Eglise et Vocations
Archives

Un conseil pastoral du S.D.V.


Le S.D.V. de Lille

Jean-François BORDARIER,
prêtre, responsable du Service Diocésain des Vocations de LILLE

Au début, on hésitait un peu à employer le terme : on trouvait qu’il faisait "pompeux"... et puis, un peu à la fois l’expression s’est imposée, d’autant plus qu’elle correspondait de manière assez précise à ce que nous voulions faire : créer une instance assez large où la Pastorale des Vocations serait proposée, élaborée, revue et discutée...
Depuis un an et demi, nous nous retrouvons donc chaque trimestre le temps d’une soirée avec une trentaine de personnes pour le Conseil Pastoral du S.D.V.

UN LIEU d’ECOUTE ET DE RELAIS

Ce Conseil est composé d’abord d’un délégué de chaque antenne locale du diocèse, des quelques personnes qui accompagnent week-ends, groupes, camps, etc. ainsi que d’une quinzaine d’autres membres, invités au titre de leur fonction dans l’Eglise ou des états de vie qu’ils représentent.

Ce sont : le délégué de l’évêque, un responsable de zone pastorale, un aumônier de mouvement d’Action Catholique de jeunes, le responsable des pèlerinages diocésains, une jeune de la J0CF, un jeune du Scoutisme, le délégué à l’Apostolat missionnaire, un diacre, une laïque consacrée, un séminariste un délégué des religieux, une déléguée des moniales, deux religieuses, une déléguée de l’équipe diocésaine de catéchèse...

- Une première caractéristique de ce groupe, c’est que personne n’est invité à titre personnel : tous représentent un lieu d’Eglise (géographiquement ou pas !) ou un état de vie.

Un double mouvement s’opère et doit demeurer prioritaire :

Chacun vient au Conseil pastoral en "délégué" de ceux et celles qu’ils représentent, et d’autre part, chacun est invité à "transmettre", à "faire suivre" ce qu’il apprend, entend, ou découvre au Conseil pastoral.

Nous tenons beaucoup à ce que le Service des Vocations puisse ainsi être à l’écoute de ce qui se vit dans le diocèse, qu’il puisse entendre les réactions qu’engendrent ses propositions ou ses pratiques, qu’il soit "connecté à la vie de l’Eglise diocésaine ; et il nous semble tout aussi important qui puissent être "relayés" dans l’ensemble du diocèse, les propositions, les choix, les accents qui font la Pastorale des Vocations.

- C’est bien là l’intuition première de ce groupe : faire en sorte que le S.D.V. ne soit pas "satellisé" mais qu’il soit toujours en lien avec ce qui se vit dans l’Eglise : c’est dans la vie d’une Eglise diocésaine et à travers toutes les préoccupations de cette Eglise, à travers tous les Mouvements ou les services qu’une pastorale des vocations doit trouver sa juste place.

Il ne s’agit pas que le S.D.V. s’épuise en propositions supplémentaires, nais il semble préférable que la préoccupation des vocations particulières traverse ce qui se passe dans l’Eglise.

Prenons un exemple : la collaboration avec le service de la catéchèse est indispensable : n’est-ce pas un lieu important d’éveil à toutes les vocations ecclésiales ? Plutôt que de créer un nouveau groupe d’échange ou de collaboration entre deux services, il a semblé préférable d’inviter quelqu’un de l’équipe diocésaine qui puisse participer à nos rencontres et être "porte-parole" de cette préoccupation au sein même de l’équipe diocésaine de catéchèse. Des relais nombreux existent dans l’Eglise : il nous revient de les utiliser pour être le plus efficace possible en économisant nos forces !

DES LIEUX d’EGLISE MIEUX IMPLIQUES

Après un an et demi de fonctionnement selon cette manière de faire, nous y voyons au moins trois avantages :

* Le premier, c’est que la Pastorale des Vocations n’est pas le fait de quelques spécialistes désignés, mais qu’elle devient une proposition UNE PREOCCUPATION DE LIEUX d’EGLISE NOMBREUX ET VARIES : nous avons invité les mouvements ou services qui nous semblaient prioritaires au regard de cette pastorale. Sans doute, la liste pourrait-elle encore être élargie (tout en maintenant cependant une dimension du groupe qui lui permette de travailler efficacement ! )
* Un autre avantage, et ce n’est pas le moindre, c’est que ce sont LES GENS DES MOUVEMENTS OU SERVICES, eux-mêmes qui "FONT" LA PASTORALE DES VOCATIONS.
Le Conseil pastoral n’est pas un "salon où l’on cause" des vocations, mais un lieu de mise à l’action, où des propositions sont faites, discutées et élaborées.
Chacun est invité à envisager avec ceux avec qui il fait Eglise, comment il deviendra possible d’éveiller, de questionner, d’interpeller, etc.
* Un autre intérêt de ce groupe est dans SON EXISTENCE MEME : composé par définition de gens différents par l’implantation géographique, par l’état de vie, par leur service ou leur mouvement, il s’agit d’un lieu d’Eglise original où est manifesté l’indispensable communion entre tous ceux qui veulent servir l’Eglise dans ses diverses vocations.
C’est sans doute ce qui frappe et intéresse le plus les participants à ces rencontres : la capacité d’écoute, le respect, la nécessaire interpellation et la commune volonté de faire Eglise ensemble.

Faire un bilan après un an et demi de "fonctionnement" serait sans doute précipité... Disons quand même que par ce biais-là, des lieux d’Eglise se sont ouverts davantage à l’éveil des vocations : à cause de ce groupe, des gens ont retrouvé l’audace d’interpeller leur mouvement ou leur service à ce sujet.

Il ne s’agit pas de faire comme s’il n’y avait que la Pastorale des Vocations dans l’Eglise d’aujourd’hui mais d’arriver à ce que cet aspect-là soit pris en compte dans tout effort pastoral, que des chrétiens de plus en plus nombreux se sentent concernés et osent interpeller ceux et celles avec qui ils font Eglise.