Une relecture pour aider la réflexion


QUELQUES POINTS D’ATTENTION

l’Equipe S.N.V.

Non pas une analyse définitive, mais une modeste grille de réflexion pour relire et travailler les différents apports :

1 - Des jeunes marqués par le monde d’aujourd’hui

  • Une incarnation à prendre en compte, avec ses fragilités :
    - éclatement familial
    - individualisme
    - incroyance, voire indifférence
    - relativisme des valeurs et des croyances
    - décalage entre la foi et un savoir technique et scientifique
    - vie relationnelle marquée par une forte affectivité
    - difficile relation avec le monde des adultes.

  • Une incarnation à considérer aussi avec des richesses :
    désir de vie, d’épanouissement, souci des autres, recherche de sens... D’où deux questions :

      1. au lieu de toujours critiquer les jeunes, les percevons-nous suffisamment à travers ce qu’ils représentent du monde actuel ?
      2. Comment regardons-nous ce monde, à travers les jeunes ? comme un espace dynamique et missionnaire ?

2 - Des Jeunes en attente

Beaucoup de potentialités, de désirs se trouvent exprimés par eux :

  1. désir d’une formation chrétienne solide
  2. besoin d’une structuration, d’une unification personnelle
  3. demande d’une identité chrétienne vigoureuse
  4. requête d’une vie communautaire, d’un soutien fraternel pour exprimer et vivre la recherche vocationnelle
  5. désir d’approfondir la recherche spirituelle, d’aller plus loin dans une conversion et une prière
  6. sensibilité à une Parole qui transforme l’existence, révèle un possible à vivre aujourd’hui.

Ces requêtes traduisent l’actualité d’une expérience chrétienne qui peut progresser, mûrir, avec ses aspects originaux et en dépit de certaines faiblesses.

Quelques questions :

  1. et nous, éducateurs, avons-nous à cœur d’être au clair aussi avec notre propre identité chrétienne, de pousser notre propre formation ?
  2. Ils sont en quête de repères, d’une approche sereine de la foi... N’aurions-nous pas à nous interroger sur la manière parfois un peu critique dont nous présentons cette même foi ?
  3. Ils ont besoin de faire l’unité de leur vie, recherchent un partage sur la foi... N’aurions-nous pas à nous interroger aussi sur les encombrements trop humains de nos pédagogies, sur la part faite au réalisme et aux médiations ?
  4. Parce qu’ils sont le "petit reste", n’aurions-nous pas à les accueillir avec un a-priori de bienveillance, eux qui vivent leur foi dans la modernité ?
    Pour autant, n’avons-nous pas à avoir, comme aînés, à rester sans complexe, auprès d’eux, les témoins d’une grande histoire missionnaire de l’Eglise ?

3 - Des exigences pour l’accompagnement

Les points évoqués auparavant en avançaient déjà quelques unes. Contentons-nous de rappeler seulement :

  1. l’importance de la durée, devant des cheminements lents, des discernements difficiles ou des désirs d’immédiateté.. .
  2. éduquer à une ascèse plus gratuite, à une obéissance progressive qui transforme le désir, articule la liberté personnelle au sens des autres et de Dieu
  3. confronter la recherche vocationnelle :
    - à la consistance d’un adulte, d’un accompagnateur consistant
    - à un groupe, où le jeune pourra parler, exprimer son projet
  4. prendre au sérieux toute la vie, avec une relecture humaine, ecclésiale, spirituelle...
    - quel projet à travers les études, la vie professionnelle : ceci n’est pas toujours réfléchi, choisi...
    - quelle relation à la famille : autonomie, dépendance, distance.. ?
    - le désir amoureux : une relation ponctuelle, un échec à gommer, une dimension à prendre en compte .. ?
    - la prière : une relation affective, l’attente d’une réponse immédiate de Dieu,... ou la capacité de tenir ?

On peut ici renvoyer à deux questions, en plus :

  1. sommes-nous suffisamment des porteurs d’espérance, dans notre foi, notre comportement, notre accompagnement ? sommes-nous assez appelants et soutiens d’une telle recherche ?
  2. comment éduquons-nous les jeunes à une Eglise qui a fortement la passion des hommes, du monde à évangéliser ?

4 - La force d’appels divers

La perception plus claire d’un appel précis peut aider à affiner le discernement. Ceci appelle quelques remarques et questions :

  1. oser montrer explicitement la spécificité de vocations diverses, avec des charismes, des ministères, des appels différents. Il n’y a pas de modèle vocationnel unique
  2. bien rappeler aussi que les vocations s’interpellent mutuellement, ce qui conduit à deux questions :
  • à la lecture des caractéristiques de la vie religieuse, n’aurions-nous pas à la mieux reconnaître comme un don fait à l’Eglise : celui de témoins, parmi nous, de frères tout donnés à l’Evangile ?
  • le ministère du prêtre dont nous leur parlons, ou auquel nous les éveillons, est-il bien habité par le "mystère" de la vie du Christ en quête des hommes ?