De l’appel au service


ENJEU ET OBSTACLES DE 1’ACCOMPAGNEMENT DES VOCATIONS SPECIFIQUES

François de la HOUPLIERE,
prêtre, membre du SDV de POITIERS

Le Service Diocésain des Vocations de POITIERS nous partage son expérience de l’accompagnement des Aînés

-"Accompagner les jeunes et aînés qui, par leur recherche et leur réflexion, prennent en compte la perspective du ministère ou de la vie consacrée.

- Par cet accompagnement, leur permettre de discerner peu à peu les appels du Seigneur.
En outre, cet accompagnement permet, le moment voulu, d’être lieu de pré-discernement pour l’équipe du Service Diocésain des Vocations. "

Comme pour mieux en signifier sa finalité première, ainsi sont énoncés deux des points essentiels de la mission confiée par l’évêque à l’équipe S.D.V. C’est là une conviction à rappeler, une réalité à permettre, un service à assurer concrètement. Ce souci de l’accompagnement s’inscrit en prolongement de tout ce qui se vit dans la Pastorale de l’Eveil des vocations et de l’appel aux vocations spécifiques ( 1 ).

Nous voudrions traduire ici l’expérience que nous essayons de vivre en S.D.V. par rapport à l’accompagnement des Jeunes et Aînés qui portent un projet de vocation particulière. Comme toute expérience, elle a ses limites. Comme telle, elle est avant tout un partage. Risquons ce propos articulé autour de deux points :
1 - Des Institutions d’hier... au Service d’aujourd’hui : . Quel accompagnement ? Quelles propositions ?
2 - L’accompagnement des vocations spécifiques :
. Avec qui ? Quel enjeu ? Chances et obstacles ?
Interrogations qui, en guise de conclusion, nous renvoient à trois convictions.

l/ Des Institutions d’hier...au Service d’aujourd’hui :
Quel service d’accompagnement ?

A l’expérience, le réalisme de la pastorale des Vocations nous le révèle : il ne suffit pas de lancer l’appel..., il faut accueillir, rencontrer, accompagner à tous les âges et à toutes les étapes, ceux et celles qui se rendent disponibles à l’appel du Seigneur.

Avec ses chances et ses limites, quel est l’enjeu de cet accompagnement... aujourd’hui ?

A - LE REALISME d’UN PASSAGE ?

Comme en d’autres domaines, on a longtemps vécu l’expérience des vocations par le biais des Institutions (séminaires, etc.). Depuis plusieurs années déjà, c’est le passage de l’Institution... au Service.

Ainsi, relais des Institutions d’alors, le Service Diocésains des Vocations joue aujourd’hui à la fois un rôle vital, parce qu’il porte une question vitale pour l’Eglise et, en même temps, un rôle ingrat, parce qu’il n’est pas un mouvement avec ses troupes, qu’il n’est pas une paroisse avec un peuple, qu’il n’est pas le lieu, du moins le seul lieu d’accompagnement des jeunes, etc. De ce fait, le S.D.V. n’existe lui aussi que par les autres. Ainsi, dans la mission confiée, c’est une approche à prendre en compte !

B - QUEL SERVICE d’ACCOMPAGNEMENT ? QUELLES PROPOSITIONS ?

Qu’il soit vécu en groupe et/ou personnellement, l’accompagnement spirituel des vocations spécifiques mérite, aujourd’hui comme hier, une attention particulière. Inscrit comme une constante dans toute la Tradition de l’Eglise, n’est-ce pas avant tout, avec des propositions diversifiées à faire et une réflexion à permettre, un SERVICE à assurer ?

En effet, chaque année, et pour en résumer ici l’essentiel, diverses propositions de "recherche et d’accompagnement" sont faites par le S.D.V. à l’adresse des jeunes et aînés du diocèse qui acceptent d’ouvrir leurs oreilles et leur cœur à une réflexion en ce sens. Parmi eux plusieurs ont un projet de vocation spécifique.

Pour leur donner, dans l’annonce même, une dimension spirituelle, ces rencontres sont appelées "Récollections Jeunes (aînés)-Vocations".

A des rythmes prévus d’avance, elles ont lieu sous forme de journées pour les uns (1er cycle scolaire) ou de week-ends pour les autres, dans des lieux différents (la référence d’un lieu propre à chaque groupe est importante). Elles sont souvent monnayées à partir d’un thème d’année retenu par l’équipe S.D.V. et toujours compte tenu du spécifique de chaque groupe en présence. En outre, la participation aux retraites organisées par le diocèse ou la région est fortement conseillée.
C’est vrai, et réjouissons-nous de ce constat, qu’ils soient en cycle scolaire (de la 4ème à la terminale), au travail ou à l’Université, des jeunes, des aînés se réunissent plusieurs fois dans l’année avec leur groupe respectif d’accompagnement. Ils rencontrent d’autres jeunes porteurs de questions semblables, se retrouvent avec des prêtres, des religieux, des religieuses, et parfois des laïcs pour échanger, partager, prier, s’informer, en un mot pour, selon le jargon bien connu "cheminer et réaliser un premier discernement".

Ainsi, dans des formules nouvelles et sans cesse à adapter, le S.D.V. assure aujourd’hui en ce domaine une grande part des fonctions remplies jadis par les institutions d’alors. Cette réalité à vivre sur le terrain souligne aussi quelques difficultés et chances.

C - DIFFICULTES ET CHANCES ?

La mise en place et le vécu de ce service d’accompagnement présentent, parmi d’autres, deux difficultés qui sont à la fois des chances et des obstacles. D’où la nécessité d’une attention particulière de la part du Service qui anime ce service.

  • DIFFICULTES POUR DEUX RAISONS :

- Parce que les jeunes et aînés sont concrètement disséminés géographique-ment dans le diocèse et qu’il faut, pour les rejoindre, aller à leur rencontre pour les rassembler, les accompagner ! D’où l’importance de ces relais que sont, ou devraient être, les lieux d’Eglise.

- Parce que le S.D.V. les rencontre et les rejoint là où ils sont, c’est à dire dans un monde sécularisé avec tout ce que cette tonalité comporte pour eux.., y compris l’obstacle pour affirmer leur identité chrétienne et manifester ainsi au nom de l’Evangile leur projet de vie.

  • UNE ATTENTION PARTICULIERE :

Ainsi proposé, l’accompagnement n’est pas un monopole, mais bien un Service. Au titre de celui-ci l’équipe S.D.V. prend le temps de faire le point au fur et à mesure des rencontres vécues en groupe. En outre, chaque année, elle reprend à son compte deux questions essentielles :

- qui fait quoi ? c’est le partage des responsabilités,

- qui accompagne qui ? c’est s’assurer que chaque groupe en "diaspora" soit effectivement accompagné et que, chemin faisant, chaque jeune le soit personnellement, du moins pour les aînés sinon pour les plus jeunes.

Il est également important de souligner que l’accompagnement devient pour l’équipe S.D.V. qui en a la responsabilité avec l’évêque, lieu de pré-discernement.

Dans cette ligne, il est nécessaire d’apporter des éléments en ce sens sur chaque jeune, de les reprendre en bilan de fin d’année pour les "consigner" dans un mémoire confidentiel à usage uniquement interne. C’est aussi un "suivi" non négligeable pour l’avenir.

Certes, et pour conclure ce chapitre, c’est en apparence ou en vérité un service complexe qui relève parfois de la performance. En cela c’est sans doute un obstacle ! Mais c’est par ailleurs UN SERVICE PLEIN d’ESPERANCE parce qu’aujourd’hui il est à vivre, ensemble, en Eglise, et en ce sens c’est une chance. Mais, à nous d’inventer encore... Le faisons-nous suffisamment ?

2/ L’accompagnement spirituel des vocations spécifiques :
Quel enjeu ?

Nous venons de le dire, il est vital que le S.D.V. s’engage avec ceux qui le souhaitent pour fournir à l’appel un milieu où il puisse retentir et à la personne des moyens réels pour se mettre à l’écoute, discerner et vivre le choix en toute liberté.

Parmi ces moyens, comment ne pas souligner la nécessité d’un accompagnement spirituel personnel régulier et solide en lien avec celui vécu en groupe. Nous y reviendrons.

Qui sont ces personnes accompagnées ? Avec ses chances et ses obstacles, quel est l’enjeu de cet accompagnement ?

A – QUI SONT CES PERSONNES ?

Car c’est bien de personnes qu’il s’agit et non d’une structure à faire fonctionner ! Tenons ici pour acquis tout ce qui se fait et se vit dans ce cadre de l’accompagnement avec les plus jeunes (de la classe de 4ème à la Terminale) pour situer l’expérience vécue avec les aînés du diocèse et en lien également avec le Service Régional des Vocations d’Aînés du Sud-Ouest (S.R.V.A.) auquel certains d’entre eux participent (garçons).

Venant d’horizons différents du diocèse, avec l’expérience qu’est la leur (agriculteur, étudiants ou étudiantes en fac, vie militaire, instituteur, éducatrice, forestier, médecin (fille), etc., ils appartiennent globalement à la classe moyenne. Les uns pensent au sacerdoce ou à la vie religieuse, les unes à la vie consacrée, depuis l’enfance ou l’adolescence avec parfois des années d’éclipse, alors que d’autres y pensent depuis quelques mois. Ces aînés, garçons ou filles, ont été enracinés dans l’Eglise ou bien ont vécu parfois longtemps à distance.

Les appels sont perçus et portés longtemps de manière individualiste, secrète souvent... et tous ont hésité parfois avant d’en parler. C’est souvent un événement, le témoignage d’un ami qui entre au séminaire, le besoin de consacrer sa vie au Seigneur et aux autres, une rencontre ou... un silence devenu insupportable qui permet la démarche, qui permet "le pas souvent difficile d’être franchi".

Pour certains, certaines, le projet d’une recherche en ce sens a pour origine les suites d’un temps fort d’éveil (pèlerinage à Rome, en Terre Sainte, etc.).

Généralement, au terme d’une année (si d’autant l’accompagnement personnel est solide et régulier) certains sont en mesure de prendre une décision : se présenter comme candidat dans un lieu de formation, vivre en baptisés au cœur du monde dans le cadre d’une vie familiale, professionnelle, etc. D’autres (le plus souvent, pour diverses raisons ont besoin de plus de temps et vivent une deuxième année, tant il est sage de ne pas faire prolonger trop au-delà une telle recherche. L’aspect "ancien combattant" n’est pas à favoriser en ce domaine. La recherche s’effectue sur une ou deux années selon les besoins.
Pour les uns et les autres, il s’agit d’un projet à laisser mûrir, d’un appel à discerner et qui va se déployer dans le temps en s’adressant à une liberté. D’où la nécessité de l’accompagnement spirituel personnel. Quel est l’enjeu de l’accompagnement en groupe et personnel ?

B - QUEL ENJEU ?

Ainsi pour ceux et celles qui par leur recherche et leur réflexion se posent plus particulièrement la question d’un projet de vocation spécifique dans l’Eglise, et en tenant compte à la fois de la diversité des groupes accompagnés et des personnes qui y participent, il est pour le moins important que cet accompagnement soit multiforme, adapté, parfois soutenu comme parfois plus discret, mais toujours permanent. C’est une conviction, une réalité à honorer, elle est prioritaire. Précisons.

S’il est en effet vital que ces jeunes et aînés aient ces temps et ces lieux d’accompagnement en groupe où ils peuvent exprimer, se formuler à eux-mêmes et discerner dans le temps les appels du Seigneur, ils prennent conscience de la nécessité d’un accompagnement spirituel personnel reconnaissant l’importance de la place et du rôle du Père spirituel qui permet à chacun une relecture de son histoire pour y tracer dans la liberté son propre chemin avec Dieu. Quoiqu’il advienne, c’est sur ce chemin que les décisions se prennent.

Prioritaire également, car il s’agit aussi d’équilibrer ce double accompagnement en groupe et personnel pour permettre à la fois une reprise et un suivi et en même temps,"une prise de parole", qui est sa parole, de la part de la personne accompagnée. Parole dont on ne saurait dire suffisamment l’aspect "libération" qu’elle permet !

Oui, clairement, ce double accompagnement spirituel (en groupe et personnel) est un enjeu, d’une part pour les personnes qui le vivent et le service qui l’engage, d’autre part, et ne l’oublions pas, pour l’avenir même du ministère presbytéral, de la vie religieuse ou consacrée de demain, à vivre en Eglise.

Enjeu, oui, avec aujourd’hui également ses failles et ses possibilités. Qu’est-ce à dire ?

C - AU RISQUE DE l’ACCOMPAGNEMENT : QUELQUES TRAITS

Retenons parmi d’autres quelques traits qui révèlent les chances et les obstacles de cet accompagnement. Observés en S.D.V. ou en région (S.R.V.A.) ils concernent les personnes qui le vivent (particulièrement des plus de 18 ans) et le service qui en porte le souci.

1 - PAR RAPPORT AUX PERSONNES ACCOMPAGNEES

Les jeunes et aînés que nous rencontrons dans "nos circuits" et que nous sommes amenés à accompagner en S.D.V. sont, comme bien d’autres, parfois blessés à bien des titres, désorientés et porteurs de fragilités. De plus, si certains pratiquent, par goût ou par fuite, la ponctualité, d’autres vivent 1’immédiateté, mettant en demeure le Seigneur de répondre de suite à "leur projet" ! Assignation malencontreuse, guidée parfois par un certain "angélisme", puisque l’accompagnement se vit dans la régularité et dans le temps, qui est toujours celui de "1’Aujourd’hui de Dieu".

Outre ceux et celles qui confondent vie spirituelle et quantité/qualité de prières, vocation et sainteté, etc. notons cet autre constat. En effet, quand un projet est trop sûr, trop prévu, c’est le risque du "volontarisme", de la réaction "à tout prix j’y arriverai" ! Ou encore quand un projet vers le ministère est calqué au gré de l’unique modèle (mon curé) perçu comme un "faire valoir" pour les uns ou comme un "repoussoir" pour les autres, c’est également un danger. C’est alors que l’objet de la demande auprès du Service se situe souvent pour le candidat sur le seul registre d’une vérification... alors qu’il ne s’agit pas de faire valoir ou d’acquérir des aptitudes pour les soumettre à vérification !

La chance, c’est avant tout de permettre à chacun la relecture de son histoire dans la durée du cheminement qu’est et qui devient le sien, et ce, à partir de trois dimensions : humaine, spirituelle, ecclésiale.

  • dimension humaine :
    Elle est fondamentalement à la base et il convient de la prendre en compte clairement. C’est par exemple :
    - quelle est mon histoire, et aujourd’hui ce qu’elle devient ?
    - quelles sont les racines, les lignes de force et celles de faiblesse qui s’inscrivent, se modifient se précisent dans mon histoire ?
    - etc., etc.
  • dimension spirituelle : (au sens ou St Paul en parle)
    Cette histoire d’Amour entre Dieu et les hommes, elle est mon histoire aujourd’hui. C’est par exemple :
    - quelles sont les lignes de force, de faiblesse, les élans comme les crises ?
    - qu’est-ce que cette relation produit en moi : paix, joie, tristesse, inquiétude ?
    - etc., etc.
  • dimension ecclésiale :
    L’aventure de la Foi ne se vit pas seul, mais en Eglise, dans l’Eglise, pour le monde. C’est par exemple :
    - quelle est ma place dans l’Eglise ?
    - quelle place l’Eglise a dans ma vie ?
    - comment suis-je engagé ? comment ? depuis quand ?
    - ect.., etc..

C’est là, parmi d’autres, une réflexion à permettre, à provoquer au besoin. Dans le temps, elle permet à l’intéressé, en lien avec son accompagnateur spirituel, de clarifier dans la lumière quelques éléments indispensables dans son pré-discernement.

2 - PAR RAPPORT A l’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL PERSONNEL

Aide indispensable, lieu de liberté par excellence, lieu d’unification de tout ce qui fait une vie, l’accompagnement spirituel, en lien avec le suivi d’un groupe, s’inscrit comme une exigence à proposer pour ceux et celles qui portent un projet. Faut-il le souligner encore : c’est une nécessité et une urgence, bien plus c’est une chance à donner.

Dans cette ligne, deux observations :

- On l’observe, et c’est une chance : ceux qui effectivement bénéficient d’un tel accompagnement solide et régulier sont facilement repérables. Peu a peu on voit l’intéressé mûrir et progresser de manière appréciable !

- Par contre, et c’est là un obstacle : ceux qui restent livrés à eux-mêmes ou qui ne font que butiner ici et là au gré des besoins comme des manques, ou à l’occasion d’un temps fort, stagnent et perdent vite pied à la première difficulté ! Qu’en est-il aussi pour ceux qui "se croient" accompagnés alors qu’il s’agit d’un simple "compagnonnage", résultat souvent d’une trop grande proximité au sens d’un manque de distance de la part de celui qui accompagne.

Dans cette ligne également, trois questions soumises alors à la réflexion en région par le S.R.V.A. et reprises ici :

- Ne faudrait-il pas oser assez vite présenter aux jeunes l’accompagnement spirituel pour chacun comme une exigence et non comme une option recommandée ?

- Ne serait-il pas bon d’avoir dans chaque diocèse quelques noms de prêtres un peu qualifiés pour ce service et que l’on pourrait indiquer aux jeunes qui ne savent pas à qui s’adresser ?

- Comment aider les prêtres à réfléchir à cette tâche et à se former pour cela ? Comment les aider à être très proches, très fraternels, sans charger pour autant de leurs états d’âme ceux qui s’adressent à eux... et sans confondre discernement et projection ?

Ainsi posées, ces questions nourrissent à elles seules une réflexion à faire en Service Diocésain des Vocations. Elle est capitale.

3 - PAR RAPPORT AU SERVICE

Même si ce "relent" existe encore dans certaines mentalités aujourd’hui, le Service des Vocations n’est pas un "service de recrutement" mais bien un service de la liberté des jeunes. Pour ces derniers, le service d’accompagnement qui y est proposé n’est pas non plus un "libre-service" ou "le vestibule du séminaire ou d’un noviciat" selon des expressions entendues !

Le Service Diocésain des Vocations se doit avant tout à sa mission spécifique et, en ce sens, pose vis-à-vis des jeunes qu’il accompagne, la question de leur engagement en S.D.V.. C’est là une vérité à honorer.

Vérité par rapport au service que celle de vérifier les critères de l’évolution des jeunes que nous rencontrons et accompagnons en S.D.V. ; que celle de regarder parmi bien d’autres aspects leur rapport à la famille et d’y prêter attention pour permettre au besoin, avec le jeune en question, d’introduire dans cette réalité l’espérance qu’elle requiert, etc.

C’est aussi se donner, comme chaque année lors d’une session de quelques jours, le temps d’une évaluation pour un meilleur suivi des projets engagés. Mais encore s’arrêter pour poursuivre l’accentuation de notre formation en équipe diocésaine ou en région. Ce fut le cas, avec la région, de la session sur l’accompagnement (avec Jean DRAVET), celle en équipe S.D.V. sur les questions que les jeunes se posent et vivent par rapport à l’affectivité, à la sexualité (avec Robert NEAU) ou encore celle qui est programmée pour septembre prochain autour des questions : "quels jeunes voyons-nous en S.D.V. ? quel est leur profil ?".

Pour terminer, une certitude :
Vécu en groupe et personnellement, l’accompagnement spirituel des jeunes suppose d’y investir en "temps" et en nombre suffisant des personnes disponibles pour ce SERVICE indispensable de la mission du S.D.V. C’est là aussi tout un enjeu à ne pas méconnaître, surtout à une période où les "casquettes" des fonctions diversifiées à remplir se multiplient souvent sur une seule tête ! ...

En guise de conclusion : TROIS CONVICTIONS

l/ Avec ses chances et ses limites, l’accompagnement des vocations spécifiques est avant tout un SERVICE. C’est de la responsabilité des S.D.V. que de le prendre en compte, de le permettre, de le vivre.

2/ Par des propositions de recherche et d’accompagnement qui sont de plus en plus à diversifier, compte tenu des groupes et des personnes en présence, par l’inévitable nécessité d’un accompagnement spirituel à proposer comme une exigence à chacun, et en les aidant à renoncer parfois à l’idéalisation de "leur" projet, il est important et vital pour l’avenir du ministère, de la vie religieuse ou consacrée, de donner ainsi aux uns et aux autres les moyens réels d’identifier leur propre vocation au profit du VERITABLE APPEL.

3/ C’est vérifiable : aujourd’hui un jeune et a fortiori un aîné, n’osera dire, exprimer à d’autres et confier son projet que s’il est concrètement accompagné, soutenu et encouragé.

Par ailleurs, et ne l’oublions pas, par leur présence au S.D.V., jeunes ou aînés sont pour les autres UN SIGNE.

En définitive, n’avons-nous pas d’abord à nous laisser surprendre par la nouveauté de ce que chacun, jeune ou aîné(e) VIT et non savoir à l’avance ce qu’il doit penser, décider, faire ?

Le véritable enjeu n’est-il pas d’abord de reconnaître le Don de Dieu aujourd’hui ?

NOTES ------------------------------------------

(1) Cet article est en lien avec celui paru dans JEUNES ET VOCATIONS n° 42 de juillet 1986 (pp.39-44) [ Retour au Texte ]