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Un cheminement
DE LA DECOUVERTE DE l’EGLISE
AU SOUCI DES VOCATIONS SPECIFIQUES...
"UN CHEMINEMENT »...
Marie ANDRE,
laïque, mariée, en A.C.I.,
membre de l’équipe du S.D.V. de REIMS
Si, aujourd’hui membre du Service des Vocations de mon diocèse, je porte profondément le souci de l’appel et de l’accompagnement des vocations spécifiques dans l’Eglise, je dois dire qu’il n’en a pas toujours été ainsi.
Je mesure le chemin parcouru, un lent cheminement dans lequel je ne manque pas de voir l’empreinte de l’Esprit-Saint : une suite d’appels, relayés par une "chaîne d’appelants" selon la belle expression du Père Yvon BODIN à LOURDES.Laïque, mariée, mère de famille, j’avais répondu avec agacement, lorsque le prêtre de ma paroisse, qui venait de baptiser notre fils aîné, le voyait déjà "monter à l’autel" - Révolte intérieure, peut-être, face à celui qui semblait disposer de la liberté de mon fils nouveau-né ?
Un milieu familial, très chrétien, m’avait pourtant permis de rencontrer des prêtres : catéchistes, aumôniers,. dans le scoutisme ou en colonie de vacances. Ils nous permettaient de connaître Jésus-Christ ; mais leur vie n’avait pas grand chose de commun avec la nôtre ! Quant à l’entrée de telle ou telle amie ou proche parente en vie religieuse, elle avait souvent été mal vécue, apparaissant comme une véritable coupure dans notre amitié, et un rejet de la vie du monde que nous avions partagée. Etre prêtre ou religieuse, me semblait bien à part de mes préoccupations, et pas toujours épanouissant.Comment, devant ce changement de regard, cette perception renouvelée de l’Eglise, ne rejoindrai-je pas Saint Paul sur le chemin de Damas, "sacrement" de toutes nos conversions ?
Un MOUVEMENT : les premiers "appelants"
L’EQUIPE
La proposition de constituer une équipe d’A.C.I. nous est faite par un ménage ami lors de notre arrivée à Reims. Nous souhaitions, mon mari et moi, reprendre un partage avec d’autres, dans la foi. Nous acceptons avec joie.
L’Action Catholique ne nous était pas familière : habitués tous deux à une démarche de foi individuelle, dans laquelle Evangile et code de valeurs morales se trouvent souvent mêlés. L’Enquête et la Révision de Vie nous ont d’abord déroutés. L’A.C.I. nous rendait attentifs à la vie : nous vivions notre foi avec des groupes et des communautés humaines ; en premier lieu, notre famille, nos relations, nos amis, marqués par les mêmes dynamismes et la même culture.
L’A.C.I., démarche d’humilité et démarche missionnaire, nous invitait aussi à trouver nos propres "chemins de conversion".
Découvrir ma solidarité avec un milieu social, le Milieu Indépendant, qui a sa place originale dans le Peuple de Dieu, fut pour moi, trouver ma place de laïque responsable, et passer d’une foi assez traditionnelle à une foi adulte.
• LA FEDERATION
Heureux de nous retrouver en équipe, chacun des membres de cette communauté restreinte n’échappait pas à la difficulté de comprendre la démarche du Mouvement. La réunion fédérale est la rencontre d’équipes différentes, reflétant les réalités diverses du Monde Indépendant : un monde pluri-culturel.
Chaque communauté est appelée à dire comment Jésus-Christ transforme sa vie, i et comment elle se convertit.
Confusément certes, mais dans un "avec d’autres" s’enracinait en moi le sens de l’Eglise, le Peuple de Dieu où l’Evangile peut se dire de façons différentes : mais un peuple qui apparaît comme une communion fraternelle.
MISSION ET CO-RESPONSABILITE
DES PRETRES
Dans l’appel à partager la responsabilité de l’équipe diocésaine, je vois un pas de plus dans la perception d’une vie d’Eglise. Prêtres et laïcs, nous devons ensemble fonder l’Eglise en Monde Indépendant, et chercher les moyens concrets d’y parvenir. Nous vivons là une expérience dans laquelle il n’est plus question de "pouvoir ou de fonction", mais de conversion et de témoignage.
En faisant l’apprentissage de la co-responsabilité, nous découvrons le don que chacun reçoit en vue d’annoncer Dieu. Ces prêtres avec qui nous travaillons, pour que le Royaume de Dieu grandisse en Monde Indépendant, permettent aux laïcs, dont nous sommes, de vivre en "témoins".
DES RELIGIEUSES
La Commission des Religieuses en Milieu Indépendant est une des richesses de l’A.C.I. à REIMS. Comme membre à part entière, j’ai partagé durant plusieurs années la réflexion de cette authentique équipe d’Action Catholique en M.I. Ces religieuses sont "porteurs" d’un projet missionnaire : elles ont une place privilégiée d’écoute auprès des personnes, et un discernement dû à leur vie donnée. Ma présence les a peut-être aidées à être plus attentives à leur milieu social d’origine. Nos échanges permettaient un vrai dialogue entre différents "types" de ministères.
Plus près de moi, la vie quotidienne de ma belle-sœur religieuse relance, désormais, mon propre souci missionnaire.
A.C.I. ET VOCATIONS : la préoccupation d’un Mouvement
Responsable en équipe diocésaine, envoyée par l’A.C.I. de REIMS au Conseil national, j’ai opté pour le groupe de travail : "A.C.I. et accompagnement des vocations au ministère presbytéral",mis en route par le Bureau National deux ans auparavant.
"L’A.C.I. a toujours donné un sens à l’appel", soulignait Gilbert AUGER, ancien président de l’A.C.I. A Reims nous avions déjà ouvert une réflexion sur ce thème.
Ce groupe est chargé de recueillir les expériences vécues ici ou là entre les membres du Mouvement et des séminaristes. Ces hommes de notre Milieu s’engagent dans un don de toute leur vie au service de l’Eglise. Comment allons-nous les accompagner, les aider à épanouir leur vocation, notamment au long du parcours que représente pour eux "l’insertion" dans une équipe d’A.C.I. ?
"Cet engagement en A.C.I., nous écrivait un séminariste, est devenu par la suite une nécessité. Il prend pour moi une valeur signifiante dans mon cheminement vers le ministère presbytéral" - "Pour moi, séminariste, une rencontre nationale comme celle du BOURGET (1985) me confirme dans ma vocation".-
- POUR CONCLURE ...
Oui, ce travail en équipe, prêtre, laïcs, séminariste m’a fait percevoir l’importance de l’appel et de l’accompagnement des vocations EN EGLISE, où certains sont donnés comme prêtres et d’autres comme laïcs. Mon cheminement n’a rien d’exemplaire, "l’Esprit souffle où il veut" avons-nous chanté au congrès d’AMIENS en 1982.- Mais je sens combien, autour de moi, il est difficile de parler des vocations, tant il apparaît de réticences et d’incompréhension, de souffrance aussi. -
Il nous faut d’abord permettre à chaque baptisé de trouver sa vraie place dans l’Eglise - Dans ce "Nous ecclésial" cher au Père Jean RIGAL (1), par la confiance et l’écoute mutuelle, chacun s’attachera à faire grandir "la vocation de l’autre".
L’A.C.I. a été pour moi le chemin de cette découverte. En nous aidant à devenir responsables dans l’Eglise en vue de l’évangélisation, un Mouvement apostolique nous fait responsables de l’Eglise.
Répondant au même appel, c’est la façon dont nous porterons la Mission ensemble qui donnera aux jeunes que nous côtoyons l’envie de servir comme prêtre, religieux ou religieuse.
Le dynamisme des journées du congrès à LOURDES, nous soulève et nous voulons entraîner les personnes de nos milieux de vie vers ces questionnements inhabituels encore, mais fondamentaux dans les années à venir, pour que l’Eglise dont nous sommes "embraye sur le salut du monde". (2)
Au sein des S.D.V. de nos diocèses, la communication entre les Mouvements et les services, et l’appui de tous ceux qui portent le souci de faire naître et grandir les vocations dans l’Eglise, est une source d’ "Espérance pour demain".
NOTES --------------------------------
(1) P.Jean RIGAL : "Des communautés pour l’Eglise" [ Retour au Texte ]
(2) P.Robert JORENS à LOURDES [ Retour au Texte ]