Eglise et Vocations

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Les pratiques d’appel

Père Yvon BODIN

Nous voici au deuxième temps de ce congrès :

"NOS PRATIQUES d’APPEL"

C’est commandé par cette conviction :
Encore qu’il ne s’agisse pas de déclencher un plan ORSEC !, de cultiver l’angoisse de la pénurie pour se croire ensuite autorisé à quelque manipulation.
La question est autrement plus profonde qu’une simple question de recrutement du personnel. C’est parce que nous sommes tous nous-mêmes appelés, _que nous sommes appelants.
Appelants, nous le serons de deux façons : par le témoignage d’une vie appelante et par une parole explicite.

1/ Il s’agit d’abord d’ETRE AVANT DE FAIRE :
Appeler au ministère c’est d’abord donner le témoignage de chrétiens qui ont conscience d’être eux-mêmes appelés.
Quand nous disons que l’Eglise tout entière doit se réapproprier la pastorale de l’appel, c’est d’abord cela que nous voulons dire : se la réapproprier moins par une parole insistante que par une manière de vivre qui traduit en acte la nécessité du ministère.
Un jeune prêtre disait à ses parents au lendemain de son ordination :
"Si je suis prêtre c’est à Dieu que je le dois, mais c’est aussi à vous, papa, maman. Je vous ai vu vivre !"

2/ C’est AUSSI UN FAIRE :
La question n’est pas seulement "que et qui sommes-nous ?" mais "que faisons-nous pour appeler ?"
La relance bien comprise c’est tout ce que nous pouvons offrir aux jeunes pour qu’ils puissent poser en vérité une réponse. Le pape disait : "passer d’une pastorale d’attente à une pastorale de propositions".

Un autre jeune prêtre disait :
"Le Seigneur n’appelle pas dans les nuages ou par téléphone spécial. Pour moi c’est dans des événements précis, par des personnes, des groupes qu’un chemin de vocation à la suite du Christ s’est ouvert devant mes pas de jeune.
Un prêtre ça s’éveille... On ne fait jamais du "clé en main"... c’est par la diaspora du S.D.V. que j’ai été guidé sur les sentiers de celui qui m’a dit ’Viens’ !"

Et ce séminariste avec qui je partageais l’autre soir une Table ronde, à la radio :
"Dieu m’avait saisi au cours de mes études de médecine. La prière était devenue pour moi une nécessité quotidienne. Et un jour l’aumônier de mon Mouvement m’a dit : ’Tu n’as pas songé à être prêtre ?’, ce fut le déclic. Toute ma vie allait vers cela, la question me l’a révélé, je n’en ai jamais douté".

Aussi bien avons-nous pensé que le plus simple n’était pas de nous inventer ensemble des gadgets à éveil, des gadgets empaquetés, cousus main. Mais de reprendre la dimension vocationnelle de tout ce qui se passe au quotidien dans notre vie d’homme et de chrétien, d’évaluer à quelles conditions ces "lieux" qui nous mettent sur la route des jeunes seront des lieux vocationnels : les familles, la catéchèse, les aumôneries, les temps forts de jeunes.

Je prends cet exemple de "temps fort" :

On peut faire marcher un groupe de jeunes sur une route, partages à l’appui, eucharistie à la fin. Très bien, il se passera certainement des choses.
On peut aussi prévoir un parcours qui soit découverte de la vie des hommes avec son versant de souffrances mais aussi d’inventivité, qui soit découverte de la vie de l’Eglise dans sa mission d’annonce, de communication et de service dans ses communautés et ses forces vives ; qui soit en définitive découverte du Christ, parce que trajet ponctué par des actes fondateurs : amitié, jeûne, désert, sacrement de la réconciliation, fête, eucharistie festive. Une telle route est initiatique.

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Au début de ce congrès, nous parlions de chemins nouveaux d’appel, de langages nouveaux d’appel. C’est à cette tâche que nous sommes conviés, maintenant en forums, par le partage de nos expériences en des lieux d’Eglise bien précis, et demain toute la journée. Nous y ferons le point sur nos prises de conscience profonde et sur les orientations à prendre :

"Prêtres diocésains - QUI APPELLERA ?"