par l’une de ses compagnes :
"Mystique, comique, tout lui va... elle saura vous faire pleurer de dévotion et tout aussi bien vous faire pâmer de rire en nos récréations."

  • Il reste qu’après six ans de cette vie au carmel, avec ce souci de vivre au mieux la règle, Thérèse mesure l’espace qui la sépare de ceux qu’on lui propose en modèle : Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, etc.

Comment concilier ce désir de "ne pas être une sainte à moitié" avec l’expérience de ses propres limites ? (à titre d’exemple, son besoin de sommeil qui la pousse à dormir pendant l’oraison).

L’Ecriture lui donne la réponse :
"Si quelqu’un est tout petit... qu’il vienne à moi" (Prov. 9,4).

Parole libératrice que celle qui nous invite à croire que la petitesse, la faiblesse même ne sont pas des obstacles qui nous éloignent d’eux et nous rendent incapables de sainteté, mais au contraire les motifs qui nous font sans cesse revenir vers lui.

Et s’il en est ainsi, l’important n’est plus de chercher à grandir mais de consentir à cette petitesse :

"Il faut consentir à rester toujours pauvre et sans force et voilà le difficile (...). C’est la confiance gui doit nous conduire à l’Amour."

Puiser cette confiance, non plus dans ses propres oeuvres, dans la pratique appliquée de la règle ou dans la réalisation d’actions d’éclat, mais dans la seule foi en l’amour de Dieu pour les petits.
Voilà le retournement qui peu à peu s’opère en Thérèse et l’invite à toutes les audaces.

Elle écrit qu’elle se sent toutes les vocations "de guerrier, de prêtre, d’apôtre, de docteur, de martyr". Et ces désirs la font souffrir. Mais elle comprend "que l’Amour seul fait agir tous les membres de l’Eglise et qu’en vivant cette vocation-là, elle embrassait tous les temps et tous les lieux".

Il ne s’agit plus dès lors de se rendre dans un carmel d’Extrême-Orient, comme Thérèse l’avait envisagé. Missionnaire ou martyre, elle pourra l’être en restant à Lisieux et en "collant au mieux" à la vie qui lui est donnée de vivre. C’est là qu’elle pourra réaliser cette vocation à l’Amour, avec la certitude de la présence de celui qui (malgré les apparences parfois) ne lui fait pas défaut.

  • L’ultime étape

C’est dans cet esprit que Thérèse aborde l’ultime étape de sa vie, douloureuse s’il en fut. Etape marquée, comme nous le savons, par la double épreuve

  • de la tuberculose
  • et des tentations contre la foi.

Elle atteint son plus haut degré de maturité. Décentrée d’elle-même, à travers la nuit, elle tient le cap.
Elle le tient avec une lucidité et une vérité qui impressionnent :

"J’ai horreur de la feintise... Au carmel, il ne faut pas faire de la fausse monnaie pour acheter les âmes. Souvent les plus belles paroles qu’on écrit sont de la fausse monnaie".

Ce cap, elle le tient aussi avec beaucoup d’humour. Elle qui a toujours aimé faire des jeux de mots, les multiplie à la fin de sa vie, ainsi que ses imitations et ses mimiques. Il s’agit de consoler ceux qui la visitent. "L’infirmerie devient alors un centre d’attraction et de rayonnement." (Guy GAUCHER)

Mystique et comique, Thérèse le demeure jusqu’au bout, livrant à vingt quatre ans sa vie, sans la reprendre, à la suite de celui qu’elle avait choisi d’aimer.

Au terme de cet itinéraire, que conclure ?

  • Thérèse a connu à la suite d’un certain nombre d’événements qui l’ont blessée en profondeur, UNE FRAGILITE PSYCHOLOGIQUE dans laquelle elle a failli se laisser enfermer.
  • Elle en a été tirée par UNE EXPERIENCE SPIRITUELLE AUTHENTIQUE
    faite de la rencontre du vrai visage de Dieu (tel que la liturgie de Noël par exemple le lui révélait).
    Mais aussi de l’écoute de sa Parole (rappelons-nous l’importance dans sa vie de Proverbes 9, 4).
  • Cette guérison cependant s’est opérée par DES MEDIATIONS,
    telle la parole vive de son père le soir de Noël 1886, ou la prière de son entourage en mai 1883.
  • De cette expérience d’être "sauvée", Thérèse a puisé une audace et le désir de contribuer à "sauver" à son tour. C’est là que se situe sa RECHERCHE DE LA VOCATION SPECIFIQUE du carmel.
  • Il lui restait à la vivre. Elle le fit avec un sens très aigu de sa "petitesse" qui désormais ne pouvait plus être un obstacle.
    Elle en a reçu UNE FORCE qui impressionne le lecteur de son autobiographie.
"’Histoire printanière d’une petite fleur blanche’, elle m’apparut comme l’histoire d’une barre d’acier par la force de volonté, le courage et la décision qu’elle révélait. A partir du moment où tu as choisi le chemin de la consécration totale à Dieu, rien ne t’a arrêtée : ni la maladie, ni les oppositions extérieures, ni les nuages et les obscurités intérieures."
(Albino LUCIANI -1973)
  • Cette force ne l’a pas empêchée de rester toujours TRES PROCHE DES PETITS pour lesquels elle témoigne d’une espérance, celle qui consiste à penser que la sainteté évangélique reste à la portée de ceux qui souffrent d’un handicap affectif, de névroses, voire même d’infirmités morales chroniques pour lesquels "il n’y a pas d’espoir de guérison".
    Elle a prié pour la foule, "ces légions de petites âmes" (Guy GAUCHER). Et la foule le lui rend bien en venant la prier.